L’aventure des Olympus Pen de l’ère numérique voit arriver une nouvelle génération de modèles qui élimine bon nombre des reproches que l’on pouvait adresser à leurs prédécesseurs. Nous avons essayé pour vous le haut de gamme E-P3 qui devrait plaire aux photographes exigeants.
Pas de révolution dans l’aspect du E-P3 qui reprend l’esthétique très réussie des précédentes versions mais aussi la même qualité de fabrication qui inspire confiance. Même si l’aspect général est identique, les différences sont importantes, non seulement à l’intérieur mais aussi dans les commandes et possibilités. Il s’agit bien d’un appareil très différent !
Différence la plus évidente par rapport au P2, le P3 est doté d’un petit flash, équipement que l’on peut juger inutile sur un modèle destiné avant tout aux photographes exigeants mais qui était manifestement réclamé. Sans grande surprise, Olympus a repris la solution utilisée sur sa série PL avec un flash escamotable logé sur la gauche de la face supérieure. Du coup, le sélecteur de mode passe à droite à côté du déclencheur ce qui est sa position traditionnelle. Naturellement, ce flash n’offre qu’une puissance très modeste et toute utilisation un peu exigeante se tournera vers un ou plusieurs modèles externes. Le flash intégré assure alors leur contrôle sans fil ce qui est évidemment un atout essentiel.
L’autre grande nouveauté, c’est l’écran qui est désormais un modèle OLED tactile. Il offre à la fois une meilleure lisibilité sous forte lumière et une interface pratique pour certaines fonctions. Par exemple, pour choisir d’un simple geste l’endroit où vous souhaitez effectuer la mise au point. L’E-P3 est évidemment doté du même connecteur pour accessoires de la série Pen que ses prédécesseurs si bien qu’il est possible d’utiliser le viseur électronique VF-2 ou les autres modules disponibles. Autre aspect pratique, le grip est interchangeable. Divers modèles seront disponibles pour personnaliser son appareil.
Caractéristiques principales :
– Type : hybride Micro 4/3, format compact
– Capteur : Live MOS 4/3 12 Mpixels stabilisé
– Résolution maximale : 4032 X 3024 pixels
– Visée : écran, viseur électronique en option
– Mise au point : AF, manuel
– Rafale : 3 i/s
– Ecran : OLED, 3 pouces, 614 kpoints, tactile
– Optique : interchangeable, Micro 4/3
– Facteur de conversion : 2
– Vidéo : 1920 X 1080, 30 i/s, AVCHD/AVI, MJPEG, sonore stéréo
– Sensibilité ISO : 100 – 12800
– Flash (NG 200 ISO) : 10
– Format de fichier : JPEG, RAW, JPEG + RAW
– Support mémoire SD/SDHC/SDXC
– Sortie vidéo : HDMI
– Alimentation : batterie Li-Ion 8,4 V/1100 mAh
– Dimensions : 122 x 69,1 x 34,2 mm
– Poids 369 g (complet)
Dans la pratique, la nouveauté la plus remarquable du E-P3 réside dans la rapidité du système autofocus (baptisé Fast AF !) et plus généralement dans sa réactivité considérablement améliorée par rapport aux modèles antérieurs. Un des principaux reproches que l’on adresse généralement aux appareils hybrides semble donc largement devenu sans objet. Cette vélocité nouvelle est basée sur trois éléments. Le capteur est désormais lu 120 fois par seconde (contre 60 dans les versions précédentes). Le processeur est beaucoup plus puissant (double cœur). Les optiques sont dotées du système MSC (Movie & Still Compatible) qui permet une mise au point rapide et silencieuse. Le silence étant évidemment un atout essentiel pour les prises de vue vidéo.
