Partager la publication "Orange avec Intel Inside : quand Intel s’essaie au smartphone"
Le Orange avec Intel Inside débarque en magasin ! Nous l’avons testé pour vous et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il soulève pas mal de questions…
Le Orange avec Intel Inside est la première incursion sérieuse d’Intel dans le petit monde des fabricants de puces mobiles. En effet si le fondeur américain domine outrageusement les débats depuis quelques années dans le domaine du PC (fixe ou mobile) il était pour l’instant passé à côté de la révolution des smartphones et autres tablettes. Résultat, cet univers est pour le moment complètement occupé par des dérivés l’architecture ARM licenciée à des fabricants tels que Nvidia, Qualcomm, Samsung ou encore Texas Instruments. Il aurait toutefois été naïf de croire qu’Intel serait resté aussi longtemps à coté de ce titanesque marché à la croissance explosive. Pour cela le fondeur de Santa Clara a décliné l’architecture Atom qui avait connu un grand succès dans les notebooks. Reste donc à voir si Medfield (le nom de code de ce processeur) est capable de rivaliser avec ses concurrents en ARM Installés depuis bien plus longtemps sur ce marché.
Design : bienvenue en 2005
Ceux qui ont suivi l’actualité de ses derniers mois trouveront l’apparence de ce modèle Orange assez familière. C’est bien normal puisque des prototypes avaient été exposés lors de plusieurs salons comme le CES et le MWC. A l’époque on nous avait dit que le design était loin d’être final mais force est de constater que les évolutions sont plus que mineures, tout au plus quelques changements sur la coque. Et c’est d’ailleurs bien dommage, le design étant clairement le gros point faible de ce téléphone. Non pas qu’il soit « moche » mais on a vraiment l’impression de faire un bond de quelques années en arrière. Heureusement l’engin est solide et bien assemblé même si l’on est loin d’avoir un appareil « premium » entre les mains. On se demande d’ailleurs pourquoi Intel a confié la fabrication de son modèle à Gigabyte. Le constructeur taiwanais est très doué pour les cartes mères et autres composants mais un peu moins pour les téléphones. Ceci dit le résultat est plus que tolérable aux vu du prix de l’appareil.
Il est impossible d’enlever la coque arrière et la carte micro-SIM est insérée via une trappe similaire à celle de l’iPhone. La connectique est étonnamment riche puisque qu’en plus des connecteurs micro-USB et jack on trouve une sortie micro-HDMI. Les boutons sont plutôt bien placés et on apprécie la présence d’un déclencheur photo, même si il n’est pas pleinement exploité. L’appareil bénéficie d’une bonne prise en main grâce à un dos soft touch.
Orange avec Intel Inside : Medfield sur le terrain
Bien plus que le design c’est le processeur Atom Z2460 qui est le vrai point d’intérêt de ce modèle. Nous sommes en effet très curieux de voir comment cette puce se comporte face aux ténors du secteur, tant du point de vue de la puissance pure que de l’autonomie. Cadencé à 1,6 GHz, le Z2460 ne dispose que d’un seul cœur. C’est peu en regard des tendances actuelles mais il faut remarquer que la puce est compatible Hyperthreading et affiche donc deux cœurs virtuels. Petite particularité la partie graphique est assurée par un gpu PowerVR SGX 540 identique à celui trouvé dans le Galaxy Nexus. Seule la fréquence varie, passant de 300 à 400 MHz.
Après avoir soumis l’engin à de multiples benchmarks il faut bien avouer que cet Atom se débrouille étonnamment bien face à la plupart des SoC double cœur. Il se permet même de dépasser le mètre étalon qu’est l’Exynos Quad du Galaxy S3 dans le test Sunspider qui jauge les performances web. Les choses sont un peu moins bonnes pour le GPU qui affiche une certaine faiblesse par rapport à la concurrence. Vous pourrez tout de même jouer si vous supportez des ralentissements chroniques. En prenant un peu de recul, il faut bien avouer que l’ Atom Z2460 change la donne sur le segment entrée/milieu de gamme auquel il est destiné.
