L’information a fait le tour de la planète en quelques minutes : le FBI a fermé l’un des plus gros sites de téléchargement, Megaupload. On ne parle pas d’une petite fermeture de façade, mais bien d’une opération d’envergure avec arrestation du fondateur, Kim Dotcom, et de deux de ses associés.
Si Megaupload a une fondation légale (servir de site de stockage pour les utilisateurs), il s’avère qu’il est rapidement devenu un carrefour pour le piratage en tout genre. Ainsi le FBI estime à 175 millions de dollars les gains perçus par le site via ses activités illégales, pour une perte de 500 millions de dollars pour les ayant-droits. Et pour appuyer son action, le FBI avance de nombreux arguments parmi lesquels le fait que Megaupload récompensait les plus gros « uploadeurs », et qu’aucune mesure concrète n’a été prise pour endiguer ce phénomène (comme la fermeture de comptes par exemple).
Pour l’heure Megaupload et l’ensemble de ses sites satellites ne sont plus accessibles chez nous, et la chose pourrait s’installer dans la durée (voire devenir définitive) en fonction des suites judiciaires données à tout ça. Reste la question des abonnements contractés par des millions d’utilisateurs qui ne peuvent plus profiter du service légal de Megaupload, et les milliards de fichiers légaux déposés par ces mêmes utilisateurs qui ne peuvent plus y accéder.
Au final, et si de nombreux observateurs ne voient pas la disparition de Megaupload mettre un terme au téléchargement, il va sans dire que c’est un coup dur et surtout un signe de fort de la guerre qui se profile contre le piratage à l’échelle internationale. Et le mot de guerre n’est pas de trop puisque quelques heures seulement après l’annonce de la fermeture de Megaupload, de nombreux pirates informatiques lançaient des cyberattaques contre des sites gouvernementaux (américain, français, etc.) et ceux de la MPAA (chargé de la défense des intérêts des studios hollywoodiens), de la RIAA (industrie de la musique) ou d’Universal (leader des maisons de disques dans le monde). D’autres cibles sont d’ores et déjà menacées par ses attaques et il semble bien que « l’affaire Megaupload » pourrait prendre une ampleur sans précédent sur le réseau.