Nikon 1 V1 : le viseur en plus

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Cet appareil photo hybride est la version luxe du Nikon 1 J1 que nous testions il y a quelques temps. Au menu, un boîtier en magnésium et un viseur électronique, mais plus de flash intégré et un capteur qui reste pareil à lui-même : discutable.

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Le Nikon 1 est en quelque sorte une version augmentée du Nikon 1 J1. Le constructeur justifie la montée en gamme par un boîtier un peu plus luxueux, construit en magnésium. Mais est-ce suffisant pour justifier l’augmentation de prix ? Car il faudra débourser 750 euros pour le Nikon 1 V1 dans sa version kit avec le 18-55mm. Ça fait un peu cher au kilo de magnésium mais le V1 offre aussi d’autres améliorations.

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Same player shoot again

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Le capteur est le même que sur le J1. Le format CX est donc de nouveau à l’ordre du jour puisque les deux appareils partagent la même monture optique, conçue spécialement pour cette gamme. Autant le dire tout de suite, le capteur CX fait pâle figure par rapport à un capteur APS-C tel que celui du Sony NEX-5N. Sa montée en sensibilité ne se fait pas sans dommages comme nous avions pu le mettre en évidence lors du test du Nikon J1. Plus petit, le capteur CX peine à atteindre des élevées en préservant la qualité. Dès ISO 800, le bruit est bien présent et le V1 ne fait que confirmer le comportement du J1.

Un boîtier plus convaincant

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Le V1 se présente sous la forme d’un boîtier en magnésium boulonné comme il se doit. C’est léger et qualitatif. Mais comme le J1 était loin d’être indigent malgré sa coque en plastique, le changement passe relativement inaperçu quand on a les deux modèles en main. La prise en main ne change pas vraiment non plus. Certes, le V1 dispose d’un grip plus étendu pour le pouce côté écran mais finalement ça n’a pas beaucoup d’impact. En outre, les deux boutons sur le dessus permettant de choisir entre la vidéo et la photo sont toujours aussi déroutants.

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Le viseur électronique reprend les informations affichées sur l’écran mais sa résolution est insuffisante pour la mise au point manuelle. Au demeurant, les informations disponibles en mode prise de vue sont suffisamment étoffées pour savoir ce que l’on fait.

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On peut facilement basculer l’appareil en mode priorité. La sélection de l’ouverture ou de la vitesse, se fait alors par le petit bouton qui sert habituellement au zoom en mode lecture. Le passage en manuel complet n’est pas vraiment utilisable faute d’un deuxième bouton d’ajustement. Les menus sont d’une austérité à effrayer un moine régulier mais on y trouve facilement ce que l’on cherche, c’est déjà ça.

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Pour l’instant, le Nikon 1 V1 ne nous a guère convaincu. Certes, le viseur électronique peut s’avérer utile en plein jour mais sa qualité n’est pas suffisante pour en faire un réel outil de photographe. Le fait que le boîtier soit en magnésium ne change pas grand-chose en soi et on perd le flash intégré. Le tout pour 200 euros de plus que le J1.Nikon_1_V1_2.jpg

La prise de vue avec le Nikon 1 V1 diffère assez peu de ce que nous avions constaté sur le J1, à l’obturateur près. Le V1 vous permet de choisir entre une obturation mécanique ou complètement électronique. L’obturation mécanique ne l’est d’ailleurs pas à 100% puisque le rideau électronique est tout de même utilisé sur le plan focal, histoire d’améliorer la vitesse globale du système. Dans des conditions de prise de vue standard, la différence entre deux modes n’est pas flagrante. Il faut juste savoir si vous tenez au fameux clic-clac mécanique ou si un mode de fonctionnement plus silencieux vous convient mieux. Pour la mise au point, le système hybride à détection de phase/détection de contraste reprend du service. C’est donc le capteur CMOS lui-même qui est utilisé ici pour faire la mise au point. Un système classique à détection de phase avec 73 points de collimation est épaulé par un algorithme à détection de contraste avec 135 points lorsque les conditions d’éclairage ne sont plus suffisantes. Est-ce plus efficace que les autres systèmes déployés sur les appareils concurrents ? Pas vraiment. En tous les cas, on peut tout de même dire que le système de tracking Nikon fonctionne mieux que celui que nous avions découvert sur le Sony NEX-5N.

