Motorola Razr : un smartphone affuté

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Cinq ans après avoir abandonné la série, Motorola ressuscite le Razr ! Très fin, puissant et équipé d’un écran Super Amoled, ce smartphone tout pour plaire a sur le papier.

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Razr. Cette ligne de téléphones aura marqué le début des années 2000 et aura fait les beaux jours de Motorola. Depuis, la situation est nettement moins rose chez le constructeur américain. Malgré ses qualités et une approche originale, l’Atrix n’a pas rencontré un grand succès. Depuis la situation à quelque peu changé avec le rachat (en cours) de la marque par Google. Voyons donc si ce Razr nouvelle génération est capable de rivaliser avec les meilleurs modèles du moment.

Motorola Razr : fin, très fin

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Les Razr étaient des modèles de design et de finesse en leur temps. En ressuscitant cette série, Motorola se devait de proposer un smartphone exceptionnelle. Et on peut dire que le pari est réussi. Avec seulement 7,1 mm d’épaisseur, le Razr est l’un des smartphones les plus fins que nous ayons rencontré. On note toutefois une petite excroissance en haut de l’appareil, probablement pour faire rentrer le capteur photo. Le design de l’appareil ne plaira pas à tout le monde. Alors que la tendance est aux courbes, le Razr tranche avec ses angles. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus confortable et sa finesse accentue encore l’impression de ne pas pouvoir saisir le téléphone correctement. Attention aussi à la taille ! L’écran de 4 ,3 pouces fait que les plus petites mains pourront avoir des problèmes. Par contre le faible poids (127 grammes) et la finesse font qu’il se fera oublier en l’emportant, même dans une poche de pantalon.

Solide et complet

Avec une telle finesse, nous avions quelques doutes quant à la solidité de ce téléphone. Mais nous avons été très agréablement surpris. En alliant métal et kevlar, Motorola a assemblé un téléphone très solide. Il n’y a pas le moindre jeu et aucune flexibilité. Du très bon travail. En plus des traditionnels connecteurs USB et casque, on trouve une sortie micro-HDMI. Cette dernière pourra servir à connecter son téléphone à un téléviseur ou au lapdock (on reviendra sur cet accessoire plus loin).

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Bien entendu Motorola a du faire des compromis pour atteindre une telle finesse. La batterie n’est par exemple pas amovible et on devra utiliser une micro-SIM. Pour ceux qui possèdent une SIM classique pas de panique, une demande à votre opérateur suffit habituellement pour obtenir une nouvelle carte. Pour ceux qui ont l’âme bricoleuse, il est toujours possible de découper (ou de faire découper en boutique) sa carte SIM. On est heureux de constater la présence d’un lecteur de cartes micro-SD, qui a tendance à disparaitre sur les modèles récents sous Android. Il est dissimulé derrière la même trappe que la carte SIM.

Super Amoled pour super écran

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Ca aura pris du temps mais les écrans Amoled se généralisent enfin. Le Razr fait même assez fort en adoptant une dalle Super-Amoled. On retrouve donc des noirs infinis et des couleurs vives. Malheureusement, l’écran souffre de la comparaison avec les écrans Super Amoled déjà disponibles. D’une part la résolution (540 x 960) fait pâle figure par rapport aux 1280×800 du Galaxy Nexus. On s’habitue vite à une telle densité. L’autre problème vient du fait que la dalle utilisée doit de type Pen-Tile (un sous pixel vert pour deux sous pixels bleus/rouges). Le flou inhérent à la technologie est d’autant plus visible que la résolution est faible. Cela n’empêche pas d’utiliser le téléphone mais il est dommage d’avoir des caractères un peu flous. Aucun problème par contre du côté du tactile, c’est précis et réactif.

Du Tegra à l’Omap

Motorola abandonne Nvidia pour ce modèle et adopte un processeur fabriqué par Texas Instruments. L’Omap 4430 choisi est un modèle plus que familier puisqu’on le retrouve sur le Galaxy Nexus ou encore les tablettes G9 d’Archos. Avec le gigaoctet de mémoire vive, les performances sont bonnes, même si on est un peu en retrait par rapport à d’autres puces double-cœur. En pratique, l’utilisateur ne verra pas la différence. Pour le stockage, on trouve 16 Go en interne, une capacité qu’il est bien entendu facile d’augmenter par une carte micro-SD.

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Pour l’autonomie, les smartphones se suivent et se ressemblent, comptez une journée effective en usage intense et deux jours en surveillant son activité.

