Nom de domaine : bientôt le .chezvous

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A l’heure du réseau mondialisé, l’arrivée d’extension de noms de domaines comme le .bzh ou le .paris soulève quelques interrogations. Pourquoi ce regain d’intérêt pour le local, voire l’ultra-local à l’échelle planétaire ? Comment se passe la validation de l’un ou l’autre nom de domaine ? Pour le savoir, nous avons rencontré Patrick Hauss, directeur de NetNames, juriste, enseignant à l’Institut de Recherche en Propriété Intellectuelle (IRPI – CCIP), et membre de l’INTA, de l’AIPPI, de CYBERLEX, de l’IESAS. Il a accepté de répondre à nos questions à l’heure où le nommage sur Internet s’apprête à vivre une révolution avec l’entrée en vigueur de nouvelles extensions régionales et spécifiques qui vont venir bouleverser nos habitudes sur le réseau.

Ère Numérique : Patrick Hauss, vous êtes le directeur de NetNames en France, et l’auteur du livre « Stratégie de nommage : comment sélectionner et sécuriser ses noms de domaine sur Internet » (2007). En quoi le nommage sur Internet exige aujourd’hui autant de compétences et d’intervenants ?

nommage2-patrick_hauss.jpgPatrick Hauss : Notre métier, c’est de gérer l’identité des entreprises sur Internet. Nous avons une mission qui est relativement vaste et qui consiste à faire en sorte que les entreprises puissent évoluer dans un périmètre complètement sécurisé, notamment au travers d’un élément fort qui est la porte d’accès principale à Internet, soit le nom de domaine (nomdusite.com ou nomd’unemarque.fr). En fait, il s’agit de l’adresse virtuelle de l’entreprise, qui a la même fonction qu’une adresse physique, mais sur Internet. Elle permet donc aux internautes de se rendre sur le site d’une entreprise.

Actuellement, le marché des noms de domaine est considérable puisqu’en 2013, nous avons 250 millions d’adresses enregistrées dans le monde. Il s’agit d’adresses que nous appelons extension générique comme le « .com », le « .net » ou le « .org », mais également des extensions de pays comme le « .fr » de la France ou le « .es » de l’Espagne. Nous avons un paysage très dense en matière d’Internet, avec énormément d’adresses qui sont aussi bien réservées par des particuliers que par des entreprises ou des organisations. Tout ceci coexiste dans un univers que l’on appelle le « nommage » et qui permet de communiquer plus facilement. C’est pourquoi le nom de domaine est un moyen de simplification de l’accès à Internet. Plutôt que de demander aux gens de retenir une adresse IP (une suite de chiffres), ce qui est impossible à grande échelle à l’instar des numéros de téléphone, nous avons inventé le nommage pour avoir des adresses aisément mémorisables et faciles à retrouver sur le web.

Comment se passe l’apparition d’une nouvelle extension ?

Cela se joue à deux niveaux. Le premier est un niveau politique puisque dans certains pays, vous avez des conflits politiques qui font que, dans certains cas, apparaissent de nouveaux états. À titre d’exemple, citons la Yougoslavie qui a connu ses conflits internes ce qui peut entraîner l’apparition de nouvelles extensions. C’est dans ces conditions que nous avons vu venir le « .me » du Monténégro. Inversement, une extension peut disparaître étant donné que la nomenclature d’extension d’un pays correspond à la nomenclature au niveau international qui est une norme qui définit la liste officielle des pays du monde. Naturellement la liste de ces extensions et des noms de domaine de ces pays correspond scrupuleusement à la liste des codes pays dans le monde. Donc c’est ainsi que fonctionne le nommage dans ses aspects politiques.