L’objectif 10-30mm, le retour

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Ne nous étendons pas sur le test de l’objectif, puisque c’est le même que celui du Nikon 1 J1. Le capteur CX impose un facteur de conversion 2,7 et ramené à une taille de photo 24 :36mm, l’équivalent est un 27-81 mm qui couvre donc les focales les plus utilisées. C’est un bon compromis pour un usage courant. Rappelons que l’ouverture de l’objectif est un peu moindre que celle des objectifs Sony de la gamme NEX. En grand angle, l’objectif ouvre à 3,6 au mieux. Avec le zoom au maximum de ses capacités, on ouvre à 5,6. C’est moyen. Par contre, il a nettement moins de distorsion et l’effet de barillet est vraiment contenu comme on peut le voir ici :

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Nikon 1 V1 : l’ISO fait défaut

Nous avons évalué la montée en ISO du Nikon 1 V1, Sans grande surprise, le constat est le même que pour le J1. Dès 1600 ISO, ce n’est plus vraiment utilisable.

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A 800 ISO, les textures commencent à marbrer dangereusement. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe par exemple sur le pare-brise de la voiture au premier plan, ainsi que sur le montant. On peut constater aussi un peu de solarisation franchement gênante.

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On peut aller au-delà, mais ce n’est plus vraiment de la photo. Voici par exemple le cliché tiré du Nikon V1 à 3200 ISO. L’image fourmille et dans les zones sombres on frôle l’impressionnisme.

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Bref, le Nikon 1 V1 est lourdement pénalisé par le manque de sensibilité de son détecteur.

Nikon 1 V1 : les cadeaux bonux

Nikon_1_V1_5.jpgOn retrouve sur le Nikon 1 V1 le procédé de capteur rapide sur plusieurs trames d’une simple pression sur le déclencheur. L’intérêt est toujours aussi difficile à cerner. Bien évidemment, on pense à la capture d’évènements rapides. Mais le fait est que la plupart des images sont dans le buffer avant le déclenchement. Du coup, il faut anticiper sa prise de vue. C’est un coup à prendre. De ce point de vue, le V1 est d’ailleurs plus intéressant que le Nikon 1 J1 car la photo d’action se réalise plus simplement au viseur. Pour cadrer un objet rapide à l’aide de l’écran, il faut être le Gérard Majax de la photographie.

Côté vidéo, on retrouve les mêmes possibilités qu’avec le J1, n’y revenons pas. Si la vidéo vous intéresse vraiment, vous pouvez consulter notre avis sur le sujet dans nos pages consacrées au Nikon 1 J1.

Nikon 1 V1 : pas mieux

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Au final, le Nikon 1 V1 nous laisse dubitatif. L’écart de performance par rapport au J1 est absolument nul pour la photo à proprement parler. Le capteur est identique, les objectifs aussi et ce ne sont pas les quelques petites fonctions en plus qui devraient vous faire dépenser plus. Reste le viseur, bien pratique pour la photo rapide et le boîtier en magnésium. Mais le J1 en plastique est d’une qualité de construction telle que l’écart de prix ne se justifie pas vraiment selon nous. Ce sera donc le meilleur choix si la compacité réelle et l’aptitude à la rafale ultra-rapide vous intéressent.

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7.5/10

Les Plus

  • Gamme d’objectifs
  • Viseur électronique
  • Ecran lumineux

Les Moins

  • Montée en sensibilité
  • Accessibilité aux modes avancés

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