Suite à l’arrivée de François Hollande à la présidence de la République, Pierre Lescure devait mettre en place une commission de consultation visant à faire des propositions en matière de politique culturelle et numérique. C’est ainsi que la mission Lescure sonnait le glas de l’Hadopi telle que nous la connaissions, mais devait partager ses idées quant à la manière de la remplacer intelligemment. Le rapport en question doit être remis au président aujourd’hui et plusieurs dispositifs sont avancés parmi lesquels une taxation sur les smartphones visant à financer la création de contenu, l’assouplissement de la chronologie des médias, et enfin la suppression de l’Hadopi.
La taxe sur les smartphones, mais aussi les ordinateurs, tablettes, consoles et télévisions connectées devraient d’abord toucher les distributeurs et les fabricants afin de compenser le fait que les utilisateurs profitent de ces appareils pour accéder à du contenu disponible gratuitement en ligne. Forcément, fabricants et distributeurs voient d’un très mauvais œil cette proposition qui, si elle devait devenir effective, pourrait se traduire (inévitablement) par une hausse des prix de vente, histoire de compenser le manque à gagner. Bref tout le monde veut compenser et c’est le consommateur final qui risque de trinquer.
Pour ce qui est de la question de l’assouplissement de la chronologie des médias, il s’agit simplement de réduire le temps d’attente entre la diffusion d’un film en salles et sa mise à disposition sur les services de VoD, un délai qui pourrait passer de 36 à 18 mois.
Enfin, en finir avec l’Hadopi sous sa forme actuelle était une promesse de campagne du candidat Hollande, elle pourrait devenir une décision du président. Ainsi Pierre Lescure suggère de revoir la copie afin d’en retirer la partie la plus répressive, dont le fait de suspendre l’accès à Internet, et de remplacer le tout par une sorte de cellule de « régulation de l’offre culturelle numérique ». Reste à voir dans la pratique comment les choses vont se mettre en œuvre, Pierre Lescure déclare par ailleurs que « les nourritures culturelles, comme toutes les nourritures terrestres, ont un coût. Il faut que l’accès soit facile, possible pour tous. Mais la gratuité absolue est contre nature ».
Nous reviendrons prochainement sur l’ensemble des 75 propositions contenues dans le rapport de la Mission Lescure, mais d’ores et déjà des solutions se dessinent, certaines pertinentes, d’autres qui feront grincer des dents, surtout si elles impliquent de nouvelles taxes pour les consommateurs.
