Après un modèle 23 pouces vraiment convaincant, LG revient cette fois-ci avec un modèle LED ultra-plat à dalle TN. Le look est réussi, c’est un fait. Mais le LG E2381VR méritait une dalle de meilleure qualité.
Le LG E2381VR surfe sur la mode des écrans ultra-plats. Ici toute l’électronique est concentrée dans le pied pour un écran des plus fins. Mais voilà, il en faut plus pour nous séduire. La performance demeure un critère important quand on choisit un écran LCD qui va nous suivre pendant plusieurs années. Et au delà du sex-appeal, ce moniteur LG risque de vous décevoir à la longue.
Design et finition
Le look est réussi, c’est un fait. Toute l’électronique est concentrée dans le pied, l’ensemble est très compact, c’est du beau travail. Du reste, la coque est suffisamment rigide pour régler l’inclinaison de la dalle sans rejouer une des scènes du Salaire de la peur. Ce qui n’est pas le cas d’autres modèles ultra-fins comme le moniteur AOC E2343F.
Ergonomie
L’ergonomie est à revoir. On a juste droit à un ajustement en inclinaison et c’est tout.
Equipement
Là aussi, c’est le calme plat, avec trois entrées désormais incontournables : HDMI, DVI, VGA. Pour le reste, l’alimentation est externe, faute de place dans le socle.
Consommation
La consommation du LG E2381VR est assez élevée avec 25 W, à comparer avec 23,5 W du LG IPS236V pourtant doté d’une dalle IPS naturellement gourmande en énergie. Ce n’est pas la fin du monde, mais on aurait aimé avoir une consommation plus faible.
Le LG E2381VR est plutôt catastrophique pour ce qui est des réglages par défaut. Le mode chaud est à 7300K. Le mode moyen est à 7500K. Quant au mode froid, il est quant à lui trop chaud à 8900K. Bref, rien ne va plus, les jeux sont faits : il faut en passer par un réglage manuel. Nous n’avons pas trouvé hélas de solution vraiment satisfaisante. Vous pouvez essayer en partant du mode utilisateur de baisser le bleu d’un tiers et le vert de 10%.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste est franchement moyen. Là encore, la comparaison avec le IPS236V fait peur. Le fait est que le niveau de noir n’est pas suffisamment profond. Même avec la luminosité à fond, le contraste reste à la traîne. Si vous voulez travailler confortablement, vous pouvez baisser la luminosité à 85%. Dans ce cas, on atteint 160 cd/m2.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte le standard en vigueur. Cela dit, la courbe de gauche montre que le rendu des couleurs n’est pas d’une linéarité suffisante.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Et ce n’est pas terrible. Il y a quelques fuites lumineuses dans le bas de la dalle sans doute liées aux trop grandes contraintes dans l’assemblage de ce moniteur extra-plat.
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Pour l’instant, le LG E2381VR est loin de nous séduire. L’uniformité n’est pas très bonne, le contraste est médiocre et le rendu des couleurs est pour le mieux perfectible. Voyons de ce qu’il donne dans les essais dynamiques.Le moniteur LG E2381VR n’est pas des plus réactifs, c’est un fait. En moyenne, l’écran tourne autour des 23,5 ms. C’est tout juste bon pour la vidéo, ça l’est nettement moins pour le jeu.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
On est donc loin de la spécification à 5ms annoncée par le constructeur. Au mieux, on atteint 21ms. Les joueurs auront raison de s’en détourner.
Dépassement de consigne
Avec une telle lenteur, l’écran ne souffre d’aucun dépassement de consigne. C’est toujours cela de pris et on peut espérer un impact moindre des fourmillements dans les vidéos.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere Numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut ce traduire par l’apparition d’aberrations chromatiques. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
A l’essai, l’absence de réglage correct des couleurs se fait sentir. Les tons chair prennent une teinte blafarde et on a l’impression que nos héros de films sortent tout juste d’un goulag sibérien. A cela s’ajoute un contraste assez moyen. C’est plutôt décevant. Les ombres sont vites délavées faute d’un niveau de noir suffisant. Les fonctions intégrées censées améliorer les choses sont à oublier. Prenons par exemple le mode « Super+Résolution » qui sature curieusement les couleurs au possible. On pourrait penser que l’appareil se rattraperait dans les jeux vidéo mais il n’en est rien. La réactivité est trop molle pour profiter pleinement de sa ludothèque et le niveau de noir médiocre n’arrange rien. Des titres comme Dead Space perdent toute contenance. Attention, ça reste tout à fait jouable si vous n’êtes pas trop exigeant, il ne faut pas exagérer non-plus. Que reste-t-il ? La bureautique. Là, on peut dire que l’appareil donne pleinement satisfaction.
Conclusion
Le LG E2381VR est un beau moniteur. Il est bien fini et sa ligne mettra clairement votre bureau en valeur. Mais c’est hélas à peu près tout ce qu’il faut en attendre. La réactivité n’est pas bonne, le rendu des couleurs non-plus et le contraste est décevant. Dans les applications bureautiques, pas de souci ! Avouez que l’on attend aujourd’hui un peu plus d’un moniteur informatique moderne, surtout dans le cadre d’une utilisation familiale.
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