Nikon P510 : un CoolPix à Zoom Record

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Proposer un zoom x42 sur un appareil photo grand public relevait il y a encore quelques années de la chimère. Pourtant sur le marché du Bridge, un chiffre revêt une importance cruciale, la puissance du zoom. En proposant donc un 24-1000 mm f/3-5,9 Nikon bat le record et se retrouve avec le zoom le plus puissant du marché. Reste à savoir si la qualité est au rendez-vous ?

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Le Nikon P510 est le nouveau fleuron du segment des bridges du constructeur japonais. A dire vrai peu de chose semble changer en apparence, le design est le même et la disposition des touches reste identique au P500. Pourtant deux points cruciaux évoluent : l’optique stabilisée propose désormais un zoom d’une puissance de grossissement de 42x et un capteur CMOS qui grimpe jusqu’à 16 Mpixels. Le GPS fait aussi son apparition. Quelle sont les performances de ce capteur associé à un tel zoom ? Comment ce boitier se comporte-t-il : face à un environnement varié et où la lumière n’est pas toujours au rendez-vous ?

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Une optique de haute volée

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Nous avons été surpris par la qualité optique de ce 24-1000mm. D’expérience nous pouvons dire qu’une telle excursion n’augure rien de bon surtout couplé à un si petit capteur. Pourtant nous sommes surpris par le niveau de détail et le rendu des textures sur un zoom aussi énorme. Autre point notable, la stabilisation fonctionne remarquablement bien puisqu’au 1000 mm nous avons pu obtenir une image nette au 1/60s soit un gain de 4ev en dessous de la vitesse théorique, un travail sérieux de la part de Nikon. Si la question de savoir qui a besoin d’un tel zoom demeure en suspens, reconnaissons que les images délivrées par le P510 sont surprenantes.

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On note l’apparition d’aberrations chromatiques mais rien de vraiment rédhibitoire. La distorsion quant à elle, reste aussi discrète. Le logiciel interne du boitier délivre des images directement exploitables.

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Nikon P510 : une finition qui déçoit

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Si le bridge Nikon P510 tient bien en main, la finition est marquée par une sensation étrange d’inachevée. Les touches sonnent un peu trop plastique et les commandes manquent un peu de réactivité. Il y a par exemple un temps de latence trop important entre le moment ou vous appuyez sur la touche lecture et celui où vous pouvez zoomer dans l’image pour apprécier sa netteté.

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L’écran de 921.000points monté sur charnière se révèle, lui, agréable et à la colorimétrie plutôt exact. Ce n’est malheureusement pas le cas du viseur trop étroit et trop contrasté, un défaut que l’on constate sur la plupart des bridges, nous direz-vous. Finissons sur une réjouissance, il est désormais possible d’attribuer une fonction à la touche Fn sur le dessus de l’appareil. Plus besoin de parcourir de longs menus pour changer la sensibilité, par exemple.

DSCN0205_v2.jpgCôté qualité d’image, le Nikon P510 s’en sort bien. Les compacts et bridges à petit capteur nous ont habitués à un traitement plutôt agressif du bruit. Mais force est de constater que les choses vont en s’améliorant. Les algorithmes de traitement du bruit du Nikon P510 réalisent un travail honorable et nous pouvons dire que jusqu’à 800iso un amateur tirera de beau A3 !

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En effet, de 200iso à 400iso, le moutonnement va en s’accentuant mais reste fin et agréable. 400iso reste la valeur à ne pas dépasser si vous êtes un amateur avertit et exigeant mais même au-dessus, l’image reste largement exploitable. A 800iso, pas de variation notable si ce n’est un lissage plus agressif sur les fins détails. L’Image commence à devenir moins pêchue et le rendu des textures est un peu plus lissé. A 1600iso un premier palier est franchi, le grain devient plus grossier et une légère dérive chromatique commence à faire son apparition. Le lissage est encore plus agressif. Reste que le traitement du bruit est étonnant pour un bridge et si l’on est encore (très) loin d’un rendu argentique, le Nikon P510 ne se place pas très loin derrière le seigneur du marché : le Fuji XS-1. Ce dernier laisse surtout la possibilité de post-traiter ses images en raw. A 3200iso et sur le dernier incrément l’image est franchement dégradée mais gardez en tête que vous imprimerez un A4 correct à 1600iso pour peu que l’image est été bien exposée.

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Nikon P510 : une orientation grand public

Reste à aborder la partie vidéo. Non seulement elle offre un rendu de bonne qualité (Full HD 1080p), mais le Nikon P510 permet en plus de créer des ralentis intéressants grâce au mode Haute vitesse (mode VGA seulement). Idem pour la rafale qui propose, sur une définition réduite de 640×480, un mode 120im/s. L’orientation du Nikon P510 se veut clairement grand public et son rapport qualité prix le positionne comme l’un des meilleurs bridges du moment. Son optique est qualitative et exception faite des aberrations chromatiques trop présentes, la qualité délivrée par le zoom est d’un bon niveau. De la même façon, la montée en sensibilité prouve que même avec un petit capteur il est possible de réaliser un travail cohérent entre détail, texture et lissage même si ce dernier est déjà trop présent dès 800iso. La prise en main est rassurante sans toutefois briller et la qualité des matériaux employés déçoit par sa légèreté. Il manque en fait un élément essentiel à ce bridge au comportement pourtant étonnant : la fonction RAW. En ne laissant pas la possibilité au photographe de retoucher aisément ses photos, Nikon se prive d’un public, peut-être pas si large que ça mais qui fait souvent office de leader d’opinion dans son entourage…

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Pour le reste, le Nikon P510 se comporte d’une belle manière. Attention cependant, à ne pas le prendre pour ce qu’il n’est pas : si sa rapidité d’exécution reste dans la bonne moyenne pour une utilisation quotidienne, il aura bien du mal sur des sujets mobiles à fond de zoom ou lors d’évènement sportifs. Malgré un très puissant zoom, ce n’est pas sa vocation.

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8/10

Les Plus

  • Zoom puissant et optiquement qualitatif
  • Qualité d'image
  • Traitement du bruit agréable jusqu’à 800iso

Les Moins

  • Pas de raw
  • Ergonomie peu intuitive
  • Finition

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