Avec son look taillé à la serpe et sa fiche technique étoffée, ce K-30 apparaît clairement comme un petit K-5. C’est aussi le descendant d’une lignée d’appareils d’exceptions, commencée avec le K-10 et brusquement interrompue avec le K-20. Ce K-30 serait-il donc un modèle intermédiaire entre le haut de gamme K-5 et l’entrée de gamme K-R ? Qu’apporte-t-il et quels sont ses atouts ? Réponse dans notre test !
Le Pentax K-30 tente de combler une gamme Pentax un peu pauvre en réflex ces derniers temps. Entre un K5 de haut volée et K-R plus classique le fossé est assez large. Pourtant les concurrents présentent tous un modèle intermédiaire afin de bien segmenter leur offre et toucher un plus large public. C’est aujourd’hui chose faite aussi pour le constructeur japonais qui n’avait présenté depuis un an que des hybrides, intéressants certes, mais au succès modéré chez nous. Pentax renoue donc avec un savoir-faire qu’il maîtrise depuis longtemps et propose au consommateur une formule qui a fait une large part de son succès : beaucoup pour pas cher.
– Capteur : CMOS 16,3 Mpixels effectifs, 23,6 x 15,7 mm, format 3/2
– Définitions vidéo : 1080p (30, 25 et 24 im/s, H.264), 25 mn maxi
– Stabilisateur : Oui
– Antipoussière : Oui
– Protection du boîtier : Tropicalisé
– Sensibilités : 100-25 600 Iso
– Formats de fichiers : Jpeg, Raw, AVI
– Mise au point. : Auto par détection de phase TTL; 11 zones dont 9 en croix (détection auto ou manuelle)
– Mode d’exposition : PASM, priorité vitesse/diaphragme, priorité sensibilité, Auto
– Mesure : Évaluative multizone (77), pondérée, ponctuelle ; 0 – 22 IL ; +/-5 IL, par 1/3 ou 1/2 IL ; bracketing d’exposition 3 img (+/- 2 IL, par 1/3 ou 1/2 IL).
– Vitesse : 1/6 000 à 30 s, synchro X 1/180 s et haute vitesse
– Rafale : 6 img/s (30 Jpeg, 8 Raw), 3 img/s (illimité en Jpeg, 10 Raw)
– Visée : Reflex optique par pentaprisme (couverture 100 %, agrandissement 0,92 %, dégagement 21,7 mm)
– Moniteur : LCD TFT 3 pouces/921 kpts, 100 %
– Visée LCD temps réel : Oui, avec quadrillage, zoom de mise au point, peaking.
– Divers : Niveau électronique (H, V), surimpression, intervalomètre, filtres numériques,
– Dimensions/poids : 128,5 × 96,5 × 71,5 mm / 655 g (avec accu et SD)
– Prix : 800 euros, nu
Pentax K-30 : tout en angle
La fiche technique du K30 est étoffée pour un réflex milieu de gamme : Capteur APS-C 16 Mpix, viseur optique 100% par Pentaprisme (ça, c’est unique), tropicalisation tout temps, vidéo FHD, écran 921kpts et nouvelle puce de traitement Safox IX+ ! Cependant, si certains constructeurs décident de jouer la surenchère technologique, Pentax se concentre sur les spécificités techniques photographiques et l’aspect tout terrain de ses appareils photos. Le K-30, avec son look tout en angle rassurera les baroudeurs. La finition est très soignée, le châssis en acier est issu du K-R mais le style paraît plus agressif. La poignée est un peu plus creusée et la tenue en main plus sereine. Les principales touches de raccourcis sont présentes mais on note la disparition du sélecteur d’exposition, d’autofocus ainsi que l’écran supérieur de contrôle. L’agencement des touches est plutôt agréablement pensé et chaque fonction tombe bien sous la main. Lorsque l’on porte le K-30 à l’?il, un sourire en coin s’esquisse pour apprécier l’image renvoyer par le Pentaprisme. L’intérêt d’un tel système de visée est que le champ perçu couvre 100% de la scène photographiée et surtout l’image apparaît claire et lumineuse. L’agrandissement de 0,92% participe à cet effet. C’est la première fois qu’une aussi qualitative visée optique est proposée sur un réflex de ce prix.
En revanche, au niveau de l’écran c’est un peu la déception. Si la colorimétrie est fidèle grâce à sa justesse de ton, l’absence de capacitif tactile est dommageable. La bombe en la matière lancée par Canon oblige un peu la concurrence à s’aligner. Cela ne sera pas pour tout de suite pour Pentax. Du même coup les performances en Live view sont un peu à la traîne. Si ces dernières ont progressé on reste comme d’habitude très loin des COI et SLT. Notez enfin que l’autonomie est correcte avec la possibilité d’enregistrer environ 500 photos. Vous avez le choix entre insérer une batterie ou un jeu de pilles AA. Petite mesquinerie, l’adaptateur pour pile est vendu en option.
La navigation dans les menus est franchement agréable, avec une charte graphique bien vue et surtout un agencement clair des pictogrammes. Le nombre de personnalisations du Pentax K-30 est bien suffisant et les possibilités vastes (choix du contrôle des molettes de pouce et d’index par exemple). De plus un menu rapide permet de prendre la main sur les principales fonctionnalités.
