Comme vous le savez, on vous l’a assez répété, la semaine dernière, c’était la Blizzcon. L’an passé, il n’y en avait pas. Ça a donc été un moment plus qu’attendu. Mais cette Blizzcon a été très singulière, très différente de toutes les éditions qu’on a pu voir. Sur la forme, pas de grands changements : quatre scènes sur lesquelles on a eu droit à des conférences, de l’e-sport, des séances de questions / réponses. C’est sur le fond que les choses ont fondamentalement changé.
Dans les précédentes éditions, on avait toujours trois jeux, avec deux mises en avant. Les années Diablo et World of Warcraft, c’était Starcraft qui était en retrait. Les années Starcraft et Warcraft, Diablo se terrait dans l’ombre. Blizzard n’a que trois univers : SC, Warcraft et Diablo. Non, il n’y en a pas plus. Mais il y a de nouveaux jeux. Heartstone, le jeu de cartes en free 2 play tiré de l’univers de Warcraft et Heroes of the Storm, le MOBA tiré de… de tous les jeux Blizzard en fait. Ci-dessous, une très belle cinématique présentant justement ce joyeux bordel. Cette année, un jeu fut le vilain petit canard, c’était Starcraft. Ce qui est assez logique. L’épisode Zerg est sorti l’an passé et Blizzard est régulier dans ses sorties, le troisième opus du jeu ne devrait pas voir le jeu avant 2015. On a donc le temps de voir venir.
Par contre, il y a beaucoup de choses à dire sur les autres jeux. À tel point qu’on se demande si deux jours pour une Blizzcon, c’est véritablement suffisant pour évoquer les orientations des futurs jeux, découvrir les choix artistiques, scénaristiques etc. de tous les autres titres.
Commençons par le gros morceau, la véritable annonce de l’événement : la nouvelle extension de WOW, Warlords of Draenor. Une limite de personnages repoussée au niveau 100, un nouveau continent, de nouveaux donjons et raids. La base d’un add-on. Mais on aura surtout plein de nouveautés. Deux d’entre elles étaient très attendues : il s’agit de nouveaux modèles pour les personnages qui seront plus détaillés. On aura aussi, ENFIN !, du housing. Blizzard nous explique qu’on pourra créer son village (et pas simplement une petite maison) dans laquelle on trouvera une taverne, une infirmerie et probablement une dizaine d’autres bâtiments. Chaque structure peut bénéficier de trois niveaux de qualité. Bien entendu, ils peuvent avoir une répercussion dans le jeu principal. Lorsque vous allez à la taverne, vous pouvez embaucher des compagnons qui feront le sale boulot à votre place ; les chefs de projet du jeu expliquaient que même si vous n’êtes pas mineur, par exemple, vous pouvez envoyer un de ces followers à votre place pour éviter de perdre du temps sur les basses besognes. Précision importante : les tâches peuvent s’effectuer même si vous êtes déconnecté. On aura également un inventaire revu et corrigé, un système de raid repensé, pour plus de flexibilité (le côté dynamique actuel devrait s’appliquer à tous les modes de raid)… Bref, on attend vraiment impatiemment que les serveurs PTR proposent la 6.0.
Reaper of Souls, l’extension de Diablo III, a également bénéficié d’un éclairage tout particulier. Je ne vais pas vous détailler tout ce qui a été dit, juste revenir sur un petit moment de la conférence d’ouverture. Lorsqu’un des responsables du projet a répété ce que l’on savait déjà, que lors des prochaines mises à jour, les hôtels des ventes disparaitraient, la foule s’est mise à crier comme un seul homme saluant aussi bien la détestation de l’option comme l’estime qu’elle a pour Blizzard de reconnaitre ses erreurs.
Hearthstone n’était pas une annonce, et pas vraiment une découverte pour le million de personnes qui a déjà joué à la bêta. Mais l’histoire qui nous était contée par Blizzard tout au long des conférences qui lui était consacrée avait le mérite d’être belle. La question récurrente que s’était posée les personnes concernées, c’était de savoir si un mastodonte comme Blizzard pouvait encore développer de façon old school, avec une équipe réduite et très motivée pour sortir un jeu qui convaincrait le plus grand nombre. D’après les retours, ça semble très bien engagé. Et on nous a précisé qu’il serait possible de jouer sur iOS. Et sur Android (là, la foule était en délire, nettement plus enthousiaste).
Vient ensuite Heroes of the Storm. Au moment même où Mike Morhaime a évoqué la bêta du jeu, il était possible de s’inscrire à ce programme de test sur son compte Battle.net. Comme vous le savez, c’est un MOBA. Si vous n’êtes pas familier avec le concept, installez LOL, League of Legends, et vous aurez une idée assez précise de ce que ce jeu peut donner. Mais au lieu de personnages complètement inconnus, votre invocateur pourra gérer des personnages comme Diablo, Jim Raynor, Kerrigan, La reine des lames…
Que retiendra-t-on de cette Blizzcon ? Plus de jeux que Blizzard n’en a jamais gérés simultanément. Mais surtout une intelligence rare dans la façon d’appréhender l’avenir.
Blizzard est partout. Sur PC, évidemment, car ça fait partie de son ADN. Mais également sur consoles, avec l’incursion de Diablo. Mais aussi sur tablettes, un support sur lequel Hearhstone semble véritablement très approprié.
Mais Blizzard semble aussi prendre un malin plaisir à mettre ses œufs dans des paniers différents. La vente retail, en magasins si vous préférez, continue. Mais WOW semble plus que jamais proposer des abonnements. Et puis il y a les Free 2 Play et ses inévitables micro-transactions même si on nous explique que c’est un Free 2 Win, qu’on n’est pas OBLIGES de payer pour gagner.
Plus que n’importe quel éditeur, Blizzard semble maitriser son sujet pour encore de nombreuses années. Suites et spin-offs, d’accord mais toujours avec des concepts fédérateurs et une totale maitrise des sujets. Bien sur, la contrepartie, c’est l’attente avant la sortie d’un jeu…