La Sacem, en charge de la gestion des droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, estime à 8 milliards d’euros la valeur annuelle créée par la filière musicale en France, une estimation qui pourrait tordre le cou à certaines croyances très en vogue depuis quelques années. Pour autant, la Sacem « ne nie absolument pas que le disque soit en crise et nous même, à la Sacem, pour la deuxième fois nous avons eu une baisse de 2% de nos revenus l’année dernière. Mais la musique en France, ce n’est clairement pas une industrie au poids économique ridicule ». Le calcul effectué par la Sacem s’appuie en grande partie sur des chiffres publiés en 2011, parfois parcellaires, et s’entend hors valeur ajoutée créée par les emplois directs et induits.
Pour Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem, l’exception numérique dont profitent les technologies de l’information, entraîne un transfert massif de valeur au détriment des industries culturelles depuis 15 ans. Pour lui, la vraie question à laquelle doit répondre la mission Lescure reste celle du « partage de valeur entre les industries culturelles d’un côté et les industries électroniques, informatiques et internet de l’autre, c’est-à-dire les fabricants de terminaux et les grands services marchands d’Internet ». Quoiqu’il en soit, cette estimation ne manquera d’alimenter le moulin de ceux qui affirment que la « crise du disque » n’est peut-être pas aussi profonde…