Au début de la semaine, des membres de Baird Equity Research confiaient à nos confrères du site GamesIndustry qu’ils envisageaient sérieusement un scénario catastrophe dans lequel Nintendo pourrait suivre la route de Sega en élargissant son catalogue de jeux à d’autres plateformes. Cette certitude a fait naître un vrai débat au sein des spécialistes et observateurs. Pour certains, si Nintendo est un peu à la peine, cela vient de l’absence de communication franche autour de leurs consoles (sentiment que nous ne partageons, en tout cas en France où les publicités sont nombreuses). Par contre, il est clair que la communication gagnerait à s’axer autour de l’aspect mobile – Wii U et 3DS – qui correspond à la tendance actuelle du marché et aux attentes des joueurs.
D’autres analystes en revanche balaient d’un revers de la main l’hypothèse selon laquelle Nintendo pourrait diffuser ses jeux sur d’autres supports que les siens, ce qui serait contraire à la volonté et la conviction profonde de Satory Iwata, actuel PDG de Nintendo. Pour Jessie Divnich, du célèbre EEDAR, « la réussite de Nintendo sur le marché repose sur son matériel, qui reste un facteur clé du développement de l’entreprise et de ses produits. Si Nintendo pourrait s’intéresser à la diffusion de ses jeux sur d’autres plateformes, le risque est que l’intérêt d’acquérir les consoles associées diminue, ce qui aura des conséquences évidentes sur la division consoles. Bien sûr si la Wii U se révèle être un échec cuisant, alors Nintendo devra envisager son avenir d’éditeur, mais cela aurait un impact profond et durable sur l’esprit de l’entreprise. »
Au final, Nintendo n’a aucun intérêt à franchir le Rubicon en proposant ses licences et titres emblématiques sur d’autres supports. Jusqu’à présent, à l’exception des épisodes « crossover », Nintendo a toujours gardé la même ligne de conduite, et il est évident que si demain nous pouvons trouver un Zelda ou un Mario sur Xbox et PlayStation, l’intérêt d’avoir une console estampillée « Nintendo » pourrait rapidement décroître. Autant dire qu’à l’heure actuelle, nous voyons mal Nintendo arpenter cette route.
