Philips a revue sa copie au rayon moniteur informatique extra-plat. Le Philips 248C3 Moda corrige pas mal de défauts par rapport à l’édition précédente. Et si tout n’est pas parfait, l’appareil s’avère parfaitement recommandable.
Le Philips 248C3 Moda est tiré de la gamme design du constructeur plus si hollandais que cela. Après un premier 23 pouces Philips 234CL2 ultrafin mais franchement instable, ce nouvel opus s’annonce sous un meilleur jour. Le constructeur a revu également sa méthode d’overdrive dont l’intérêt sur les versions précédentes était plus que limité. Mais il y a encore du chemin à parcourir pour nous satisfaire pleinement.
Design et finition
La livrée noire et blanche est du plus bel effet et l’articulation avec le pied métallique est d’une solidité qui inspire confiance. On peut incliner la dalle sans avoir l’impression de désamorcer une tête nucléaire.
Ergonomie
L’ergonomie est plutôt moyenne puisque seul le réglage en inclinaison est disponible. L’OSD reste pratique, on trouve tout facilement mais on regrette que l’overdrive soit juste activable ou non, sans aucune gradation. Comme on le verra plus loin, ça pose problème.
Equipement
Sans être exceptionnel, l’équipement du Philips a ceci d’original que le DVI a disparu au profit d’une seconde entrée HDMI. Evidemment, l’alimentation est externe pour ne pas nuire à la finesse de l’écran.
Consommation
La consommation du Philips 248C3 Moda est vraiment faible pour un 23 pouces. Philips nous avait annoncé du progrès de ce point de vue et nous ne sommes pas déçus. Dans nos conditions de mesures standard, nous avons mesuré 17 W et 0,2 W en veille, à comparer aux 22 W engouffrés par le Philips 234CL2.
Le Philips 248C3 Moda est assez bien réglé par défaut, mais c’est perfectible. Philips a revu sa colorimétrie et c’est tant mieux. Le résultat est plus proche du standard. Mais pour aller encore plus loin, il vous faudra un calibrateur. Le mode « 6500K » est en réalité à « 6100K », c’est un peu trop chaud. Plus proche de la réalité, le mode « 7500K » a été mesuré à « 7300K ». Dommage que cette température des couleurs ne corresponde à rien d’utilisable dans le cadre domestique… Si vous voulez en passer par un réglage manuel, voici ce que nous pouvons vous proposer : rouge=81, vert=84, bleu=80. La luminosité est à 100 et le contraste à 50 dans ce test.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE 
Le contraste est dans la moyenne des écrans 23 pouces du commerce. Le niveau de noir est moyen mais acceptable au quotidien. Par défaut, la luminosité est un peu élevée pour de longues heures de travail devant son PC. Il suffit d’abaisser le curseur à 69 pour atteindre les 160 cd/m2, déjà plus supportables sur un 23 pouces.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, sans surprise l’écran démontre qu’il respecte le standard. A noter cependant une légère extension de la richesse dans le rouge ici. Après correction, on voit aussi à gauche que les couleurs sont déjà plus fidèles. Si vous n’êtes pas trop exigeants, le réglage « chaud » devrait vous suffire dans le cadre d’une utilisation familiale.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le Philips 248C3 Moda n’est pas d’une grande uniformité. Si les valeurs enregistrées s’étalent sur une plage raisonnable, on constate que le coin supérieur droit fuit un peu. Dommage.Le moniteur Philips 248C3 Moda dispose d’un overdrive désactivable. Cette fonction appelée Smart Response a fait coulé pas mal d’encre car elle ne fonctionne pas toujours selon les scènes, comme nous avions pu le constater sur le Philips 234CL2. Nous avons profité de l’IFA pour prendre rendez-vous avec les ingénieurs de la marque. Et de fait, ils confirment que sur la génération précédente, l’overdrive s’active sélectivement selon la quantité d’information en déplacement sur l’image. Si la zone en déplacement est trop petite, l’overdrive ne s’active pas. C’est un choix pour le moins discutable, au point d’ailleurs que le constructeur a revu sa copie pour le Moda que nous vous présentons aujourd’hui. Ici, le réglage affecte toute la dalle. Voyons d’abord ce que cela donne sans Smart Response :
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
C’est très moyen évidemment. Difficile de jouer dans ces conditions, il y a des traînées derrière les images en mouvement. Maintenant que ce passe-t-il quand on active l’overdrive :
Et bien c’est un peu mieux, sans plus. Les transitions les plus faibles s’accélèrent et en effet, on constate que les textures cirent un peu moins. Mais dans les transitions franches, un objet clair sur fond noir par exemple, on constate que l’overdrive mal réglé entraîne un negative ghosting des plus flagrants, ce qui est perçu par notre système de mesure comme un temps d’établissement excessivement long des couleurs demandées.
Dépassement de consigne
L’overdrive fonctionne mais il est mal réglé. Résultat des courses, il faut attendre parfois plus d’une trame pour avoir la couleur exigée, le moniteur Philips écope donc d’un C bien mérité.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere Numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut ce traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
La fonction« Smart Response » fonctionne donc enfin. Par contre, elle est vraiment trop appuyée et il faut la désactiver absolument dans les films, sans quoi les personnages affichés sont détourés de blanc dans les travellings. Le negative ghosting est partout. Dans les jeux, c’est un peu moins pénalisant et on peut passer un bon moment devant son jeu préféré sans souffrir. Philips a revu sa colorimétrie par défaut et c’est tant mieux mais les pré-réglages proposés sont sans intérêt. Le mode « movie » est tout rose par exemple. Les tons chair sont corrects bien que légèrement trop chaud par moment.
Conclusion
Le moniteur Philips 248C3 Moda n’excelle en rien, mais il est plutôt bon partout moyennant quelques réglages préalables. Pour une utilisation familiale, c’est parfait et d’ailleurs ça correspond assez bien aux ambitions du constructeur.
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