En pratique, du moins avec le zoom standard dont nous disposions, la mise au point est réellement très rapide. L’amélioration est également sensible du côté de la mise au point permanente et du suivi de mise au point (Tracking AF) qui intègre désormais non seulement le signal de luminance mais aussi la couleur (chrominance) et même la détection de visage. Des améliorations qui seront également utiles pour la vidéo. Enfin l’E-P3 est doté, comme la plupart des appareils actuels, d’un illuminateur AF, une diode LED haute puissance qui éclaire le sujet pour permettre la mise au point même lorsque la lumière ambiante est extrêmement faible, voire nulle. Elle fonctionne jusqu’à trois mètres environ et peut être désactivée si vous recherchez la discrétion.
Optiques revues
Pour cette nouvelle génération de Pen (l’E-P3 sera accompagné de modèles plus grand public utilisant la même base technologique, les E-PL3 et Pen Mini), Olympus a revu les optiques, en particulier évidemment le zoom 14-42 qui sert de base à la plupart des kits proposés par les revendeurs. Il s’agit essentiellement d’une mise à jour esthétique, la partie optique restant identique, la version précédente (Version II) étant déjà dotée du système autofocus MSC. Naturellement, cette nouvelle mouture est toujours « repliable » ce qui en fait un modèle vraiment peu encombrant en position transport. De nouvelles optiques vont également venir compléter la gamme, en particulier un 2/12 mm (équivalent 24 mm) qui devrait tenter les amateurs d’optiques d’exception et un 1,8/45 mm (équivalent 90 mm) bien adapté au portrait.
Des possibilités très étendues
Avant tout destiné à des utilisateurs exigeants, l’E-P3 offre une multitude de fonctions et de réglages ainsi que de nombreuses possibilités de personnalisation. Les menus sont donc très touffus et demanderont un certain temps pour s’y promener à l’aise, même si Olympus a fait un effort de lisibilité et d’organisation. C’est le cas de tous les appareils entendant offrir le maximum de possibilités à leurs utilisateurs ! Un mode d’emploi simplifié a été intégré et on trouve même une sorte de mini-guide de la photo. Les filtres « artistiques » ont également été augmentés et gagnent en efficacité grâce au nouveau processeur TruePic VI. Du côté de la vidéo, l’E-P3 offre le Full-HD en AVCHD avec son stéréo (deux micros intégrés) mais la HD 1280 X 720 est aussi disponible en AVI MJPEG pour ceux qui souhaitent une manipulation plus aisée.
Disons immédiatement que nous n’avons pu essayer l’E-P3 qu’avec son seul zoom de base 14-42. Dans ces conditions, nous n’avons guère eu que des satisfactions, l’appareil étant vraiment très réactif et globalement très agréable à utiliser. Il est un peu difficile d’en tirer des conclusions pour une exploitation plus étendue, par exemple, avec un télé-zoom permettant d’accéder à de très longues focales. Il est évidemment plus facile pour l’autofocus de gérer efficacement la mise au point avec des focales courtes. Si dans ces conditions l’E-P3 se compare parfaitement à un reflex, il faudra évaluer son comportement avec de longues focales sur des sujets mobiles.
La qualité des photos obtenues est vraiment très bonne avec un bon équilibre et une définition élevée. L’exposition s’est toujours révélée satisfaisante sans intervention de notre part ce qui est évidemment un point très positif.
En haute sensibilité, les résultats sont très satisfaisants jusqu’à 1600 ISO avec une qualité d’image qui ne se dégrade que très modérément. Ensuite on rencontre de façon évidente les limites du capteur et la netteté souffre, le 12800 ISO étant vraiment à éviter et les autres sensibilités à évaluer en fonction de ses critères de qualité et de l’utilisation de l’image finale. Pour les photographes exigeants, il sera naturellement préférable de photographier en RAW et d’appliquer un traitement du bruit convenant au but poursuivi.
Déjà très attractif dans ses précédentes versions, l’Olympus Pen E-P3 fait assurément partie des modèles les plus intéressants pour ceux qui recherchent un appareil de ce type, peu encombrant mais capable d’offrir des résultats de haut niveau dans de nombreuses situations de prise de vue.
Prix public : 849 euros (boîtier nu)