L’autonomie était un point sur lequel nos craintes étaient importantes et nous avons été agréablement surpris, le téléphone Orange Avec Intel Inside tenant près de deux jours d’usage normal. Une satisfaction à nuancer tout de même, car si la veille semble extrêmement bien gérée, la charge est nettement plus énergivore que la moyenne.
Quelques mots également sur l’écran qui adopte un aspect ratio peu commun de 10/6. La dalle mesure un peu plus de 4 pouces et adopte une résolution de 1024 x 600 pixels qui assure une excellente densité. Il est difficile de distinguer les pixels. Autre point fort, les angles de vision sont très larges et le contraste excellent. Le seul vrai reproche que l’on puisse lui faire est qu’il n’est pas « collé » à l’écran comme peut le faire le HTC One X ou l’iPhone 4S.
Orange avec Intel Inside : x86 et Android en pratique
Pour pouvoir utiliser ses processeurs x86, Intel a dû adapter Android pour fonctionner parfaitement avec son jeu d’instruction spécifique. Une fois passée la déception de se retrouver avec une version 2.3 qui manque sérieusement de fraîcheur, il faut bien avouer que le travail effectué est efficace. Le système est très fluide et on ne remarque pas de ralentissements. On est par contre nettement moins convaincus par la surcouche Orange, qui est l’une des plus mauvaises que nous ayons rencontrée. Ce n’est pas beau, pas plus pratique et surtout c’est rempli de logiciels préinstallés plus ou moins utiles (plutôt moins à notre goût).
Autre point important : la compatibilité avec les applications. Intel annonçait 95 % de Google Play compatible. La réalité est un peu moins rose puisque environ 80 % du top 100 payants sont effectivement affichées dans le Market, Google filtrant celles qui ne fonctionnent pas. On remarque que la plupart des applications absentes sont des jeux, qui doivent probablement utiliser des instructions spécifique à ARM. Reste que l’expérience est au final concluante, un utilisateur lambda ne rencontrera pas de problèmes particuliers. La situation devrait même s’améliorer avec le temps, difficile en effet d’imaginer qu’Intel n’ira pas vers les développeurs pour les pousser à adapter leurs applications. Par contre, le lecteur vidéo n’est pas encore au point. Si les fichiers SD passent bien les choses sont un peu plus compliquées avec de la HD alors que la puce est pourtant capable de décoder tout ça matériellement.
Le capteur photo des 8 Mpixels est offre des résultats inconsistants, oscillant entre le très bon et le franchement moyen. On remarque notamment un bruit trop présent. Plus ennuyeux est l’interface, très complète mais beaucoup trop complexe : il est très difficile de s’y retrouver. Ajoutez à cela un déclencheur bien trop »dur » et vous obtenez une partie photo au potentiel mal exploité.
Orange avec Intel Inside : un premier essai concluant
Le Orange avec Intel Inside n’est pas le meilleur smartphone du moment mais il réussit tout de même un beau coup dans l’entrée de gamme. Vendu seulement 240 € il offre des performances dignes d’un modèle deux fois plus cher. Seul problème : il est réservé aux clients Orange. Intel fait également une belle démonstration de son savoir-faire avec cet Atom. Le fondeur montre qu’il est une force que l’on ne peut ignorer et ce même si il s’était révélé plutôt discret ces dernières années dans le domaine. Si ce premier terminal n’est pas parfait on attend avec impatience de voir cette nouvelle puce dans d’autres smartphones et pourquoi pas sur des tablettes. Avec sa faible consommation et surtout son jeu d’instruction X86 Medfield semble parfait pour avoir de « vraies » tablettes Windows 8 peu gourmandes et abordables. Un scénario que l’on devrait pouvoir vérifier à la rentrée puisque Acer a d’ores et déjà annoncé des tablettes utilisant ce processeur.
Caractéristiques :
– Réseaux : Quadri-bande, 3G+, Edge,
– Système d’exploitation : Android 2.3
– Processeur : Intel Atom Z2460 1,6 GHz
– Mémoire : 16 Go
– Écran : 4,03, 1024x 600 pixels
– Résolution photo : 8 Mpixels
– Connexions : A-GPS, Bluetooth, Wifi n, micro-USB 2.0, micro-HDMI
– Autonomie moyenne : 39 heures
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