La vidéoprojection s’est démocratisée, et c’est bien ce que compte démontrer Optoma en proposant son HD50 au prix public de 1399 euros. Proposé avec 3 paires de lunettes pour visionner des vidéos Full HD en 3D, il va sans dire que le positionnement tarifaire de ce produit mérite toute notre attention. Le fabricant connaît bien le métier, puisqu’il a été l’un des premiers à commercialiser la technologie DLP, mais saura-t-il faire preuve de maîtrise avec le budget serré de l’Optoma HD50 ?
Quand on vous dit qu’il ne faut pas être millionnaire pour se payer une salle de cinéma privée, Optoma vous le prouve en proposant cet Optoma HD50 qui a tout pour plaire. Tout d’abord son prix, puisqu’on peut le trouver à 1399 euros avec 3 paires de lunettes 3D et leur émetteur ou même 200 euros de moins sur Internet sans les lunettes. Ensuite sur le papier, l’Optoma HD50 n’est pas en reste avec l’utilisation d’une puce DLP Full HD éclairée par une lampe délivrant 2200 Ansi Lumens, et de plusieurs technologies propriétaires pour améliorer l’image comme le procédé PureMotion qui fluidifie les vidéos ou encore le Dynamic Black pour améliorer le contraste. Conçu pour les amateurs de cinéma et de divertissements sur grand écran, le HD50 se veut simple d’utilisation et réellement domesticable.
Ce carré de 26 cm de côté pour 13 cm d’épaisseur est proposé dans une coque blanche très bien assemblée qui respire la qualité. L’optique décalée, comme un gros œil, est épaulé par un lens shift uniquement vertical. Il faudra donc veiller à être bien en face du centre de la zone de projection. Les réglages manuels du zoom (x) et de la mise au point se feront aisément via deux bagues traditionnelles.
Le dessus de la coque rassemble les boutons d’accès au menu, mais on préférera bien sûr la télécommande somme toute très ordinaire, mais fonctionnelle.
Enfin à l’arrière trônent les divers connectiques, comme les deux prises HDMI, une entrée VGA ou encore la très antédiluvienne composante. Comme toujours chez Optoma, la tenue des couleurs est garantie 5 ans, sachant que durée de vie de la lampe est annoncée à 7000 heures pour le mode Dynamic, 5000 en éco et 3000 en mode lumineux. Voici donc un tableau tout à fait rassurant en totale adéquation avec le prix proposé.
Optoma HD50 : Un peu d’esbroufe
Les fabricants de vidéoprojecteurs ont bien du mal à ne pas survendre leurs produits. L’Optoma HD50 ne fait pas exception à la règle quand on jette un œil à sa fiche produit. A en croire son auteur, toutes les technologies intégrées auront un effet saisissant sur le spectateur. Commençons par le PureMotion. Ce système d’interpolation d’images permet d’éliminer les flous et les vibrations lors des mouvements de caméra. C’est très louable mais ça engendre souvent des bugs à l’écran, il va donc falloir être prudent avec son usage. Ensuite l’UltraDetail, qui comme son nom l’indique améliore le niveau de détail des images. Là encore, c’est bien joli, mais ça crée en général du bruit vidéo et ne voyant pas de réducteur de bruit paramétrable dans le HD50, cela peut être un problème.
