La pile de la honte

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honte.jpgOn le pressentait depuis quelques années puisqu’on en a fait l’expérience nous-mêmes et certains indicateurs le laissait clairement transparaitre : sur Steam, et notamment lors des fameuses soldes saisonnières, on ne joue pas à tous nos jeux.

On avait en effet constaté le phénomène très tôt. C’est le site FamousAspect.com qui le met en exergue, chiffres à l’appui. L’étude est basée sur un sondage de 1 400 personnes. On y apprend que 79% des joueurs sont satisfaits de l’acte d’achat en lui-même. Ils le peuvent : ils sont 60% à acheter des jeux en soldes et le joueur moyen se procure 11 à 25 jeux par an. Par contre, et c’est évidemment là le point noir de ces achats, le joueur moyen ne joue carrément pas à 40% de ces jeux.

Ces jeux, le site l’a baptisé « la pile de la honte ». 30% des joueurs en ont 50, ou plus.

Je trouve que le tableau est extrêmement noirci.

On a quand même un peu de recul sur le phénomène. Comme je l’expliquais, ça fait des années que je me suis aperçu qu’effectivement, il y a des jeux auxquels je ne jouais pas. Des raisons ? Il en existe plusieurs. Le problème de l’étude, c’est qu’elle est manichéenne : elle divise une ludothèque Steam en deux catégories, les jeux auxquels on a joué et les autres, ce qui manque énormément de subtilité.

Les raisons d’un achat sur Steam sont multiples. Tout d’abord, il y a parfois des must-have absolus qu’on n’a pas acheté parce qu’on n’avait pas franchement l’argent au moment de sa sortie. Ceux-là, évidemment, on y joue.

Le problème, c’est qu’on concentre tous ses achats sur une semaine ou dix jours. Et si on achète ne serait-ce que cinq ou six must-have, une évidence apparait : on ne peut pas jouer à cinq ou six titres en même temps.

Lors de certaines soldes, il m’est arrivé d’acheter une cinquantaine de titres, d’avoir un peu de stock pour plusieurs mois à venir. Inévitablement, certains de ces titres ne sont pas des installations prioritaires, toujours pour la même raison.

Admettons que certains mutants arrivent à pratiquer plus de 30 jeux sur une période concentrée : un autre problème apparaitrait également : la place sur le disque dur. Si les indés qui ne pèsent pas plus de 200 ou 300 mégas ne posent pas de problème, les poids lourds qui occupent 20 ou 25 gigas ne peuvent pas tous cohabiter.

Et il convient aussi de connaitre les motivations d’achat. Comme je le disais plus haut, il y a les must-have. Mais il y a aussi des titres moins reluisants qui paraissent tout de suite plus honnête à -80% ; ceux-là, on les garde de mois en mois ; on sait qu’on y jouera inévitablement un jour mais il y a toujours des titres plus intéressants à découvrir. C’est peut-être sur ce point que les achats impulsifs devraient être pondérés. D’un autre côté, si je me souviens bien de ces achats en question en regardant ma liste, je ne pense pas que chacun de ces achats aient dépassé les trois ou quatre euros.

Autre chose : je suis peut-être le seul à avoir fait ça mais j’ai racheté certains jeux que j’avais déjà dans des versions packagées, toujours à prix modique, pour les avoir en dématérialisé. Ce sont des jeux qui lors de leur sortie initiale étaient complètement indépendants de Steam. Le paradoxe, c’est qu’à une période, je fuyais les installeurs Steam comme la peste, la plate-forme étant à l’époque une usine à gaz.

De ce sondage, on a l’impression que les joueurs dépensent leur fric à blanc en occultant les raisons de certains achats. Il fut une époque, je devais effectivement avoir plus de 50 jeux totalement inutilisés. Petit à petit, cette liste diminue. Et de soldes en soldes, j’achète de moins en moins de titres car il faut bien l’admettre, les ventes se suivent et se ressemblent ; les immanquables restant toujours les mêmes, les gros titres sortis depuis six mois. Et là, ça devient vraiment une « short list », de trois ou quatre blockbusters.

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