Après le Transformer d’Asus et l’Iconia A500 d’Acer, voici la Xoom de Motorola. Cette troisième tablette en version 3.0 intègre les mêmes composants que les deux autres à de rares exceptions près. C’est donc surtout une question de look et de dimensions, la Xoom étant plus compacte.
Si vous avez lu nos tests du Transformer et de l’A500 vous savez déjà que les nouvelles tablettes Android 3.0 partagent l’essentiel de leurs caractéristiques. Nous nous concentrerons donc dans ce test sur leurs différences, pour plus de détails, en particulier sur la partie logicielle, nous vous renvoyons vers le test de la Transformer.
D’un point de vue purement esthétique, la Xoom tranche franchement avec ses consœurs d’Acer et d’Asus. Elle est en effet plus petite et plus compacte que ses concurrentes, au point de nous avoir fait douter un moment de la taille de l’écran. C’est en fait la finesse des bords de l’écran qui donne cette impression. On gagne donc en portabilité, avec près d’un centimètre de moins aussi bien en longueur qu’en largeur. On gagne aussi en épaisseur puisque l’on atteint les 13,7 mm sur la Xoom. Les matériaux utilisés (métal et plastique doux « peau de pêche ») sont agréables au toucher et surtout donnent une impression de solidité.
Contrairement à d’autres modèles, aucun jeu n’est présent. En termes de finition, la Xoom rivalise donc sans problèmes avec l’iPad si ce n’est une barre au dos qui intègre le capteur et le bouton de démarrage et qui n’est pas très réussie. Toujours coté design, on remarquera une petite différence entre les versions Wifi et 3G, cette dernière adoptant une robe grise foncée contre de l’aluminium brut pour la version sans.
Les commandes sont on ne peut plus dépouillées avec celle du démarrage et le réglage du son. L’essentiel de la connectique est regroupée sur le bas de l’appareil. En plus du traditionnel connecteur micro-USB, on y trouve une sortie HDMI ainsi que la prise du chargeur. La sortie jack est-elle située sur le haut. On trouve sur cette même tranche une petite trappe derrière laquelle se cache le lecteur micro-SD ainsi que la carte SIM le cas échant. On reviendra d’ailleurs sur ledit lecteur un peu plus loin.
Un bel écran à bords fins
Coté ergonomie, c’est plutôt bon même si la finesse des bords peut fait que les doigts dépassent un peu sur l’écran. Seul point négatif, le poids de l’appareil (730 grammes) est un peu élevé ce qui peut fatiguer dans certaines positions. La Xoom pèse une bonne centaine de grammes de plus que l’iPad 2 et cela se ressent assez vite à l’utilisation. Tenir la tablette à bout de bras devient vite fatiguant.
L’écran de 10,1 pouces (1280×800) est de bonne facture. Les angles de vision sont peut-être un peu juste, légèrement inférieur à ceux de l’iPad 2 et de la Transformer d’Asus qui sont en technologie IPS alors que l’Acer et la Xoom sont en TN. Ce n’est cependant pas très gênant au quotidien, on peut facilement regarder un film à deux. Les reflets sont assez gênants en pleins soleil mais ce n’est ni mieux ni moins bien que chez les concurrentes. Contraste et luminosité sont également du même acabit. Les couleurs sont globalement fidèles mais tirent un peu sur le bleu si on veut pinailler, comme sur l’Acer d’ailleurs. On notera toutefois que le réglage automatique de la luminosité est un peu avare et on préfèrera donc le régler manuellement. La réactivité tactile est excellente, tout comme sur les deux autres tablettes concurrentes.
Composants : bonnet blanc et blanc bonnet
Les entrailles de la Xoom sont assez semblables à celles de ses concurrents. On retrouve le désormais familier Tegra 2 250 (dual core à 1 GHz) épaulé par 1 Go de mémoire vive. Coté stockage, on trouve 32 Go de mémoire embarquée ainsi qu’un lecteur de carte micro-SD. Malheureusement, ce port n’est pas fonctionnel pour le moment et devrait être activé via une mise à jour. Un peu incompréhensible lorsque l’on voit que tous les concurrents offrent ce même lecteur mais pour de vrai.
D’un point de vue finition et design, la Xoom est donc notre tablette Android préférée mais en revanche elle est assez lourde. Les performances sont virtuellement identiques à celles de autres tablettes Nvidia Tegra 2 / Android 3.0. Le seul regret vient de la connectique plutôt limitée avec un lecteur pour l’instant non fonctionnel et en l’absence de port USB host.
