En attendant le GH3, le Panasonic DMC-SZ5 est le premier appareil Panasonic à intégrer le Wi-Fi, mais l’approche est radicalement différente de celle de Samsung. Ainsi, il n’intègre pas de firmware évolué pour poster directement sur les réseaux sociaux. Il faudra en passer par un smartphone ou une tablette pour cela.
Le Panasonic DMC-SZ5 est un compact 14 Mpixels relativement simple de conception… à l’intégration du WiFi près ! Cette connectique résolument tendance commence à apparaître un peu partout chez les constructeurs. Mais il y a plusieurs écoles. Chez Samsung, l’intégration est très poussée, avec une API pour les réseaux sociaux directement incluse dans le menu du téléphone. C’est ce que l’on avait pu voir avec le Samsung WB150F.
Chez Panasonic, la principale préoccupation de ce compact est d’exporter, le plus rapidement possible, les clichés qui viennent d’être pris. Qui a raison ?
Des choix techniques étranges
Démocratiser le WiFi sur un appareil photo n’est pas chose aisée, surtout pour qui souhaite contenir le prix de vente sous les 200 euros. En l’occurrence, Panasonic a choisi de tailler du côté de l’écran, avec un 3 pouces 230k point… minable, il faut bien le dire. Mais surtout, le capteur est un CCD à l’ancienne de 14 Mpixels. Il délivre des clichés relativement clairs et n’est pas sans conséquence non-plus pendant la prise de vue. Sa sensibilité est assez limitée face à la concurrence des CMOS plus modernes. Mais le contrat est rempli, avec un appareil sous les 200 euros, dans un boîtier de qualité.
Panasonic DMC-SZ5 : presque Full-Metal
L’appareil ne présente aucun grip particulier. Mais la coque est en métal, avec juste un insert PVC pour assurer la réception du réseau sans fil. L’ensemble fait très sérieux, mais la petite trappe articulée en PVC chromée cachant la prise USB ne devrait pas faire long-feu dans une poche.
Au dos de l’engin, on trouve une croix de direction et quelques boutons de contrôle, dont l’intrigant bouton « WiFi »
La touche « Quick menu » donne accès aux réglages de prise de vue, de la sensibilité à la finesse des images enregistrées. Le système de menu est particulièrement simple, avec peu de programmes différents, on est vraiment en présence d’un appareil grand public :
L’approche de Panasonic quant au WiFi est radicalement différente de celle de Samsung. Ici, pas d’applications en tout genre ou de boutons pour les réseaux sociaux, l’appareil se concentre sur deux fonctions principales : le contrôle à distance et le transfert des fichiers. Point.
La configuration du mode de fonctionnement sans fil est relativement simple, avec un assistant vraiment bien pensé. Le contrôle à distance est, comme vous le savez sans doute, dérivé du monde professionnel. Il permet d’utiliser une tablette ou un smartphone comme écran de visée. C’est évidemment plus confortable que de rester des heures l’œil rivé au viseur. Mais ici, évidemment, c’est nettement moins justifiable sur un appareil grand public. Au salon Photokina, Panasonic faisait tourner une vidéo montrant que c’était super sympa de poser l’appareil et de viser à l’iPad quand on fait une photo de groupe… on a donc le choix entre ne pas être sur les photos de groupes ou passer pour le geek de service sur la photo de groupe… mouais…
Le transfert de fichier nous paraît déjà plus pertinent. Là plusieurs choix s’offrent à vous. la principale préoccupation de ce compact est d’exporter, le plus rapidement possible, les clichés qui viennent d’être pris, que ce soit sur un répertoire simplement partagé sur un PC, le plus simplement du monde, ou sur une solution Cloud, propriétaire au constructeur japonais : Lumix Club. L’appareil est donc moins intégré que celui de Samsung, mais finalement, ce n’est pas plus mal, car on est ainsi à l’abri d’un changement de politique Facebook quant aux API, par exemple. Les amateurs de Twitter en savent quelque chose en ce moment…
Pour l’exemple, nous avons organisé le partage entre l’appareil photo et notre laptop. Le transfert est bien évidemment automatisé. Chaque cliché pris est immédiatement transféré sur le répertoire partagé. Ça peut être très sympa en soirée par exemple, si votre PC diffuse le contenu de ce même répertoire économiseur d’écran. Vos photos de soirée apparaitront en temps réel sur l’écran du PC. Plutôt cool non ?