On arrive ensuite au PureColor pour reproduire un plus grand nombre de couleurs naturelles et équilibrées. On va les croire sur parole, sauf qu’on sera regardant sur la justesse de la colorimétrie à la sortie du carton d’autant plus qu’il est possible de faire ses propres réglages via un CMS (Colour Management System) avancé. Enfin, et ce n’est pas le moins important, la présence du DynamicBlack qui est censé donner de la profondeur aux vidéos en augmentant artificiellement le contraste, ceci grâce à un ajustement progressif de la luminosité en fonction de l’image projetée. Comme vous pouvez le constater par vous-même, on ne peut pas dire qu’Optoma n’a pas fait les efforts nécessaires pour proposer un vidéoprojecteur accessible et performant. Avec de tels atouts on devrait pouvoir se délecter de tous nos contenus vidéo sans concession et pendant longtemps car la lampe est donnée pour durée de vie moyenne de 7000 heures !!! Comme dit le constructeur : « Si vous regardez un film de deux heures tous les jours, la lampe durera presque 9 ans et demi ». Impossible à vérifier bien sûr à moins de laisser fonctionner le vidéoprojecteur 24H pendant 291 jours…
Optoma HD50 : Pour de vrai
Sans surprise, le petit Optoma HD50 s’installe en un tour de main, trouvant rapidement sa place sur une étagère, une table basse ou bien au plafond. Ses modestes dimensions et sa coque blanche le feront passer presque inaperçu dans un intérieur, ne dévoilant que son optique à bagues noires. C’est d’ailleurs à la main que l’on règle sans problème la mise au point et le zoom, de même on ajuste la hauteur de l’image projetée. Là c’est un peu juste car avec seulement 10% de débattement la marge de manœuvre est très limitée. Pour faire nos réglages on utilise bien évidemment la télécommande qui malheureusement n’est pas très agréable. Les touches sont dures et le menu du vidéoprojecteur semble assez mal réagir à nos sollicitations.
En dehors de cela, on trouve sur l’Optoma HD50 tous les réglages pour calibrer justement son vidéoprojecteur en fonction de son installation. Cela sera d’ailleurs une condition nécessaire si vous souhaitez tirer le meilleur parti de votre achat. A la sortie du carton, les modes de préréglages sont corrects mais loin d’être parfaits. Sans devoir en passer par un calibrage professionnel, on arrive tout de même à obtenir une qualité d’image qui ne pose pas de problème majeur, à condition d’y aller à tâtons, un peu comme avec votre écran de TV.
Après un passage par la sonde et quelques ajustements on obtient un bel équilibre colorimétrique général. L’image est assez lumineuse pour un écran jusque 2,5 mètres de base et les couleurs sont pimpantes. On regrette cependant une tendance au bruit vidéo étroitement liée à la recherche de netteté, dès lors on oublie le mode « hd+ ». Idem avec le Dynamic Black qui fait dans le pompage léger pour choisir le bon équilibre contraste luminosité avec des noirs corrects. On aurait pu attendre plus de ce côté, notamment parce que les matrices SXRD et D-ILA placent désormais la barre très haute. Optoma vante aussi les mérites de son système d’interpolation d’images qui n’est pas au niveau des ténors du moment. Le mieux est encore de s’en passer ou bien de l’activer uniquement pour jouer à un jeu vidéo. Pour finir on ne peut pas dire que le contraste soit tonitruant, à cause de la vaillance de la lampe qui dépasser les 1100 Lumens à la mesure.
Si vous aimez la 3D, ce projecteur fonctionne très bien en terme de jaillissement et de profondeur de champs, par contre nous avons subit des tressautements de l’image inopinés et assez réguliers, dommage car le rendu global est plutôt réussi. Le ventilateur passera en mode lumineux ce qui occasionnera un léger bruissement supplémentaire rapidement étouffé par la bande son de nos blu-ray de test. De toutes façons cela ne dépasse pas les 31 dB. Pour terminer, sachez que les personnes sensibles aux arcs en ciel devront certainement passer leur chemin, çà clignote souvent sans tous les sens.
Optoma HD50 : conclusion
Optoma ne révolutionne pas le genre avec son HD50 mais propose un produit bien fini et simple d’utilisation pour un usage familial grand public. Les plus aguerris apprécieront la foultitude de paramètres pour optimiser la qualité de l’image tandis que les autres trouveront leur compte avec les modes de préréglages et quelques rapides corrections. A moins de 1400 euros et avec 3 paires de lunettes, voilà une belle entrée en matière pour construire un premier home cinéma.
Caractéristiques :
– Technologie : DLP Full HD
– Contraste : 40 000 : 1
– Luminosité : 2000 Lumens ANSI
– Résolution : 1920 x 1080p
– Connectiques : 2 x HDMI (1.4a 3D), VGA (RGB/YPbPr), Composante, Composite, 3D-Sync, Relais +12V, RS232, USB-A Power, USB Service
– Dimensions : 286 x 265,5 x 124 mm
– Poids : 2,7 kg
Prix : 1399 euros
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