Ce téléviseur LCD est tiré de la nouvelle gamme du constructeur plus si hollandais que cela. Et c’est une petite surprise puisqu’il s’agit d’un écran 3D à lunette passive offrant une possibilité inédite : utiliser des lunettes spéciales pour jouer à deux en plein écran sur le téléviseur. A chacun son image !
Le Philips 42PFL7606H est un téléviseur de milieu de gamme, selon les normes Philips. Mais dans les faits comme dans le prix, ce modèle tient plutôt du milieu de gamme supérieur, voir du haut de gamme. L’écran est livré bardé de technologie, dont la 3D à lunettes passives, une solution que nous avions particulièrement apprécié sur le LG 47LW650 par exemple. Philips a également eu la bonne idée d’introduire sur ce modèle une fonction pour l’instant inédite : la possibilité de disposer d’une image complète par joueur quand on joue à deux sur la même console de jeu. L’idée est simple et élégante : au lieu d’utiliser des verres à polarisation différentes pour l’œil gauche et l’œil droit, chaque verre de ses lunettes spéciales comporte la même polarisation : droite/droite pour la première paire et gauche/gauche pour la seconde. Résultat : chaque joueur voir une image complète et complètement différente de celle de son voisin.
Design et finition
Les écrans Philips laissent souvent une drôle d’impression. La ligne n’est franchement pas terrible, mais elle est largement compensée par des matériaux de qualité. C’est encore une fois le cas ici avec une livrée gris anthracite du plus bel effet. Le pied en acier massif est aussi beau qu’astucieux. Il comporte de petits pivots qui permettent d’assurer le réglage en rotation de la dalle. Le pied en alu est lui aussi magnifique. Bref, c’est du sérieux.
Ergonomie
On ne le répètera jamais assez, l’ergonomie des écrans Philips n’est pas bonne. Les menus sont envahissants, leur profondeur est impressionnante et la lenteur de l’interface a de quoi rendre dingue. Philips a voulu faire simple, c’est raté. La télécommande galet n’est pas exempte de reproche non plus. Le bouton de contrôle du volume est noyé dans le pavé numérique. Ce n’est décidément ni fait, ni à faire.
Equipement
L’équipement est très complet. On trouve bien entendu le DLNA en plus de l’USB, avec PVR. Côté Net-TV, le constructeur donne accès au Web via un navigateur. C’est assez laborieux à utiliser et le flash n’est pas supporté. On trouve aussi l’ambilight à LED sur les deux pans verticaux du téléviseur. Mais à l’essai, cette version reste somme toute faiblarde par rapport aux implémentations précédentes.
Consommation
Cet écran a été testé après la mise au point de notre nouvelle méthode de mesure de la consommation des appareils. Le Philips 42PFL7606H consomme 88 W. C’est dans la moyenne des écrans 42 pouces que nous connaissons.
Le Philips 42PFL7606H est plutôt bien réglé par défaut, mais ce n’est pas parfait. En réglage « cinéma », la température des couleurs est un peu chaude à 5800K. Cela étant, les résultats sont plutôt encourageants.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
En revanche, le contraste ne dépasse pas les 1280 :1. C’est un peu limite tout de même pour un écran de ce prix. Surtout, nous n’avons pas retrouvé les bonnes performances du LG 47LW5500 par exemple, basé sur une technologie similaire. La luminosité est bonne, même en 3D. Par contre, le niveau de noir manque un peu de profondeur.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre une richesse tout à fait standard.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de l’éclairage sur la dalle et elle n’est pas fantastique. Ça et là, nous avons constaté des tâches claires sur fond sombre. C’est aussi le cas pour notre sonde de mesure comme on peut le voir ci-dessous.
Pour ceux qui n’ont pas l’habitude des tests Ere Numérique, voici un petit rappel de la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le Philips 42PFL7606H n’est finalement pas basé sur une dalle de grande qualité. Le contraste est suffisant mais les réglages par défaut ne sont pas parfaitement justes. En outre, l’uniformité laisse à désirer. Mais comme souvent, Philips se rattrape grâce à une électronique de premier plan comme nous allons le voir.Le Philips 42PFL7606H est plutôt réactif, avec 14,5ms en moyenne à la mesure. C’est une bonne chose pour le jeu, même si ça n’a finalement pas trop d’impact sur la 3D contrairement aux modèles à lunettes actives comme le Philips 58PFL9955H par exemple. Ici, on profite d’images fluides et ce n’est déjà pas si mal pour le jeu.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.
