Philips 58PFL9956H Platinum

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Philips renouvelle son téléviseur 21 :9ème haut de gamme en le dotant d’une accélération record à 1 200 Hz. Est-ce suffisant pour justifier un prix exorbitant ? Nous allons essayer de le déterminer, surtout que ce format réserve l’écran à un usage exclusif en home cinéma.

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Le Philips 58PFL9956H Platinum est une version mise à jour du Philips 58PFL9955H que avons testé il y a quelques temps déjà. Plus qu’un simple rafraîchissement, l’écran bénéficie d’avancées en terme de qualité d’image, comme une accélération de la dalle atteignant 1200Hz (1,2KHz donc). Reste à voir si les gens du marketing n’avaient pas bu plus que de coutume ce jour-là…

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Design et finition

Côté châssis, peu de nouveautés. L’écran n’est pas franchement fin, en grande partie à cause de la place requise pour le rétro-éclairage local dimming. La finition est résolument haut de gamme, les matériaux sont bien choisis.

Ergonomie

L’ergonomie des téléviseurs Philips n’est vraiment pas bonne. Il n’y a qu’à lire le test du dernier Philips 42PDL7906H Design Line pour s’en convaincre. La télécommande n’est pas bien pratique avec sa double croix de navigation concentrique mais c’est surtout le système de menus qui déroute. Les manipulations sont complexes pour atteindre les options que l’on cherche. Il y a bien des raccourcis mais ils ne correspondent pas vraiment à ce dont on a besoin. Bref, c’est complexe et à réserver aux plus patients parmi les amateurs de home cinéma.

Equipement

L’équipement est complet. Passons rapidement sur les connecteurs classiques, HDMI, VGA, Péritel etc. L’appareil est bien évidemment connecté. On retrouve l’Ambilight Spectra 3, diversement apprécié par les amateurs de home cinéma. De notre côté, nous sommes plutôt pour, même si la version LED est plus directive hélas que l’ancienne implémentation à tubes. Du coup, on peut voir trop facilement où se situent les LED lorsque la couleur est projetée au dos de l’écran.

Consommation

Le Philips 58PFL9956H Platinum consomme 203W en fonctionnement. C’est beaucoup mais c’est un écran de 58 pouces tout de même ! Il est possible de faire mieux en jouant sur les options de réglage du rétro-éclairage dynamique mais on perd alors en fidélité d’image, nous y reviendrons. LED ou pas, nous trouvons quand même que le Philips consomme trop. Il n’y a qu’à voir ce dont est capable le très bon 60 pouces Sharp LC-60LE635E pour s’en convaincre.

tablo2.jpgLe Philips 58PFL9956H Platinum n’est pas bien réglé par défaut. Les tons chair sont trop rouges, même en mode cinéma. Nous avons mesuré la température des couleurs à 5600K. C’est trop peu. Il faut donc remonter d’un cran la température à la main. Une fois cette précaution prise, on arrive à un résultat des plus acceptables mais vous n’êtes pas au bout de vos peines question réglages, comme on le verra plus loin !

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Contrairement aux modèles polarisés comme le Philips 42PFL7606H, il semble que les téléviseurs à lunettes actives bénéficient d’un bien meilleur choix de dalle comme en témoigne cette mesure de contraste des plus honorables. Je vois déjà les grincheux nous dire que ce n’est pas assez, que c’est un rétro-éclairage LED et que l’on peut descendre bien plus bas en profondeur de noir… C’est vrai sauf que dans ce cas le rétro-éclairage localisé s’invite dans l’image un peu trop et dénature la linéarité du rendu. Philips est tellement conscient de ce problème qu’en mode cinéma, le contrôle dynamique des LED est désactivé. Mais c’est déjà un bon résultat, d’autant que la dalle est mate. On évite ainsi les reflets pénibles.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre une richesse tout à fait standard, il n’y a rien de spécial à noter.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de l’éclairage sur la dalle. C’est très bon. On est loin du désastre enregistré sur le Philips 42PFL7606H Design line par exemple. Malgré la taille de la dalle, les valeurs enregistrées sont relativement serrées. Le contrôle des LED semble donc aux petits oignons.

Pour ceux qui n’ont pas l’habitude des tests Ere Numérique, voici un petit rappel de la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Philips 58PFL9956H Platinum offre une uniformité correcte, un contraste correct et des couleurs correctes aussi, moyennant réglage. C’est donc pour nous un bon candidat de laboratoire mais qu’en est-il dans le salon ?Le Philips 58PFL9956H Platinum n’est pas une bête de course. C’est un bon modèle pour le joueur occasionnel, mais on a vu mieux, comme en témoigne la courbe ci-dessous.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.