C’est une nouvelle fois Honeycomb qui est embarqué dans cette tablette. Cette version 3. A d’Android constitue une vraie rupture avec les modèles précédents, souvent équipés de la version 2.1 ou 2.2. Cette fois ci, le système a été directement pensé pour un usage tablette, avec par exemple une interface revue pour être utilisée en mode paysage. L’ergonomie générale fait donc un bon en avant et l’on se rapproche du mètre étalon que représente l’iPad d’Apple même si ce dernier conserve un peu d’avance. Parmi les gros changements, on notera un écran d’accueil partagé en cinq bureaux faciles à personnaliser ainsi que l’apparition d’une barre des taches en bas de l’écran. Cette dernière remplace en fait les quatre boutons habituellement présents sur les terminaux Android. Si elle est efficace, on regrette toutefois qu’il soit impossible de la cacher (c’est en effet le seul moyen de quitter une application) ce qui cause une perte d’espace utilisable.
Le navigateur est très rapide et on retrouve une prise en charge complète du Flash. Néanmoins, l’accélération matérielle de ce dernier n’est pas encore activée et devrait faire son apparition via une mise à jour du système. L’intégralité des logiciels natifs ont été repensés avec des changements plus ou moins importants par rapport aux versions smartphones. Google Maps n’a presque pas changé tandis que le client mail a été redessiné de fond en comble. Dans l’ensemble, c’est une donc réussite.
Reste un gros problème : le manque d’applications tierces adaptées à Honeycomb et aux tablettes Android d’une manière générale. Avec peu d’applications dédiée et aucune section spécialisée dans le Market, on est très loin de l’offre de l’AppStore. L’Android Market a par ailleurs bénéficié d’une mise à jour graphique et devient beaucoup plus lisible. Cela ressemble désormais à la version PC. Pour le jeu, c’est également la disette et on attend toujours un titre qui soit en mesure de prouver que le Tegra 2 est aussi performant que le A5 de Apple.
Multimédia handicapé par le logiciel
Si le Tegra 2 embarque assez de puissance pour décoder en théorie n’importe quelle vidéo, il est handicapé par l’absence de lecteur vidéo digne de ce nom. La lecture des MKV en 720p est donc aléatoire, certaines vidéos sont fluides, d’autres non. Il n’y a que le MPEG-4 H264 qui passe sans problème quelle que soit la résolution. On attend vraiment un lecteur qui prenne en charge tous les formats et utilise efficacement le Tegra 2 pour les décoder mais c’est évidemment le lot commun des trois tablettes sous Android 3.0. La sortie micro-HDMI permet de diffuser le contenu sur un téléviseur. L’affichage est déporté et les vidéos peuvent s’afficher en 1080p.
Heureusement, la partie audio est nettement plus réussie, Google ayant enfin amélioré son spartiate lecteur en y ajoutant notamment une navigation de type Coverflow. Les hauts parleurs sont étonnamment puissants, plus que chez les concurrentes. Le son délivré est correct pour des haut-parleurs intégrés.
Pour les jeux, même combat. Android 3.0 manque de titres dédiés et ceux de l’iPad 2 sont à la fois plus fluides et plus avancés techniquement.
Dernier point, le capteur photo est très correct mais le flash s’avère par moment trop puissant et brûle les clichés si on est trop près, tout comme les yeux du portrait risquent d’être fermés pour cause d’éblouissement. On est au niveau d’un smartphone milieu de gamme. On peut filmer en 720p et là encore la qualité est correcte avec une bonne fluidité. Bien entendu, une tablette n’est pas faite pour être un APN ou un caméscope, ce sera plus en relation avec des applications ou si on n’a rien d‘autre sous la main.
L’autonomie est similaire à ce que proposent Asus et Acer avec un peu plus de huit heures en lecture DivX SD.
Dans l’absolu, la Xoom est une excellente tablette. Avec l’iPad 2, c’est même la plus sexy du moment. En revanche, son poids est plus élevé et cela se sent. Equipée comme les autres en Nvidia Tegra 2 sous Android 3.0, son utilisation est agréable et marquée par une bonne fluidité. Comme ses concurrentes, elle est handicapée par le manque d’applications dédiées. Si on la compare à l’Asus et à l’Acer, elle pêche par une connectique un peu moins complète, surtout en l’absence de lecteur SD fonctionnel pour l’heure et sur notre exemplaire de test. Mais c’est surtout son prix qui va freiner les ardeurs. A 600 euros en version 32 Go WiFi, elle coûte 100 euros de plus que la Transformer d’Asus et la A500 d’Acer sans que cela ne puisse réellement se justifier.
Caractéristiques :
– Taille d’écran : 10,1 pouces LED
– Résolution : 1280×800 pixels
– Processeur : Nvidia Tegra 2 1 GHz double cœur
– Mémoire : 32 Go
– Connectivité : Wi-Fi, prise jack audio 3,5 mm, micro-HDMI, micro-SD, microphone, haut-parleurs, GPS
– Caméras : une à l’arrière (5 Mpixels) et l’autre en façade (2 Mpixels)
– Autonomie : 8 heures
– Dimensions : 249 x 167.8 x 12.9 mm
– Poids : 730 grammes
Prix : 600 euros en WiFi, 700 euros en 3G