Il faut bien évidemment que le répertoire partagé soit accessible en écriture. Tout cela se règle assez simplement sous votre OS favori. Les transferts ne sont pas très rapides, les fichiers étant relativement volumineux. Ici, nous avons forcé un transfert pour l’exemple.
Et voilà le travail !
L’ergonomie du Panasonic DMC-SZ5 peut paraître austère, mais à l’essai, on s’y fait assez rapidement.Le Panasonic DMC-SZ5 dispose d’une optique qui n’ouvre pas très grand, avec 3.1 en grand angle. Mais ça se gâte moins en plein zoom avec encore 5.9 à fond de téléobjectif x10 ! Du reste, la stabilisation optique fait plutôt du bon boulot, avec des clichés très propres même pris de très loin.
Voici le grand angle
Et voici le zoom :
C’est particulièrement bon, avec des textures très détaillées. Par contre, l’optique présente une déformation en barillet assez notable :
Casual shooting
C’est loin d’être un appareil expert. On a ici affaire à un appareil de type « pointer et shooter ». On a accès à quelques réglages de bases, comme le choix du type d’autofocus, mais c’est tout. Pour les priorités vitesse, ouverture, il faudra repasser. L’autofocus est dans la moyenne des compacts, rien de particulier à noter ici. Il est moyen en pleine lumière et il a bien du mal en basse luminosité.
Etrangement, le constructeur a choisi de mettre l’accent sur le tiltshift, qui donne un aspect modèle réduit aux photos. Pourquoi pas, d’autant que le résultat n’est pas désagréable, mais les situations où ce type de filtre peut être utiles sont vraiment rares, puisqu’il faut être en hauteur pour bien faire.
En revanche, il faut bien avouer que l’écran est une déception absolue. Ce 3 pouces de 230kpoints n’a pas grand chose à faire sur un appareil comme celui-là. Sa résolution est très faible et ses angles de visions sont nuls. Ajoutons à cela que sa luminosité est des plus restreintes et vous comprendrez notre déception. Impossible de savoir si un cliché est net au premier abord, il faut zoomer et encore zoomer pour y voir quelque chose.
Panasonic DMC-SZ5: une sensibilité limitée
Le petit CCD fait ce qu’il peut mais il ne peut pas grand chose. A 100 ISO, les images sont propres, mais la netteté fait quand même défaut dans le fond de l’image. En revanche, la dynamique dans les ombres est légèrement supérieure aux CMOS dans cette même gamme de prix.
A 200 ISO, ça passe aussi.
A 400 ISO, c’est la fin. La route commence à prendre des couleurs bizarre, avec des marbrures discutables, le filtrage anti-bruit commencer à estomper les contours, notamment si l’on regarde les camions situés sur la droite de l’image.
C’est pour nous la limite d’utilisation. Au-delà, c’est parfaitement inexploitable.
Panasonic DMC-SZ5 : une vidéo à oublier
Côté vidéo, l’appareil se montre plutôt mauvais, en partie à cause de contaminations verticales sur le CCD comme on peut le voir ici : lorsque le haut de l’image est clair, le bas de l’image, plus sombre, se retrouve avec des bandes mauves abominables. C’est inutilisable.
Le Panasonic DMC-SZ5 est donc un appareil PHOTO. Point. On retiendra surtout une vision du WiFi qui fait sens, selon nous, en découplant la prise de vue des fonctions plus sociales et connectées, dont on profite bien mieux sur une tablette ou un smartphone. Fallait-il coupler cette technologie à un compact aussi peu performant ? C’est discutable. On sent que Panasonic tente de se faire une image jeune et branchée à grand renfort de connectivité, mais c’est un peu oublier que la qualité de la photo joue quand même encore un rôle important dans le choix d’un appareil.