Au pire, on monte à 19ms. C’est moyen, mais c’est encore jouable. En revanche, on peut déjà se demander si le pure malt n’a pas définitivement atteint le cerveau déjà mis à rude épreuves de nos amis du marketing chez Philips. 19ms… c’est clairement insuffisant pour faire tourner quoi que ce soit à 1200Hz. D’ailleurs, cette cadence infernale est un artefact de calcul plus qu’autre chose. En fait, Philips adresse sa dalle à 400Hz et triple la dose grâce à un balayage du rétro-éclairage. Donc bon, ça sent le pipeau et le fait est qu’on nous joue de la flûte mais ça marche. En effet, le 1200Hz semble assez efficace dans la pratique.

Dans la pratique

Qualité vidéo

Le format 21 :9ème limite l’utilisation de ce téléviseur à la projection de films. Et dans les faits, c’est très impressionnant. L’adressage à 1.2kHz est vraiment efficace. Il y a peu de déformation dans les travellings mais l’écran reste difficile à régler en raison des multiples filtres aux influences croisées. Globalement, il y a du travail pour celui qui aime l’image. En effet, les modes prédéfinis peinent à convaincre. Voici ce que nous avons trouvé de plus convaincant. Il faut partir du mode Smart Image Cinéma. Le rétro-éclairage dans une pièce un peu sombre doit être baissé à 50-55%. Vous pouvez supprimer la réduction de bruit. Côté embellissement, nous avons trouvé qu’il valait mieux mettre le Perfect Pixel sur Minimum. Par contre, le Clear LCD permet d’éviter toutes les saccades avec un minimum d’artefacts dans les mouvements. Quant au rétro-éclairage, à vous de voir. Si vous êtes plutôt sensible au contraste, essayez la position Image optimale. Dans ce cas, les noirs sont plus sombres mais on perd un peu de linéarité dans le rendu.

Définition

Philips opère enfin une mise à l’échelle digne de ce nom sur les films au format Blu-ray. Comme la dalle présente une résolution de 2560×1080, il faut remettre à l’échelle des films originaux en 1920×1080, d’autant que l’appareil supprime par la même occasion les bandes noires sur les films en 2.35. Sans être parfait, les films en HD sont propres, les couleurs sont superbes même si le mode cinéma est un peu chaud par défaut comme nous l’avons vu. Pour les autres activités télévisuelles, l’appareil peine toujours autant à convaincre. Les séries ne sont pas au bon format par exemple. Ensuite, les sous-titres, souvent reportés sur les disques dans la zone sombre obligent l’utilisateur à tasser un peu l’image pour les voir. C’est moyen. Bref, voilà une bonne occasion pour apprendre l’anglais.

3D

La 3D nous laisse une bonne impression. La profondeur est agréable et il y a peu de crosstalk. Philips s’appuie sur de nouvelles lunettes 3D dont la principale nouveauté réside dans le petit bouton qui permet de jouer à deux en plein écran sur la même console sans voir ce que voit l’autre joueur. Ça fonctionne bien, mais curieusement, uniquement sur les écrans splittés verticalement. Hors la plupart des jeux de course sont séparés horizontalement. Etrange décision…

Jeu vidéo

Outre la fonction deux joueurs, on peut dire que l’écran s’en sort plutôt bien dans les jeux. Mais évidemment, ce n’est absolument pas le bon format d’image. Il faut donc apprendre à jouer avec des bandes verticales noires.

Mode PC

En VGA, nous avons pu atteindre les 1920×1080 points de résolution sans problème. Il faut bien penser à se mettre en mode 1 :1 centré.

Qualité sonore

Philips fait plutôt parti des bons élèves de l’audio. Le son tiré du téléviseur 21 :9ème ne laisse pas indifférent. On profite d’une spatialisation correcte avec un rendu plutôt dynamique. Les basses sont bien présentes, mais les voix restent claires, c’est bien conçu.

Philips 58PFL9956H Platinum : le sens de l’exclusivité


Le Philips 58PFL9956H Platinum est plutôt un bon écran, mais il faut le réserver à ceux qui ne regardent que des films sur leur télé et mieux vaut être équipé d’un bon lecteur Blu-ray 3D et de galettes dont le master est de bonne qualité. Bref, c’est un écran inabordable et vraiment dédié au home cinéma. Mais à 4000 euros pièce, mieux vaut peut-être acheter un vidéoprojecteur, non ?

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8/10

Les Plus

  • Rendu HD en cinémascope
  • Contraste
  • Partie audio sérieuse

Les Moins

  • Prix vraiment élevé
  • Manque de polyvalence

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