L’Olympus Pen E-PM1 est un compact hybride 4 :3 qui se positionne en concurrent direct du Nikon 1 J1. L’idée de base reste la même : proposer un appareil photo hybride abordable et simple qui se destine à un large public. Mais vu la concurrence de la gamme hybride Olympus, il n’est pas certain que ce petit modèle plutôt mignon trouve vraiment sa place sur le marché.
L’hybride Olympus Pen E-PM1 n’est pas vraiment un appareil de spécialistes et on peut se poser la question : l’hybride est-il fait pour le grand public ? C’est ce que semble penser Olympus avec ce petit appareil photo au look ravageur. La version en métal anodisé chocolat que nous avons reçu est tout simplement craquante.
Un capteur connu
On retrouve dans le petit appareil Olympus ce bon vieux 12 mégapixels Live MOS qui officie sur toute la gamme Pen. On le trouvait déjà à l’œuvre par exemple sur le Panasonic GF3. Il délivre des images vraiment nettes, dans une gamme de sensibilité assez étendue. Les clichés conservent en effet une tenue suffisante jusqu’à 1600 ISO comme nous le verrons plus loin.
Olympus Pen E-PM1 : un boîtier mignon mais peu pratique
La qualité de fabrication contraste d’ailleurs beaucoup avec le plastique moyen de l’objectif. Le boîtier offre une ligne vraiment attrayante, mais ce qui est beau n’est pas forcément pratique. En l’occurrence, l’absence de grip pénalise la prise de vue. L’appareil a tendance à glisser des mains, surtout quand on le tient dans une seule lorsque l’on ajuste le zoom.
Le flash n’est pas intégré mais il est livré :
Il faut le brancher sur le dessus. Ça a l’air fragile comme ça mais la connexion entre les deux appareils est relativement ferme. C’est plutôt rassurant.
Une fois branché, le flash peut se lever, sans toutefois atteindre les sommets du périscopique Nikon 1 J1. Si cette solution a au moins le mérite de proposer un flash, nous ne sommes pas fans du tout. Une pièce à rapporter, c’est une pièce de plus que l’on risque de perdre. Un flash intégré aurait été une bien meilleure idée, d’autant que du point de vue fonctionnel, le flash n’est pas plus performant parce qu’il est en élément séparé.
L’écran est un classique 460.000 points, non tactile et non inclinable. Mais la simplification à outrance a ses limites et on en vient à ne plus trop savoir ce que l’appareil fait. L’absence de boutons de contrôles ne permet pas d’utiliser correctement les modes plus classiquement connus des amateurs de photographies, comme la priorité ouverture/vitesse. Il faut en passer par une combinaison complexe de menus pour changer l’ouverture par exemple. Autant dire que c’est inutile. Le système de menu se veut très grand public au premier niveau.
Mais au second niveau, on retrouve un menu plutôt austère peu fourni en options avancées.
Pendant la prise de vue, les informations disponibles sont assez succinctes également.
Bref, pour l’instant, l’appareil Olympus Pen E-PM1 se montre mignon, mais peu pratique. Voyons donc ce qu’il a à offrir une fois sur le terrain.
L’Olympus Pen E-PM1 reprend en grande partie les spécifications techniques du reste de la gamme Pen, y compris l’autofocus ultra rapide. C’est l’un des meilleurs du marché, avec des performances tout aussi appréciables en hautes comme en basses luminosités. Le déclenchement n’est pas silencieux en revanche. Les clichés sont d’ailleurs d’une grande qualité, avec une définition élevée. Personnellement, je ne suis pas un grand fan du format 4 :3. Les appareils photos exploitent généralement un format 3 :2 hérité de la pellicule en 24×36. Le format 4 :3, plus informatique est plus délicat à composer. Par exemple, la règles des 1/3, 2/3 ne tient plus et il faut revoir ses bases photographiques sans quoi on se retrouve bien trop vite avec des photos factuelles, plus proche de la documentation de constat d’assurance que de la photo d’art.
Vous pouvez toujours shooter en 3 :2 en sacrifiant de la résolution mais avouez que c’est dommage. Bref, ceux qui sont habitués au format 24×36 devront revoir un peu leur pratique, ce qui n’est pas forcément désagréable.
Objectif lune
L’optique disponible dans le kit de base du Olympus Pen E-PM1 est un bon 14-42mm qui ouvre à 3.5 en grand angle. Elle reste de qualité largement suffisante, avec bien peu de déformation géométrique, contrairement à un Sony NEX-5N par exemple.
Ici, on voit que même en grand angle, il y a bien peu de déformation. C’est encore une fois la maison communale de Schaerbeek qui nous a servi de stand de tir.
Olympus Pen E-PM1 : une montée en ISO sur les sentiers battus
La montée en ISO se passe relativement bien. Le constructeur annonce des valeurs jusqu’à 12800 ISO. Bien évidemment, on a du mal à se décider : soit c’est du pipeau, soit c’est de la flûte, mais je ne suis pas mélomane. Toujours est-il que l’appareil garantit des images de bonnes tenues jusqu’à 1600 ISO et ce n’est pas si mal.
Tout d’abord, première surprise, en dessous de 200 ISO, point de salut. C’est souvent une indication de la tolérance limitée du capteur au courant d’obscurité, mais puisqu’il s’agit d’un modèle plutôt ancien, nous ne sommes pas surpris. Au demeurant, à 200 ISO, les images sont d’une bonne tenue :
Assez curieusement, les paliers de montée en ISO ne correspondent pas vraiment à ce que l’on attend lorsque l’on a grandi avec des appareils photos argentiques. Le second palier est en effet à 250 ISO.
Le niveau de performance est très proche et surtout, le gain de sensibilité ne permet pas vraiment d’apporter un bénéfice de vitesse évident. On comprend que ce palier est surtout présent pour faciliter le travail du système d’ajustement automatique de sensibilité, en offrant un palier intermédiaire entre 200 et 320.
Passons directement à 400 ISO :
Là non-plus, pas de souci à se faire. Il n’y a pas de perte notable de détail, et le niveau de bruit est toujours aussi contenu.
A 800 ISO, c’est encore raisonnable comme on peut le voir ici :
Il n’y a pas d’écart vraiment notable avec le niveau 200 ISO. Le niveau de bruit est similaire mais se déplace désormais dans les teintes légèrement plus claires. A noter qu’entre 400 et 800, on trouve un palier à 500 parfaitement inutile et un autre à 640 déjà plus légitime.
Passons à 1600 ISO.
Là on commence à souffrir. Les couleurs deviennent fausse dans les niveaux de gris les plus sombres. On perd aussi pas mal de netteté à la limite de résolution. Le filtre anti-bruit commence à tailler à la hache dans les détails. C’est pour nous la limite acceptable. Au-delà, la perte de définition est trop importante, et les couleurs déraillent. Pour le fun, voici une image prise à 12800 ISO.
Ce n’est plus de la photo, c’est de l’Instagram intégré.
Olympus Pen E-PM1 : Difficile à caser
Au final l’appareil Olympus Pen E-PM1 risque de trouver difficilement preneur. Certes, il est mignon et relativement performant compte tenu de son choix de capteur assez judicieux quoiqu’un peu rétrograde. Mais voilà, c’est un hybride, et donc un appareil plutôt destiné aux amateurs et quand on voir la difficulté de prise en main et le peu de commandes directes, on se dit qu’il y a de fortes chances que le photographe amateur s’oriente plutôt vers les modèles plus aboutis de la marque, et il aura raison de le faire.