L’Olympus OM-D E-M1, vaisseau amiral de la marque est tout simplement un de nos appareils photos préférés. Il serait réducteur de tenter de résumer en quelques lignes les nombreuses qualités de ce boîtier mais Olympus a réussi là le pari d’insuffler un vent nouveau sur la gamme de ces hybrides tout en se payant le luxe de faire revivre le parc d’optique 4/3.
L’Olympus OM-D E-M1 est non seulement le successeur de l’Olympus OM-D E-M5, sorti l’an dernier mais il se pose aussi en concurrent direct de réflex semi-pro des marques concurrente. En effet, Olympus a définitivement clos le chapitre de sa série E-x (le dernier en date était l’E-5) et hausse le niveau de son OM-D pour attaquer frontalement la niche des professionnels.
Entendez par là des appareils équipés de nombreuses touches d’accès direct, d’une construction anti-ruissèlement, d’une rapidité d’exécution élevée et bien sûr d’une belle qualité d’image. L’Olympus OM-D E-M1 répond en tout point à ces exigences et offre même quelques aménagements hérités des gammes inférieures : WiFi, écran orientable et tactile, basculeur double mode de l’Olympus E-P5 et même à un astucieux « créateur de couleur » pour gérer saturation et teinte colorée.
Olympus OM-D E-M1 : la crème des viseurs électroniques
En outre, le viseur de l’Olympus OM-D E-M1 passe à 2,36 Millions de points et offre un dégagement oculaire de 1,48x agréable pour les porteurs de lunettes. Sa précision est portée à 100% et permet des cadrages « au cordeau ». Évidement il est possible de simuler le rendu de la prise de vue dans le viseur. Sa fluidité est très bonne tant en extérieur qu’en intérieur et même les contre-jours violents ne lui font pas peur. C’est en reportage d’action que l’on sent une petite rémanence désagréable mais globalement l’expérience est satisfaisante.
Le capteur, toujours 4/3 de 16,3 Millions de pixels, s’adjoint les services d’un autofocus hybride Dual Fast AF sur 81 collimateurs répartis sur la surface et 37 en corrélation de phase afin de tirer parti des optiques du parc 4/3. Sur le terrain les résultats sont convaincants. Sans atteindre l’extrême rapidité de mise au point des optiques MSC, il est possible de faire revivre le superlatif 90-250 f/2,8. Grâce au crop naturel du capteur vous vous retrouverez avec l’un des télé-zooms les plus lumineux du marché… Reste à voir la disponibilité en neuf ou en occasion de ce genre de bijoux. En tout cas, avec les optiques classiques du parc la réactivité est aussi rapide qu’avec un réflex semi-pro. Sur ce plan-là, l’Olympus OM-D E-M1 a de sérieux arguments pour faire de l’ombre à la concurrence.
A l’usage cet Olympus OM-D E-M1 s’est relevé pertinent. Sa prise en main est rassurante, la large poignée offre une bonne préhension et celle-ci peut encore être accrue grâce au grip. Les nombreuses touches d’accès direct sont idéalement placées, la molette des modes est verrouillable et bien sur le boîtier est protégé tout temps. On regrette en revanche encore et encore l’agencement du menu bien trop fouillis. Les informations sont trop nombreuses et leur agencement manque de clarté. Attention aussi aux traductions ou abréviations parfois absconses. Le déclenchement est instantané que ce soit via le déclencheur physique ou du bout du doigt en touchant l’écran. La rafale carbure à 10im/s et le suivi autofocus est aussi bon que sur un réflex classique. Nous avons même découvert une astucieuse fonction qui permet automatiquement de choisir entre une netteté sur l’œil droit ou gauche du sujet : tout simplement bluffant !
En ce qui concerne la qualité d’image, les JPEG sont sans reproches jusqu’à 3200ISO pour un tirage en presse mais attention, la dynamique chute visiblement à partir de 1600ISO. Les images restent bien détaillés jusqu’à ces valeurs mais au-delà le grain mute en agglomérat de pixels et produit un lissage peut agréable dans les très hautes sensibilités. Si vous n’envisagez pas de format de grande taille vous pourrez travailler encore jusqu’à 6400ISO voir 12800ISO. Oubliez en revanche les valeurs supérieures au 128000ISO. Sur un test de 400 photos nous n’avons décelé qu’un cas de moiré dû à l’absence de filtre passe-bas sur le capteur. Absence qui augmente considérable le piqué de nos images pourtant déjà bien pourvues avec le nouveau zoom Zuiko 12-40mm f/2.8 (en équivalent full frame on se retrouve avec un 24-80mm f/2.8, un record). Autre botte secrète de cet OM-D EM-1 : ses filtres colorés, la possibilité de prendre des photos carrées et d’ajouter un cadre, ce qui représente beaucoup de temps de post-traitement gagné pour les amateurs.
Olympus OM-D E-M1 : un vrai semi-pro mais…attention à la concurrence !
Sur l’Olympus OM-D EM-1 la qualité des images en vidéo est très bonne mais en tournage on ne se sent pas aussi à l’aise qu’avec le cousin Panasonic, la vitesse restant bloquée à 30 img/seconde et l’image est moins fouillée. Mention bien pour la prise micro qui fait son apparition mais il faut une prise casque maintenant et que le focus peaking soit actif pendant l’enregistrement. En revanche, il est possible d’utiliser une bonne partie des filtres en images animées et surtout on apprécie la fonction Time Laps qui combine plusieurs images fixes prises à intervalle régulier pour en sortir un fichier vidéo unique.
Enfin notons une agréable fonction Wi-Fi qui permet non seulement de partager mais aussi de piloter l’appareil via son smartphone ou sa tablette : un outil assez sympathique durant les poses longues. Le placement tarifaire situe l’Olympus OM-D E-M1 en droite ligne de mires des Canon 6D, Nikon D610 ou Sony Alpha 7 tous équipés d’un capteur 24x36mm…Il est nécessaire que le prix baisse pour se poser en véritable alternative, l’Olympus OM-D E-M1 mérite de trouver le succès escompté par la marque.
