Une lampe qui s’allume par le smartphone, c’est amusant mais pas indispensable. Créer un jeu de lumière sur plisseurs lampes en faisant varier l’intensité et la couleur, c’est éclairage du futur. Et Philips prouve d’emblée que c’est simple et accessible à tous.
L’ampoule n’a guère connu d’évolution notoire pendant très longtemps. Puis est venu l’obligation éco-responsable avec des ampoules basse consommation qui mettent dix minutes à s’allumer et polluent au final bien plus car quasi impossibles à recycler. La premier innovation qui représente un réel progrès n’a que quelques ans et s’appelle le LED. C’est une lumière froide, économique et hautement modulable. De plus, il est possible de décider si le rendu est plus chaud ou plus froid en termes de température des couleurs. Cela ne concerne que la technologie d’éclairage car pour le reste on allume toujours la lampe par un interrupteur depuis cent ans. Le plus novateur était jusqu’alors un régulateur commandé par effleurement, super. L’arrivée massive du WiFi dans les foyers et la généralisation des smartphones ouvre pourtant de toutes nouvelles possibilités que Philips a été le premier à exploiter.
Hue
Le nom prête à sourire en Français mais derrière se cache un concept réellement novateur qui transporte l’éclairage domestique dans le futur. Le postulat de départ est de se dire que le luminaire est une affaire de goûts et de tendances, alors autant se focaliser sur l’ampoule s’il faut changer quelque chose. C’est une bonne idée, sauf que du coup cela exclut l’halogène et toutes les solutions d’éclairage design en basse tension. Mais bon, l’ampoule traditionnelle à vis domine encore largement dans les foyers. Et si d’aventure, vous êtes encore équipés en baïonnette, sachez qu’il existe des adaptateurs pour les culots à vis. Au cœur du concept se trouve donc l’ampoule à gros pas de vis. Celle du système hue est dotée d’une LED qui éclaire comme une ampoule de 60W en traditionnel. La forme galbée et la matière opacifiée font que la lumière est diffusée harmonieusement sans éblouir et plutôt focalisée vers le haut. Cette ampoule fonctionne d’ailleurs tout aussi traditionnellement avec l’interrupteur qui pilote la lampe. On note juste un tout petit délai. Extérieurement, rien ne distingue cette ampoule d’une autre.
Domotique réellement simple
Pour avoir accès aux fonctions avancées, il faut brancher le boîtier fourni sur le courant et sur la box par l’intermédiaire du câble réseau, fourni aussi. Ensuite, il faut télécharger l’application sur son smartphone ou sa tablette (iOS ou Android). L’application va scanner automatiquement le réseau auquel est connecté l’appareil mobile et trouver le boîtier hue. Il n’y a donc aucune installation. Dès lors vous pouvez piloter chaque ampoule par votre smartphone ou votre tablette. Dans le kit de base vendu 200 euros sont fournis trois ampoules mais il est possible d’en ajouter jusqu’à 50 au total, chacune valant 60 euros. La communication entre l’ampoule et le boîtier se fait par un protocole propriétaire utilisé en domotique (Zigbee) avec une portée de plus de 10 mètres effectifs en intérieur, c’est ce que nous avons vérifié en tous les cas.
Philips hue : une appli scénarisée
L’application est déroutante dans un premier temps car elle se présente comme un écran d’accueil avec des vignettes, chacune exécutant un scénario sur les ampoules du système. Déjà, on peut tout éteindre et tout allumer en blanc à fond. On peut aussi piloter individuellement chaque ampoule et en moduler l’intensité sans crans. En mettant le smartphone à l’horizontale, on bascule sur une palette de couleurs. Car en plus il est possible de varier la couleur de chaque ampoule sur une palette quasi infinie. Pour cela, il suffit de placer le rond avec le chiffre qui correspond à l’ampoule de son choix à un endroit de la palette. D’emblée, Philips a habillé l’écran d’accueil par une dizaine de scénarios qui créent des ambiances, soit sur les trois ampoules en même temps, soit en les modulant individuellement. Ainsi, l’ambiance Mer est bleutée, l’ambiance Lecture baisse la lumière et la rend plus chaude, etc.
Bien entendu, il est possible de créer ses propres scénarios en décidant pour chaque ampoule de sa couleur et de son niveau de luminosité. Il est également possible de programmer l’allumage et l’extinction sur des plages horaires. Le tout est franchement enthousiasmant à condition d’avoir suffisamment de lampes dans une pièce, de préférence dans un grand salon. Ainsi, si vous avez un abat-jour au-dessus de la table basse, une lampe d’appoint sur le côté et un éclairage plus puissant au-dessus de la table à manger, créer une ambiance Activité pour y voir clair, une autre Dîner plus feutrée et finalement une TV avec un niveau très bas s’avère vraiment utile. On peut y ajouter une ambiance Relaxation pour écouter de la musique avec une luminosité basse et un jeu de couleur du blanc cassé à l’orangé. De même si vous avez par exemple trois lampes qui pendent du plafond au-dessus de la table basse, il sera vraiment intéressant de créer un dégradé en intensité et en couleur. L’effet est garanti. Toujours est-il qu’une fois que l’on a créé les scénarios utiles pour soi et enlevé les autres, le pilotage par l’application devient très intuitif. A signaler aussi que l’interrupteur physique garde toujours la priorité ce qui est une très bonne idée. Si une ampoule est allumée, elle s’éteint en appuyant dessus et si elle est éteinte, on l’allume ce faisant.
Eclairage paysager
Philips va encore plus loin et propose de créer une ambiance avec une de ses photos. C’est aussi de cette manière que l’on crée ses propres scénarios. Pour cela, on en choisit une ou on en prend une avec le smartphone puis on associe les ampoules de son système à des endroits précis de la photo. Chacune adoptera l’intensité et la couleur du point choisi. Avec trois ampoules, difficile de reconnaitre une photo ou de créer une œuvre d’art, il faut au moins en avoir une dizaine pour que cela fasse sens. Et même dans ce cas, c’est quand même un peu gadget. Finalement une palette de couleurs aurait fait l’affaire aussi.
Philips hue : l’éclairage 2.0
Nous avons été séduits par le système hue. Déjà, les ampoules n’entament en rien le fonctionnement classique si ce n’est un petit retard à l’allumage d’environ une à deux secondes. C’est peu comparé aux ampoules basse-consommation d’antan. On aurait aussi aimé que la puissance maximale soit un peu plus élevée car pour éclairer vraiment un espace, c’est un peu léger. L’installation de la partie connectée est un jeu d’enfant, c’est une première en domotique ! La partie pilotage par application est également simple à utiliser. Avec les variations de couleurs, les possibilités sont infinies et l’idée des vignettes qui correspondent à des scénarios tout en restant modulable est vraiment excellente. Reste à parler de la réelle utilité. Si vous avez une ampoule par pièce, franchement il n’y en a pas. Mais si vous avez au moins une pièce assez grande où vous pourrez loger trois ampoules, il y a un intérêt. Créer instantanément une ambiance adaptée à votre activité du moment, c’est un réel apport par rapport à un éclairage conventionnel. Même le prix ne semble pas excessif au regard de la technologie mise en œuvre.
Caractéristiques
– Kit de base : boîtier central, trois ampoules
– Connexion : Boîtier relié en filaire RJ45 au routeur ou à la box
– Ampoule : gros culot à vis, LED équivalent 60 W
– Commande : par interrupteur, par application iOS et Android