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En parallèle, nous avons depuis le début des années 2000 un projet qui est en cours et qui consiste à, progressivement, ouvrir le champ des extensions génériques, donc toutes celles qui ne concernent pas directement un pays, comme le « .com ». Cela fait longtemps que nous savons qu’avec le développement exponentiel de l’Internet, nous allions devoir faire face à un engorgement et une difficulté de pouvoir trouver des adresses. En conséquence, sous l’administration Clinton aux USA, est apparue une organisation internationale qui s’appelle l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers ou Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet en français, ndlr), une association à but non lucratif basée en Californie, autrefois liée au département du commerce américain. C’est elle qui a décidé de libéraliser progressivement le système d’adressage sur Internet pour permettre à des opérateurs économiques de venir porter des projets de nouvelles extensions génériques. Dès lors l’ICANN lance régulièrement des appels à candidature, comme ce fut le cas en 2001, en 2003, en 2006, en 2008 et en 2011, et à chaque fois ces appels ont vu naître des extensions qui avaient toutes pour objectif d’ouvrir Internet à plus de concurrence, à plus d’opportunités, à plus de multiculturalisme. C’est ainsi que nous avons vu arriver en 2001 les extensions « .info » et « .biz », le premier pour « information » et le second pour « business » ; en 2005, nous avons eu droit au « .eu » pour l’Europe ; et la dernière en date est le « .xxx » destinée aux sites adultes. Il ne s’agit là que de quelques exemples, mais vous voyez qu’au fur et à mesure de l’histoire, l’ICANN a donné à des opérateurs économiques la chance de pouvoir porter des projets afin qu’ils s’accaparent une part de cet Internet mondial, et ainsi fédérer un certain nombre d’entreprises et d’individus autour d’une extension.

nommage3.jpgEt comment sommes-nous passés de ces extensions génériques (les « .com », « .fr » ou « .xxx ») à des extensions plus régionales comme le cas du « .cat » pour la Catalogne ?

La Catalogne est un exemple intéressant et assez précurseur. Il est déjà en vigueur et il rencontre un franc succès, non pas à l’échelle mondiale, mais au contraire en Catalogne et en Espagne. Si vous avez l’occasion d’aller vous promener du côté de Barcelone, vous verrez un peu partout que la plupart des noms de domaine finissent par « .cat », et non par « .com » ou « .es » pour l’Espagne. Le but du gouvernement catalan est de mettre en place une identité culturelle forte dans la région pour promouvoir la culture catalane de par le monde via Internet. Le contenu que vous allez retrouver sur ces sites web est en catalan, à destination des catalans, et avec énormément de données régionales. L’ICANN qui était dans ce processus de nouvelles extensions depuis les années 2000, a décidé en 2008 de libéraliser complètement le monde du nommage en donnant la possibilité, de manière illimitée, de créer de nouvelles extensions. Nous avons connu de multiples tests depuis les années 2000 et nous arrivons aujourd’hui à la phase finale de tout ceci avec 1931 opérateurs qui ont déposé des dossiers de candidature auprès de l’ICANN afin de promouvoir diverses extensions (« .sport », « .hotel », « .gay », etc.). Donc il y a énormément de projets dans ce sens et l’objectif est de créer des communautés autour d’une thématique sur Internet.

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Outre les extensions de régions, sur lesquelles nous reviendrons, doit-on s’attendre à des extensions plus spécifiques, liées à une marque par exemple ?

Bien sûr ! Il y a beaucoup de marques qui se sont lancées dans l’aventure, comme BMW qui veut créer un « .bmw », Google et son « .google » ou BNP et son « .bnpparibas ». Les marques vont ainsi pouvoir fédérer leurs clients, partenaires et distributeurs autour de leurs extensions, mais aussi lutter de manière efficace contre la contrefaçon dans le sens où ceux qui voudront l’assurance d’acheter un produit authentique pourront privilégier l’extension officielle. C’est dans cette logique là que les marques ont crée les « .mamarque ».

Les extensions de région semblent être la prochaine étape d’importance dans le monde du nommage ?

Tout à fait. À côté des extensions classiques de pays, comme le « .fr », l’ICANN donne la possibilité de descendre à l’étage inférieur, à savoir les régions, ce qui fait qu’on ne parlera plus du « .fr » français, mais du « .alsace » ou du « .aquitaine ». C’est une manière d’ouvrir la porte à la régionalisation, ce qui est très intéressant car cela permet aux régions de se créer une identité culturelle forte. Ce qui est aussi très amusant dans ce dispositif, c’est que ce sont justement les régions françaises dans lesquelles nous avons déjà une identité culturelle très marquée que nous trouvons les demandes d’un « .régional » : la Bretagne, la Corse, l’Aquitaine, l’Alsace, il ne manque que le nord et nous avons presque bouclé le tour des régions à forte identité. Évidemment le « .paris » est un peu à part en raison de l’effet capitale. Quoiqu’il en soit, toutes ces extensions ont vu que le « .cat » de la Catalogne profitait d’un succès certain, et se sont inspirées de ce modèle pour créer cette identité virtuelle régionale, qui reste une notion sympathique et ludique pour les organisations qui pensent à ces extensions.

