Cette année, c’était décidé : je ne regarderai plus de conneries à la télé. Exit donc les access prime time, les chaines d’info en continue, les mega clash buzz, les zappings. Cette année, je vais aux giroles. Mais bon, c’est vrai que j’ai tout de même Facebook. Et là, forcément, avec quelques centaines d’amis travaillant dans les jeux vidéo ou la presse jeux vidéo, je n’ai pas pu éviter LA vidéo du moment, l’intervention de Mathilde Serrell la semaine dernière qui évoquait Twitch et son rachat par Amazon. Pour le Grand Journal, Twitch, c’est un site de vidéos de gens qui jouent aux jeux vidéo.
Le problème, c’est que le ton utilisé, une fois de plus, va au-delà de la gentille moquerie. Les vidéos présentées en arrière plan n’avaient pas d’autre fonction que d’enfermer les jeux dans une pratique marginale. Quelques phrases de la chroniqueuse restaient cependant factuelles : 5 millions d’utilisateurs, un deal de 970 millions de dollars. Ce qui me surprend, c’est que dans les réactions, tout le monde s’en prend à la chroniqueuse, alors que les phrases péremptoires et pas franchement drôles d’Antoine de Caunes sont bien plus consternantes : pour voir ce genre de vidéos, il ne faut « rien à voir à foutre de sa vie », c’est une « désolation totale », « je ne veux pas de ce monde ».
Derrière tout ça, un certain mépris, une fois de plus, le Grand Journal n’en étant pas à sa première anicroche dans l’univers du jeu vidéo. La chronique commençait de toute façon bien mal avec un rappel à l’addiction, bien connue, aux jeux vidéo.
Comment réagir ? S’insurger, trouver que c’est nul, en faire des papiers interminables de quinze pages ? Je crois que le mieux, c’est s’en foutre un peu totalement. Ok, vous vous demandez si je ne suis pas apôtre du Faites ce que je dis, pas ce que je fais étant donné que précisément, je fais une news sur le sujet. Le problème, c’est que ce matin (je me lève aux aurores, toujours pour des raisons de giroles : oui, les giroles, c’est le matin), je n’avais pas mieux comme sujet.
On peut cependant se demander si le fait de voir une émission qui sert la soupe à des invités avec une rare obséquiosité n’est pas une désolation totale.