Partager la publication "Panasonic Lumix LX100 : Le compact expert ultime de Panasonic"
Quand j’ai commencé à travailler pour la presse photo, il y a quelques années, personne ne pariait vraiment sur le futur de Panasonic dans le domaine: une marque technicienne et orientée grand public qui n’avait pas vraiment de légitimité dans le cœur des passionnés. Et puis le micro 4/3 est arrivé, l’expérience s’est agrandie, la maturité accrue et encore une fois la marque nippone nous propose l’un des plus intéressants compacts experts du marché : Le Lumix LX100.
Cette fois nous n’avons pas transporté notre boîtier Panasonic Lumix LX100 jusque dans les rues de Lisbonne mais simplement dans les allées de la Paris Games Week à la porte de Versailles, grande messe des amoureux du jeu vidéo, nous avons voulu voir comment ce compact expert se comportait en basse lumière. En effet, ce qui fait la spécificité première du Lumix LX100 c’est son capteur : un CMOS de 16 millions de pixels (dont 12,7 millions effectifs) au format 4/3. Las d’entendre parler du Sony RX100 et son capteur 1 pouce les ingénieurs d’Osaka ont décidé de frapper un grand coup et de mettre tout le monde d’accord : le LX100 est équipé d’un grand capteur (ce qui n’est pas unique puisque Ricoh, Sigma, Canon ou Fuji embarquent des APS-C dans leur boîtier expert) accouplé à un zoom polyvalent lumineux 24-75 mm f/1.7-2.8. Et ça pour le coup, c’est unique.
Comme si cela ne suffisait pas Panasonic ajoute quelques spécificités intéressantes : un viseur électronique intégré, une bague de diaphragme crantée, une roue de fonction à la base de l’objectif, un processeur hérité du GH4, la vidéo 4K et le Wi-Fi NFC ! De quoi largement se réjouir et aborder ses reportages l’esprit tranquille. Les plus grincheux (et il m’arrive d’en être) noteront que l’écran reste fixe et non tactile. Un choix surprenant qui se justifie certainement par la volonté de maîtriser les coûts. Sur le papier on s’approche donc du compact parfait. Dans la vraie vie, dès la prise en main on n’en est pas loin.
Le Lumix LX100 est massif, bien fini, et surtout l’ergonomie est bien étudiée. Les touches tombent bien en main et on jubile devant le fonctionnement simple et logique des molettes d’ouverture et de temps de pose (comme Fuji le fait depuis longtemps d’ailleurs). De nombreuses touches de raccourcis permettent d’accéder aux fonctions principales et deux sélecteurs de formats et de mise au point prennent place à la base de l’objectif. Ce dernier est entouré d’une roue de fonction à laquelle il est possible d’attribuer un raccourci. Le viseur quant à lui jouit d’un dégagement oculaire confortable et offre une belle définition puisqu’il est hérité du Lumix GX7. Seules les personnes les plus sensibles à l’effet d’arc en ciel devront l’essayer avant de craquer. Classiquement désormais on pourra appareiller le boîtier à son smartphone pour partager ses images via les réseaux ou tout simplement le télécommander en Wi-Fi NFC.
Panasonic Lumix LX100 : véloce !
A l’allumage le LX100 ne se montre pas le plus rapide puisqu’il faut compter une bonne seconde et demie pour que le zoom se déploie. Cependant on reste dans une moyenne acceptable et surtout l’autofocus se montre véloce dans presque toutes les circonstances. Les chronos sont excellents au grand angle ou à fond de zoom mais un peu moins impressionnants en basse lumière mais ça reste très bon (une demi-seconde). Les rafales peuvent s’enchaîner à 6 images par seconde et 12 images par seconde sans le retour Live-View. En mode SH il est même possible de monter à un étonnant 43 images par seconde mais la définition chute à 2,9 millions de pixels. Le point négatif restera le temps enregistrement entre deux images notamment en RAW où il faudra attendre presque une seconde avant de pouvoir enchaîner l’image suivante. Dommage mais pas rédhibitoire en ce qui nous concerne. D’un point de vue totalement personnel, je trouve l’aspect esthétique du LX100 un peu dénaturé lorsque son zoom est déployé. Massif et élégant à l’arrêt son zoom manque un peu d’envergure une fois déployé. Un point rassurera cependant les amateurs de compacité puisque si le boîtier pèse 393 grammes il tient dans une grande poche et sans problème dans un sac de ville. Par comparaison, il est plus petit qu’un RX100T.
Panasonic Lumix LX100 : il ne craint pas les hautes sensibilités
Cela ne surprendra personne, la qualité d’image du LX100 est globalement excellente. Le capteur dérivé du GH4 délivre des images aux détails fouillés, un rendu colorimétrique agréable en JPEG avec des teintes légèrement saturées et flatteuses mais qui donnent du punch à l’image. Le rendu est un peu dense en revanche, certainement en raison d’une légère sous-exposition. Un point nous déçoit, la dynamique est un peu faible : les hautes lumières sont brûlées rapidement. Nous n’avons pas pu voir ce qu’il était possible de rattraper en Raw, mais un trou apparaît rapidement sur les JPEG.
En revanche, Panasonic peut se targuer d’offrir un capteur capable d’encaisser avec beaucoup d’aisance la montée en haute sensibilité. Jusqu’à 800 ISO les images sont parfaites et le bruit quasiment indétectable. A 1600 ISO une fine granulation apparaît mais ne gêne en rien la lecture. A 3200 ISO le moutonnement est un peu plus prononcé mais si les plus fins détails commencent à être lissés l’image garde une très belle tenue et on pourra sans soucis viser la pleine page en A4. C’est seulement à partir de 6400 ISO que le bruit chromatique apparaît plus significativement dans les aplats et les zones d’ombre et que le grain devient plus grossier. Les fins détails sont lissés mais le capteur trouve majoritairement un bon équilibre entre lissage, rendu des détails et texture du grain. A 12800 ISO évidement la qualité de l’image est largement dégradée mais bien exposée une vignette web sera encore envisageable. Je suis agréablement surpris par les possibilités du capteur, surtout que couplé à son zoom polyvalent 24-75mm f/1,7-2,8 le LX100 se montre vraiment efficace en reportage dans un environnement sombre. Une aisance d’usage qui fait définitivement regretter deux aspects du boîtier : un capteur limité en définition (les 16millions du capteur permettent en fait de conserver les même valeurs de longueur de focales quelques soit le crop facteur) et l’absence de tactile sur l’écran.
Un mot sur la vidéo avant de conclure, le Lumix LX100 offre à son utilisateur la possibilité de filmer jusqu’en 4K 25p à 100 Mb/s avec une définition UHD en 3840×2160 (pas de la vraie 4K Ciné donc) et en Full HD 50p ce qui lui donne une image excellente mais je regrette clairement l’absence de prise casque et la possibilité de brancher un micro. Le boîtier est tellement polyvalent qu’il aurait été une arme fatale en vidéo, le bloc note presque parfait : trop parfait par rapport aux gammes G de la marque ? En tout cas ce point serait ma seule limitation d’achat : en tant que photographe indépendant, rapporter de l’image animée et du son est devenu une pratique courante. Si cet aspect ne vous touche pas et quel seule la photo compte, le Lumix LX100 est un produit que je conseille sans réserve malgré les quelques limitations évoquées.