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A titre personnel, je trouve que c’est un moyen intéressant pour affirmer son appartenance et son attachement à une région lorsqu’on est un individu ou une entreprise, tout en étant quelque chose de fondamental afin de rassembler tous les sites proposant une même extension, et donc à même de fédérer le maximum d’informations sur la région concernée. Finalement en France, nous sommes en train de se créer une sorte de patrimoine culturel immatériel qui va s’organiser autour de ces nouvelles extensions. Cette idée est d’ailleurs très présente dans les discours du patron de l’ICANN qui sait que d’ici 3 ou 4 ans, la population sur Internet aura doublé et 70% de cette population sera basée dans des pays en voie de développement, et c’est là que l’effort devra se concentrer et va se concentrer.Est-ce que les nouvelles extensions vont remplacer les extensions existantes ou vont-elles cohabiter ?

Il y aura nécessairement une période de transition durant laquelle les sociétés vont devoir être très habiles dans la manière dont elles vont gérer la communication avec leurs clients. Aujourd’hui l’internaute est « bien formé » et il sait qu’à côté de sa marque préférée, il va ajouter un « .com » ou un « .fr », ou une autre extension. Par contre, il n’est absolument pas habitué à utiliser un « .bmw » ou un « .fnac ». Ainsi nous pourrions nous retrouver avec des adresses du type « bmw.bmw » ou « tourisme.alsace ». Il y a un concept qui est sous-jacent sur ce principe d’extension et que l’on pourrait résumer par « vous avez ce que vous tapez ». En gros, ce que vous allez taper à gauche et à droite du point devrait vous donner un résultat. Par exemple si quelqu’un cherche un taxi à Paris, en saisissant « taxis.paris », je devrais obtenir un résultat, du moins c’est la théorie. Mais avant d’en arriver là, les marques vont devoir gérer cette période de transition pour savoir comment passer de « mamarque.com/moncompte » à « moncompte.mamarque ».

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Pour y parvenir, les entreprises peuvent s’appuyer sur leur portefeuille de noms de domaine qui est généralement assez volumineux, et qui contient des noms défensifs et peu usités (voire obsolètes) puisque simplement déposés pour éviter qu’un tiers ne les utilise. Ce portefeuille contient aussi les adresses utilisées au quotidien sur laquelle sont rattachés différents sites, mais aussi les adresses mail des salariés, ce genre de choses. Si la première catégorie ne réclame aucune action particulière, la seconde en revanche exige un vrai travail en amont. Première règle, il ne faut jamais abandonner un nom de domaine car il y a un marché un peu obscur du nom de domaine d’occasion, dans lequel certains tentent de profiter des noms qui retombent dans le domaine public afin de se les accaparer. En règle générale, les entreprises conservent les adresses inutiles et s’en servent pour rediriger vers leur site.

Mais pour répondre à votre question, les adresses « historiques » des entreprises (en « .com » et autres) ne devraient pas disparaître dans les 5 années à venir au minimum, le temps que la communication puisse s’installer et que l’éducation des internautes puisse se faire. Et même lorsque ce sera le cas, il y a peu de chance que les grosses entreprises abandonnent leurs adresses en « .com ».

Partant du constat que vous faites aujourd’hui, pouvez-vous dire que les extensions classiques en « .com » ou « .fr » sont menacées de disparition sur la durée au profit d’extensions plus spécifiques ou régionales ?

Sincèrement je ne pense pas car cela impliquerait un mouvement de fond d’une envergure incroyable, et je vois mal les extensions historiques péricliter dans les prochaines années. En revanche, la croissance de ses extensions classiques va diminuer au profit des nouvelles extensions.

nommage7.jpgRevenons-en aux questions régionales. Quel est l’intérêt concret pour une région d’avoir son « . » dédié ?

La démarche première d’une région vise d’abord à gagner en visibilité. Les régions sont déjà très engagées, et depuis longtemps, dans la promotion des activités qu’elles abritent, des artisans, des savoir-faire, des centres d’intérêt économiques ou touristiques. Donc l’accès à un « .région » participe pleinement à l’envie des régions de créer des marques. C’est ce que l’on constate aujourd’hui puisque de nombreuses régions sont déjà devenues des marques, et sont même déposées, à l’image de n’importe quelle marque, afin de se protéger. C’est ni plus ni moins que la transposition, appliquée à Internet, de la démarche qu’elles ont d’ores et déjà engagée, même au-delà de leur territoire, afin de promouvoir ce qu’elles sont. L’internet ayant par nature une dimension mondiale, le fait de déposer une demande de candidature pour son extension à l’ICANN a du sens puisque c’est dans la droite lignée de la stratégie de communication des grandes régions françaises. C’est là la raison unique pour laquelle les régions mettent en place ce dispositif.

