LucasArts : la fin des temps

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lucas5.jpgPour certains c’est l’avènement de l’Empire qui débute ici, un peu comme si Disney rejouait une mauvaise partition des évènements relatés entre La Menace Fantôme et l’Attaque des Clones. C’est ainsi que nous apprenons, avec stupeur mais sans étonnement, la fermeture du mythique LucasArts fondé en 1982 par George Lucas afin de développer et d’éditer des jeux vidéo. La stupeur vient du fait que 150 employés se retrouvent sur le carreau et que la nouvelle est inattendue sachant que deux projets d’envergure étaient en préparation : Star Wars 1313 et Star Wars : First Assault. Le manque d’étonnement s’explique par le fait que Disney ne développe pas ses franchises vidéoludique en interne et préfère donc laisser d’autres studios œuvrer. Dès lors, il était facile d’imaginer que LucasArts puisse disparaître sous sa forme actuelle, d’autant que le studio est en perte de vitesse depuis des années. Ainsi la majorité des gros succès estampillés « LucasArts » de ces dernières années ne sont pas directement des titres développés par les équipes de LucasArts.

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Au final Disney reste fidèle à son mode de fonctionnement (confier à des mains plus habiles le soin d’entretenir les franchises) et se contente de répondre à des règles économiques strictes, surtout en période de crise. Pour autant, cela ne signifie pas que Star Wars 1313 et Star Wars : First Assault ne sortiront pas, la suite du développement pouvant échouer entre les mains d’un studio tiers. Une certitude à ce stade, la marque « LucasArts » ne va pas disparaître et sera toujours associée à différents titres.

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Ce qui est amusant dans cette affaire, au-delà de l’inquiétude qu’elle génère auprès des fans de la franchise Star Wars qui veulent y voir un mauvais présage, c’est que depuis bientôt 15 ans, nombreux sont ceux à cracher sur Lucas et son empire : la dernière trilogie se fait conspuer régulièrement, les choix artistiques et narratifs de Lucas sont copieusement et vertement critiqués, et cela fait des années que plus personne ne croit en Lucas ou ses créations. Soudain l’homme décide de quitter la scène et de confier à d’autres le soin de poursuivre l’œuvre d’une vie, et c’est alors ceux qui le critiquaient le plus qui poursuivent sur la même voie, mais avec un autre cheval de bataille qui pourrait se résumer à « Disney Caca » ! Ce que faisait Lucas était « mauvais, nul, haute trahison, bûcher ! », ce que fait ou va faire Disney est « mauvais, nul, haute trahison, bûcher ! », et si décision était prise de ne plus rien faire, ce serait aussi « mauvais, nul, haute trahison, bûcher ! ». Mais honnêtement, les derniers jeux sortis par LucasArts se sont tous (ou presque) heurtés à une critique virulente, des tests en forme de pilonnage et des chiffres de vente très en deçà des ambitions les plus modestes.

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Bref c’est triste de voir disparaître un monument de la culture vidéoludique dont certaines réalisations ont contribué à écrire l’Histoire du jeu vidéo. Mais à l’image de Sega tournant la page des consoles, ou de nombreuses entreprises emblématiques du milieu et aujourd’hui disparues, LucasArts ferme ses pertes portes, non sans une certaine nostalgie, mais fort d’un passé glorieux. Reste un nom qui devrait perdurer…

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