Sur le plan des performances globales le K-30 est dans la moyenne, sans être le plus rapide des reflex. Si sa mise sous tension est un peu lente (1sec), sa capacité à faire le point rapidement se vérifie dans la plupart des circonstances même par manque de lumière. En revanche sur le zoom du kit de base l’autofocus est bruyant et gratte pour peaufiner la mise au point. Préférez absolument une optique badgée WR pour profiter de la tropicalisation ou une SDM pour une motorisation ultrasonique et silencieuse. La rafale grimpe à 6im/s ce qui est honnête sans être ébouriffant. En Live view les choses se gâtent. L’AF manque de vélocité et la détection de contraste tâtonne pour trouver son sujet.
Pentax K-30 : une qualité d’image sans (mauvaise) surprise
Le capteur CMOS 16mpix est connu et ses performances ont déjà été saluées. Le K-30 ne déçoit donc pas, au contraire. La balance colorimétrique est juste dans l’ensemble et le rendu des couleurs assez neutre.
Jusqu’à 1600iso l’image est impeccable. Le grain est imperceptible et sa structure très agréable. A 3200iso, celui-ci se fait à peine plus présent, les grains sont plus gros mais la dérive colorimétrique quasi inexistante. Le lissage commence son travail de grignotage mais un A3 reste largement envisageable. La montée du bruit est bien gérée à 6400iso et à la hauteur de ce que l’on attend pour cette sensibilité. Étonnement le bruit chromatique est encore bien contenu.
A 12800 iso l’image est dégradée et les plus fins détails dilués par le moutonnement et le lissage mais encore une fois la dérive chromatique n’est pas la pire que nous ayons vu. Elle apparaît surtout dans les zones les plus sombres. La dynamique de l’image est en cependant fortement réduite. En revanche à 25600 iso la messe est dite et les limites du capteur sont atteintes. La puce de traitement Safox IX+ réalise un bon travail de gestion de la granulation. Le traitement n’est pas trop agressif et la plage d’utilisation s’étend de 100 à 3200iso sans soucis.
Nous serons moins laudateur sur l’objectif livré en kit. Il serait temps que Pentax revoit la copie de ce 18-55mm f/3,5- f5,6 DAL. Si le piqué au centre s’en sort bien à toutes les ouvertures cette optique manque clairement d’homogénéité et les bords restent mous jusqu’à f/8 pour ensuite se dégrader rapidement à cause de la diffraction. De plus son absence de motorisation interne ralentit les chronos du K-30 et sa mise au point est bruyante. Nous ne pouvons vous recommander l’achat d’un tel kit. Le catalogue Pentax regorge d’optiques intéressantes à prix correct (en regard de la concurrence) et comporte quelques perles dans la série Limited. Le capteur du K-30 mérite toute votre attention.
Enfin notez l’application interne de filtres vous permettant de retoucher vos images. Une intégration réussie à l’heure où les filtres comme Instagram par exemple envahissent nos smartphones. Si leur intérêt est parfois discutable, il est possible de les ajuster sur différents niveau. Faite cependant attention au mode HDR du Pentax K-30 trop caricatural à notre goût.
Pentax a modernisé la partie vidéo du Pentax K-30 en proposant la Full HD à 24, 25 et 30 img/s. Le codec devient plus performant avec l’intégration du H.264 et le son est enregistré en stéréo avec le réglage du niveau. Par contre il n’est pas possible de brancher un micro-externe ni un casque pour contrôler le son. Cependant l’autofocus n’est pas disponible excepté si vous appuyez sur la touche AF ce qui provoque une lente et bruyante mise au point. En comparaison avec la concurrence le mode vidéo est en retrait. Notez en revanche que si vous passez en mise au point manuel il est possible d’afficher une aide (Peaking) qui surligne la zone nette. Les modes manuels permettent de jouer sur la vitesse du shutter et la profondeur de champs. Pour finir, un mode 720p à 60 img/s permet de gagner en fluidité ce que vous perdez en définition mais globalement l’image est d’excellente qualité.
Pentax K-30 : un excellent rapport qualité prix
Que reste-t-il au K-5 ? Sur le papier le modèle haut de gamme de Pentax a comme petit frère un sérieux concurrent. Que les utilisateurs de ce dernier se rassurent pourtant, il leur reste une construction en alliage de magnésium, plus de touches de raccourcis, un écran de contrôle supplémentaire, une rafale un peu plus rapide, un bracketing plus étendu, ainsi qu’une vitesse d’obturateur encore plus rapide. Cependant le K-30 est une réussite et une très bonne affaire. A la rédaction nous avons aimé ce boîtier. Il présente selon nous un rapport qualité – prix intéressant et de sérieuses prédispositions photographiques. Évidemment si la vidéo est un point primordial pour vous et que vous aimez les dernières fonctions à la mode ce K-30 vous décevra mais sur le plan de la qualité d’image il se situe dans le peloton de tête des appareils APS-C, sans parlez de son magnifique Pentaprisme agréable et unique sur cette gamme de prix. A condition de lui monter des optiques digne de ce nom, nous ne pouvons que bous recommander ce boîtier. Notre conseil : Achetez le nu et piocher dans le catalogue Pentax pour vous constituer un kit performant et tout terrain.