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Après elles vont aussi avoir divers avantages, mais là nous sommes plus sur les conséquences économiques qui sont, par exemple, de pouvoir créer ce fameux patrimoine immatériel culturel dont nous parlions précédemment, de travailler en collaboration avec les internautes sur la simplification de l’utilisation du réseau et l’accès aux informations qu’il peut contenir (hotel.aquitaine, transport.aquitaine, tourisme.aquitaine). L’idée est donc de simplifier les choses en matière de nommage car aujourd’hui, quelqu’un qui veut créer une adresse est souvent confronté au fait que les noms qu’il souhaite sont déjà pris, ce qui le pousse à se rabattre sur des adresses plus compliquées, avec des « / » et des sous-domaines, ce qui va perdre l’utilisateur. Inversement, à partir du moment où je peux créer mon extension, qu’elle est vierge et qu’elle ne contient aucun nom de domaine à l’intérieur, je peux y créer exactement ce que je veux, et ainsi aider les internautes et favoriser le référencement.

Peut-on imaginer que le système d’extensions aille encore plus loin en ne se contentant pas seulement d’une région, mais puisse s’appliquer à une ville ?

Tout à fait ! Ce qui est valable pour un pays l’est pour une région, mais également pour une ville. Nous pourrions même imaginer que ce soit le cas pour un village ! L’avenir nous dira si ce modèle est viable, et je pense que c’est le sens vers lequel nous allons. Ce qu’il faut savoir, c’est que s’il n’y a que Paris qui a, pour le moment, déposé un dossier de candidature pour devenir une extension, la plupart des grandes villes françaises (Strasbourg, Bordeaux, Cannes, etc.) ont étudié le dossier. Mais c’est encore un peu tôt dans le processus et du coup c’est remonté au niveau des régions pour le moment, qui vont faire office de poissons-pilotes en France sur ces extensions. Cette approche est assez conforme à ce qui se passe dans le monde entier puisque les villes de Londres, Moscou ou New York ont demandé leurs extensions, mais cela reste (pour l’heure) cantonné aux grandes villes de chaque pays. Mais à l’avenir, nous verrons apparaître des extensions pour des régions, mais aussi pour des villes et même des villages, c’est en tout cas mon souhait car je trouve formidable l’idée de se dire qu’un village français de la Creuse puisse avoir sa propre extension et gérer sa communication.

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Si l’intérêt est évident pour les services ou les administrations par exemple, à une échelle plus humaine, est-ce qu’une adresse en « .paris » a de l’intérêt pour le petit commerçant du bout de la rue ?

Si le petit commerçant fait aussi un peu de commerce en ligne, c’est toujours plus intéressant d’être rattaché à un « .paris » qu’à un « .com » du point de vue du monde Internet qui rassemble toute la planète. Un acheteur étranger sera toujours plus confiant devant un « .paris » que devant un « .fr » classique. Mais au-delà ça, car ce ne sera pas le cas le plus présent il faut bien le reconnaître, cela peut avoir du sens en terme de référencement. Si ma boutique passe en « .paris », si l’internaute fait une recherche dans Google avec le nom de ma boutique et le terme Paris, il est naturel que le moteur ressorte en priorité le nom de domaine avec « .paris ». Dans son algorithme de recherche, Google a divers paramètres, et on sait que parmi ses différents critères figure le nom de domaine. D’ailleurs Google a fait partie des groupes de travail de l’ICANN qui ont contribué à la mise en place de ce programme de nouvelles extensions. Google a confirmé à cette occasion que si les noms de domaine et les extensions personnalisées apportent de la pertinence à l’utilisation, alors ces nouvelles extensions seront mieux référencées que les extensions classiques. Au final, si la symbolique est forte pour une boutique qui passerait en « .paris », il y a également un intérêt de visibilité dans les moteurs de recherche.

nommage10.jpgVoyez-vous un risque que ces extensions régionales enferment un peu les régions sur elles-mêmes, surtout si le contenu des sites est proposé dans la « langue » du coin ?

Généralement les pages sont proposées sous divers langages pour éviter d’exclure ceux qui ne vivent pas dans la région ou n’en parlent pas la langue. Cependant il convient de rappeler qu’à partir du moment où vous créer votre extension, vous en devenez propriétaire et c’est vous qui en définissez les règles. Mais par principe, l’idée est plutôt de donner une autre dimension à la région et donc les contenus seront sans doute disponibles dans des langues multiples.