Dans la pratique
Qualité vidéo
La qualité vidéo de l’écran est plutôt bonne, mais il faut en passer par une étape de réglage assez fastidieuse. Globalement, quelque soit la source, les couleurs sont plutôt correctes. Mais les choix par défaut de Philips sont tout sauf sains. La netteté est trop appuyée, mieux vaut ramener le curseur à 1 voire 0. De même, le 100Hz n’est pas convaincant. Il introduit beaucoup d’artefacts et nous préférons le désactiver au profit du Natural Motion. Evitez également le contraste dynamique qui bouche les teintes sombres. En revanche, l’amélioration des détails fonctionne plutôt bien mais ça n’apporte pas grand chose aux formats HD. Sans être parfait, le contraste reste suffisant.
Définition
Une fois l’écran réglé, la HD est à l’honneur. Les Blu-rays offrent une définition impressionnante. Il faut baisser d’un cran le contraste sans quoi l’image offre un tirage trop dur. En définition standard, Philips nous a habitués à mieux. La mise à l’échelle est perfectible mais l’amélioration de netteté reste tout à fait recommandable. Les images sont légèrement bruitées mais ça passe.
3D
La 3D passive à la sauce Philips est-elle recommandable ? Oui, mais il faut prendre des précautions d’installation. En effet, nous avons trouvé qu’avec un angle vertical trop prononcé, ça ne fonctionne pas du tout. Il faut prendre du recul et s’assurer que le milieu du téléviseur est bien à la hauteur du regard. L’interlignage reste bien visible sur les scènes claires mais la profondeur est excellente, il n’y a pas de crosstalk et l’image reste parfaitement stable. Bref, c’est une 3D bien agréable et les lunettes sont d’un confort absolu.
Jeu vidéo
Très franchement, la réactivité est suffisante pour le jeu. Les couleurs sont belles mais le mode « jeu » ne présente que peu d’intérêt. En revanche, la possibilité de jouer à deux en plein écran sur la même télé est excellente. Côté console, il suffit de démarrer le jeu en écran splitté : gauche/droite ou haut/bas. Puis on active la fonction « deux joueurs » planquée derrière le bouton option. Le téléviseur scinde et étire les images : l’une part sur les lignes impaires, l’autre part sur les lignes paires. Avec deux paires de lunettes adaptées, une avec les filtres droite/droite, l’autre avec les filtres gauche/gauche, chaque joueur peut jouer en plein écran. Philips ne nous a pas fourni les lunettes en questions que l’on peut commander à part. En attendant, nous avons bricolé les lunettes que l’on nous a livrées pour faire l’essai. Voici ce que chaque joueur peut voir, sur la campagne scoop de Killzone 3.
Voici l’image perçue par le joueur 1 :
Voici l’image perçue par le joueur 2 :
Ca fonctionne plutôt bien mais ce n’est pas parfait. Premièrement, on voit sur l’image du joueur 1 un fantôme de l’image du joueur 2 mais c’est tout à fait tolérable. Par contre, on voit clairement qu’il y a un étirement de l’image ce qui est tout à fait compréhensible. Les réticules de visées et la boussole ne sont pas parfaitement ronds. Le téléviseur Philips réalise un étirement progressif ce qui limite les artefacts. C’est donc tout à fait jouable mais ce n’est pas parfait.
Il est possible qu’à l’avenir les consoles prévoient un mode entrelacé plutôt que splitté et le téléviseur Philips est conçu pour cela mais sur les titres que nous connaissons, il faut faire sans.
Enfin, une autre possibilité aurait été d’exploiter cette fonctionnalité en utilisant deux entrées différentes, et donc deux consoles différentes pour jouer en LAN. Dommage que Philips n’y ait pas pensé.
Mode PC
En HDMI, on peut atteindre le 1920×1080 centré à condition d’activer le mode PC. Ça marche bien, mais le lignage reste assez prononcé
Qualité sonore
Pour finir, parlons un peu de la partie audio. C’est toujours aussi bon chez Philips mais il faut un mur derrière l’écran. Les haut-parleurs sont derrière et sans réflecteur, le son est assez confus. Les basses sont bien présentes mais les aigus qui sifflent peu.
Au final, le Philips 42PFL7606H est un bon téléviseur qui demande un investissement certain de la part de son propriétaire pour parfaire la qualité d’image. L’idée du jeu à deux via des lunettes spéciales est excellente. Ça fonctionne bien et c’est tout de même plus agréable qu’avec une moitié d’écran. Surtout, on peut facilement jouer contre un adversaire sans qu’il ne voit ce que vous vous apprêtez à faire. Dommage par contre de n’avoir pas inclus ces lunettes spéciales dans le pack, surtout qu’à produire, elles doivent valoir quelques euros.