La technologie DLP a toujours été celle qui offre une image la plus proche du cinéma. Mais on attendait depuis quelque temps qu’il y ait des nouveautés en haut de gamme. Avec ce HC7800, Mitsubishi frappe fort car le constructeur promet une 2D sans concession, une 3D parfaitement fluide et livre même deux paires de lunettes, le tout à 3 000 euros.
La première impression est mitigée car le design n’est pas vraiment recherché. La qualité des plastiques n’est pas non plus sans reproche, sans compter l’assemblage moyen notamment, celui de la trappe d’accès à la lampe ou encore celui permettant d’accéder au lens shift vertical. On jette ensuite un œil sur les lunettes exclusives proposées par Mitsubishi. Seconde déception, les montures sont imposantes, la surface des verres plus petite que la moyenne et pour finir, elles ne fonctionnent que sur pile (donné pour 70 heures de fonctionnement, soit 35 films environs). Sachez aussi que le prix d’une paire supplémentaire vous coûtera 179 euros. Pour terminer, on constate que la télécommande rétro-éclairée de bonne facture avec une prise en main convenable et un accès aisé aux divers réglages disponibles.
Retour aux sources
Mitsubishi a décidé de revenir à ses premiers amours en construisant son nouveau modèle autour d’une matrice DLP Darkchip 3 Full-HD de chez Texas Instrument. Bonne nouvelle à priori car le contraste et la profondeur des noirs devraient être à la hauteur. Le traitement vidéo est confié à deux puces DDP3021, bien connues et déjà utilisées sur le HC3800. L’optique en verre à ultra basse dispersion (13 lentilles et 4 groupes) permet de mieux canaliser le flux lumineux de la lampe de 240 watts. Les amateurs de calibrage auront aussi accès aux fonctions de Color Management s’ils le jugent nécessaire. Avec tout ce petit monde et un iris progressif piloté, on atteint en théorie un taux de contraste de 100 000 :1 (3000 : 1 en réel) et une luminosité maximale de 1500 Lumens.
Pour la 3D, Mitsubishi a fait appel à un procédé maison avec des lunettes spécifiques à cristaux liquides ultra-rapides pour éviter les images fantôme. Pour améliorer la flexibilité d’installation du vidéoprojecteur, la mise au point et le zoom se font manuellement par deux bagues. L’utilisateur pourra ainsi déplacer verticalement l’image en manipulant un bouton caché sous une trappe. On notera toutefois que l’image projetée par le HC7800D est fortement décalée vers le haut, l’installation sur une table basse s’avère donc aisée. On choisira par contre de le positionner la tête en bas sur une potence au plafond. Le zoom x1,5 permet d’atteindre 2,5 mètres de base avec 3,4 mètres de recul. On ne sera pas gêné par le ventilateur très silencieux avec la lampe en mode normal ou par son changement car Mitsubishi annonce sa durée de vie à 5000 heures en mode éco et 3000 heures sinon.
Une image très cinéma
Nos tests démarrent avec quelques DVD pour vérifier le travail de mise à l’échelle du vidéoprojecteur. Si le constat est bon en ce qui concerne le contraste, la lisibilité des scènes sombres et la colorimétrie, on préférera mettre à l’échelle la source par lecteur de Blu-ray ou un amplificateur audio vidéo. Blu-ray de test en main, on découvre une nouvelle fois le savoir-faire de Mitsubishi en termes de calibrage d’usine. Les modes préréglés sont très satisfaisants, avec notamment un mode cinéma réellement utilisable dès la sortie du carton. Cerise sur le gâteau, les nombreuses possibilités de correction proposées par le menu permettront d’obtenir une image parfaite. Si la luminosité est suffisante pour illuminer une toile de 2,5 mètres de base, on aura tendance à activer la fonction Bright Color pour donner aux vidéos un surplus de vivacité. Pour une fois, cela n’engendre pas trop de bruit, même si les plus pointilleux pourront en déceler ici et là sur des aplats de couleurs claires.
Le contraste dynamique est tout aussi efficace, rendant l’utilisation de l’iris progressif finalement sans grand intérêt quel que soit le mode activé. Les noirs sont profonds et la lisibilité des scènes sombres est tout à fait satisfaisante. Le procédé de fluidification des vidéos (FRC) est lui aussi très performant, c’est un parcours quasi sans faute dans ce domaine. Finalement seul deux petits bémols peuvent être apportés. Tout d’abord la profondeur des noirs, même si elle reste très bonne, n’est pas au niveau des matrices DILA ou SXRD. Ensuite, le niveau de détails apparait moins pointu que d’ordinaire. Pour contrebalancer ce manque, on aurait voulu pousser le niveau de netteté mais cela engendre plus de bruit et même un léger dédoublement de contour si on va trop loin. L’image est donc plutôt douce, ce qui peut être un avantage pour certains et un défaut pour d’autres.
Une 3D quasi parfaite
Nous l’avons déjà évoqué plus haut, les lunettes fournies avec le Mitsubishi HC7800D sont grosses et plutôt laides. Pas totalement inconfortables au regard de leur poids, c’est surtout la petite taille des verres qui donne l’impression d’être dans un masque de plongée. Le mode 3D enclenché, il n’y a aucun problème de synchronisation et les films s’enchaînent sans fatigue visuelle. L’effet de profondeur ou de jaillissement est presque palpable et les tant redoutées images fantôme sont absentes à 99 %. Avec le FRC activé, tout devient en plus très fluide. Le mode 3D ne vient pas dénaturer le naturel des couleurs et le contraste reste d’un bon niveau. Par contre, la luminosité en prend un sacré coup. Cela ne pose pas de problème majeur dans une salle noire sur un écran de deux mètres de base. Par contre au-delà ou avec une lumière ambiante, c’est bien plus délicat. Enfin, la conversion 2D/3D est des plus basiques, sans intérêt.
Mitsubishi HC 7800D : on paie la 3D
Le HC7800D est un vidéoprojecteur aux performances solides en 2D et qui ne renie pas sa technologie DLP pour une image douce mais vraiment très belle et ce dès la sortie du carton. La 3D est toute aussi convaincante, sans doute la plus aboutie à ce jour sur un projecteur. Dommage que les lunettes soient si inconfortables et que l’on perde tant en luminosité. Le prix est justifié si on considère qu’il y a deux paires fournies mais il n’est pas certain que tout un chacun soit ravi de payer pour, tant le contenu en relief fait encore défaut.
Caractéristiques
– Technologie : DLP Darkchip 3
– Luminosité : 1500 Lumens
– Contraste : 100 000 : 1
– Résolution : 1920 x 1080
– Connectique : 2 HDMI 1.4, mini D-Sub 15, YUV, RS 232C, RJ45
– Poids : 5,6 Kg
– Dimensions : 380 x 150 x 325 mm
– Bruit : 23 dB
Mesure
– Distance minimale pour 2,5 mètres de base : 3,2 mètres
Prix : 3 000 euros