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Est-ce que l’arrivée des nouvelles extensions va poser un problème aux grosses entreprises qui vont devoir déposer tous les nouveaux noms de domaine qui vont apparaître au risque de voir des personnes les déposer, comme ce fut le cas à diverses reprises par le passé ?

Concrètement tout ceci va arriver assez rapidement puisque dès la rentrée 2013, nous allons avoir en moyenne 20 nouvelles extensions par semaine ! L’objectif pour les titulaires de marques notoires, ou disposant d’une certaine renommée en France ou dans le monde, va être de se prémunir contre les actes frauduleux de tiers qui vont tenter de s’accaparer des adresses qui sont supposées leur appartenir. Je rappelle qu’il y a 250.000 millions de noms de domaine dans le monde, et que les statistiques les plus optimistes estiment que d’ici 5 ans, il y aura 1 milliard de noms de domaine !

L’ICANN a décidé de mettre en place un mécanisme de protection des marques baptisé la « trademark clearinghouse » qui va agir à plusieurs niveaux. Le principe de base c’est qu’à partir du moment où vous avez une marque (Coca-Cola, Nike, etc.), vous allez faire la déclaration de cette marque dans cette base de données. C’est une démarche qu’il faut faire maintenant et que nous menons actuellement avec nos clients. Si vous effectuez cette déclaration, le premier effet est que vous allez bénéficier d’un droit de priorité d’enregistrement à l’ouverture de chacune des nouvelles extensions qui vous intéresse.

Prenons un exemple concret. Je suis Renault, j’ai une activité dans le domaine du sport automobile et d’ailleurs j’ai une marque « Renault Sport ». Si je déclare ma marque Renault dans cette « trademark clearinghouse », le jour où le « .sport » ouvre officiellement, j’ai un droit de priorité pour enregistrer « renault.sport ». Ce dispositif est donc là pour donner la primeur de l’enregistrement aux entreprises et aux particuliers titulaires de droit de marque. Les personnes concernées vont simplement être informées de l’ouverture d’une extension et pourront choisir si elles souhaitent enregistrer un nom de domaine précis. Cela sera valable pour l’ensemble des extensions à venir qui ont l’obligation d’utiliser cette base donnée pour donner la priorité à tous ceux qui ont le droit de marque.

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Le deuxième effet de la « trademark clearinghouse » est un peu différent. Si je suis Renault, il y a des extensions qui vont m’intéresser comme le « .auto », le « .sport » ou le « .paris ». En revanche il y a d’autres « . » qui ne vont pas m’intéresser. Renault n’est pas dans le domaine de la pharmacie, donc aucun intérêt d’enregistrer « renault.pharma » par exemple. Dès lors Renault va dire que ce nom de domaine de l’intéresse pas, ce qui implique que n’importe qui pourrait venir le demander. Cependant, dans le même temps, cela engage un mécanisme d’alerte puisque si quelqu’un dépose un « renault.pharma », Renault va recevoir un message l’informant du dépôt. À ce niveau, le service juridique de Renault pourra aller jeter un œil au dossier pour en vérifier la pertinence et éviter qu’un cybersquatteur viennent profiter de cette adresse pour rediriger vers un site de véhicules d’occasion. Vous avez donc là les deux effets de la « trademark clearinghouse » : primeur du dépôt et alerte sur un dépôt tiers en lien avec sa marque. Enfin en cas de litige sur un nom de domaine, les entreprises ou particuliers feront appel à un arbitrage qui permettra de trancher quant à la viabilité et la pertinence d’un nom de domaine.

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Et si un particulier veut obtenir une adresse en « .marégion », vers qui doit-il se tourner ?
Cela va passer par l’intermédiaire de ce que l’on appelle des « registrars » qui sont les bureaux d’enregistrement des noms de domaine, tels qu’ils existent aujourd’hui et qui sont autorisés et habilité, par contrat, à commercialiser des noms de domaine dans toutes les extensions du monde. C’est donc des sociétés comme NetNames qui sont chargées de gérer tout cela en lien direct avec l’ICANN pour pouvoir commercialiser ces nouvelles extensions comme on vend des « .com » ou des « .fr » actuellement. Le système sera donc identique à celui qui est en vigueur aujourd’hui, il y aura simplement plus de choix.

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Les Plus

  • Construction très sérieuse
  • Liaison Bluetooth aptX et AAC
  • AirPlay, webradios et DLNA

Les Moins

  • Limites de l'application Minx Air
  • Léger manque de présence sur les voix

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