La réception est très bonne mais la qualité sonore des appels est dans la moyenne. Ceci, dit il est désormais rare de trouver des téléphones proposant une mauvaise qualité sonore, en particulier dans le haut de gamme.Motorola_Razr_1.jpgAvec le rachat du constructeur par Google, on aurait pu croire que Motorola aurait la primeur des mises à jour logicielles ou au moins rapidement accès aux nouvelles versions. Il n’en est rien et le Razr est donc coincé pour le moment avec un Android 2.3.5. La surcouche est assez légère mais elle apporte tout de même son lot d’améliorations. On trouve par exemple une interface légèrement repensée ou encore une gestion des contacts plus avancée (mais un peu laborieuse si vous en avez beaucoup). Nous avons, par contre, été convaincu par les Smart Actions. Derrière ce nom un peu obscur se cache en fait la possibilité de programmer des actions en fonction du contexte. On peut par exemple baisser automatiquement la luminosité si la batterie descend en dessous d’un seuil donné ou encore éteindre le GPS dès que l’on arrive à la maison. Ça marche plutôt bien mais on aimerait pouvoir créer des programmations un peu plus fines, avec par exemple de multiples critères. On peut compenser en créant plusieurs Smart Actions mais ça devient vite fastidieux.
Le système en lui-même est fluide et sans surprises, l’expérience est similaire aux autres smartphones double-cœur du moment.

Avec son grand écran Super Amoled le Razr est en lecteur vidéo convainquant. Pour peu que l’on prenne la peine de télécharger un lecteur correct (comme MX Vidéo Player), il sera possible de lire tous les fichiers possibles et imaginables jusqu’au 1080p.

Photo : bien quand tout va bien

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Le Razr est doté d’un capteur de 8 Mpixels. Ce dernier offre de bons résultats dès lors que les conditions sont optimales : sujet fixe et haute luminosité. Par contre la qualité d’image se dégrade rapidement lorsque l’on est dans une pièce sombre. La mise au point est aussi un peu lente, ce qui est gênant avec des sujets en mouvements. Pour la vidéo il est possible d’enregistrer jusqu’en 1080p. Comme pour la photo, la qualité est correcte mais se dégrade rapidement si la luminosité baisse. A noter que les fichiers sont particulièrement lourds en 1080p. Le Razr se débrouille honorablement mais ne peux pas rivaliser avec les meilleurs photophones du moment.

Un lapdock peu convainquant

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Comme son grand frère l’Atrix, le Razr est capable de se transformer en netbook en lui associant un lapdock de 10 pouces. Le système est toujours une distribution Linux simplifiée mais facile à utiliser. On peut ainsi surfer sur le Web ou encore taper un texte sur Open Office. Tout fonctionne mais on retrouve le même défaut que sur l’Atrix, à savoir un manque de puissance du côté processeur. Tout est relativement fluide mais on retrouve régulièrement des petits ralentissements assez ennuyeux. On sent que le concept à du potentiel (pourquoi pas avec un Chrome OS ?) mais le hardware est encore un peu léger. Une situation qui pourrait toutefois être réglée par l’arrivée de processeurs quad-cœurs comme le Tegra 3 de Nvidia.

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Motorola a également fait évoluer le lapdock en lui-même. Malheureusement les changements ne sont pas très positifs. On passe du métal au plastique et l’accessoire lui-même est plus encombrant. En cause, une compatibilité ascendante qui fait que l’on connecte désormais l’appareil avec un câble. Une solution bien plus disgracieuse que le dock de la première version. Le clavier est correct mais le touchpad est bien trop petit. Autant de défauts que l’on aurait pu pardonner si le prix était attractif. Hélas à 230 euros, le lapdock est au même prix qu’un netbook à l’encombrement similaire mais autrement plus versatile..

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Motorola Razr : bon mais pas excellent

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Le Motorola Razr constitue un grand pas en avant par rapport à l’Atrix. Il est très joli, bien fini et performant. Malheureusement ce n’est pas assez pour lutter contre un Samsung Galaxy Nexus qui fait mieux sur quasiment tous les plans. Nous sommes particulièrement déçus de voir qu’Ice Cream Sandwich n’est pas encore disponible. Le lapdock ne réussit pas à rendre le Razr plus attractif. Bien que le concept nous paraisse plus qu’intéressant, il n’est pas viable en l’état et coûte surtout trop cher. Le téléphone seul est par contre assez intéressant puisqu’on le trouve désormais en dessous de 500 euros.

Caractéristiques
– Réseaux : Quadri-bande, 3G+, Edge,
– Système d’exploitation : Android 2.3.5
– Processeur : TI OMAP 4430 double-cœur 1,2 GHz
– Mémoire : 16 Go
– Écran : 4,3 pouces, 540 x 960 pixels
– Résolution photo : 8 Mpixels
– Dimensions/poids : 130,7 x 68,9 x 7,1 mm /127 grammes
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 2.1, WiFi n, micro-USB 2.0, micro-HDMI
– Autonomie moyenne : 37 heures

Prix : 500 euros (téléphone) – 230 euros (lapdock)

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8/10

Les Plus

  • Design et finition
  • Prix
  • Bonne réception

Les Moins

  • Écran décevant pour de l’Amoled
  • Pas encore sous Android 4.0
  • Lapdock trop cher et peu utile

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