Mais quel est donc cet objet étrange ? Le Philips Screeneo est un vidéoprojecteur DLP dont la principale originalité est de pouvoir projeter une image de 50 pouces de diagonales à seulement 10 centimètres de la surface de projection. A la veille de la coupe du monde de football, vérifions si cet ovni est un ticket pour le grand spectacle ou bien un coup d’épée dans l’eau.
Si tous les vidéoprojecteurs que nous recevons à la rédaction ont tendance à se ressembler, et même pour certains à se copier, il est évident que le Philips Screeneo sort immédiatement du lot en proposant non seulement de nombreuses fonctionnalités originales mais surtout un look et des capacités de projection hors norme. Cela commence avec un packaging très orienté produit grand public un peu comme pour une TV ou un lecteur de Blu-ray. Ensuite dès le carton ouvert, on trouve une housse de transport imposante en tissu de belle qualité, qui renferme le Philips Screeneo. Nous sortons donc la housse, l’objet est lourd et assez compact, plus épais qu’un vidéoprojecteur multimédia traditionnel.
La comparaison s’arrête là, car tous nos repères sont immédiatement mis à mal. Inutile de chercher une optique ou des molettes de réglages car le Philips Screeneo ressemble bien plus à une enceinte pour smartphone ou à une imprimante jet d’encre qu’à une vidéoprojecteur. La quasi-intégralité du pourtour de l’appareil est recouverte par un grillage en métal, tandis que le dessus arbore un noir glossy et une rangée de boutons de contrôle de couleur inox. Juste au dessus, une large fente comme celle d’une imprimante abrite un petit espace d’où jaillira la lumière.
A l’arrière les connectiques prennent place, surmontées d’une anse en cuir pour faciliter la prise en main de l’engin lors des transports. Deux ports USB, deux HDMI, un sortie VGA et vidéo composite ainsi qu’une entrée pour l’antenne TV, sont présents. A l’avant sous un cache en métal marqué du logo Philips, on trouve une nouvelle prise USB, une autre HDMI, un lecteur de carte SD et une prise casque et une molette dissimulée pour faire la mise au point.
Philips Screeneo : la boite de pandore
Si d’ordinaire les vidéoprojecteurs se limitent à diffuser une grande image, le Philips Screeneo propose bien plus de fonctionnalités. Sa plus grande force tient tout d’abord dans sa capacité à projeter une image de 50 à 100 pouces de diagonale en se plaçant à seulement 10 cm minimum de la surface de projection. Doté d’une puce DLP 720P et d’une lampe LED pour 30 000 heures de fonctionnement, cette boite à images se veut d’un usage convivial et pluridisciplinaire. On y trouve aussi un système sonore 2.1 compatible Dolby Digital, d’une puissance totale de 26 watts, pour ne pas avoir à brancher des enceintes supplémentaires. Il est aussi très à l’aise avec la communication sans fil, en proposant du Bluetooth, du Wi-Fi ainsi que les standards DLNA et Miracast. Bien sûr pour être totalement dans l’air du temps, il est possible de regarder des films en 2D et en 3D mais les lunettes ne sont pas fournies d’origine malheureusement. On remarquera aussi que la puce DLP utilisée délivre une résolution d’un autre âge (720P), qui s’explique par la présence d’un tuner TNT HD intégré et certainement par la volonté de contenir les coûts. Pour contrôler cet machine à gaz, Philips propose une télécommande on ne peut plus quelconque, non rétro-éclairée, qui fera son job mais pas plus apparemment. Reste maintenant à savoir si tout cela fonctionne sans encombre.
Nous commençons par installer le Philips Screeneo face à un mut totalement blanc. En quelques secondes l’image apparaît nécessitant une mise au point. Malgré nos efforts, nous ne sommes pas arrivés à obtenir des polices du même niveau de netteté quel que soit l’endroit de l’image. Il faudra trouver un juste milieu entre les bords extérieur et le centre de l’écran, en jouant avec cette toute petite molette cachée pour obtenir un résultat satisfaisant. La télécommande en main, nous demandons l’affichage des menus. Tout est simplement agencé avec des icones reconnaissables. On accède ainsi aux sources, à la fonction tuner TNT HD, aux possibilités de connexion réseau avec ou sans fil, à un moteur de recherche Internet et même aux applications Android. En effet il faut savoir que le Philips Screeneo fonctionne avec un OS Android. Jusque là tout va bien, pas besoin d’être un informaticien pour comprendre ce qui se passe. Par contre passé aux réglages du son et de l’image, çà se gâte sérieusement car les sous menus s’enchaînent et il y a tellement de possibilités que le néophyte risque de rapidement perdre pied. Sans tout vous détailler, on trouve par exemple pas moins de 10 préréglages de gamma, des modes images sous l’appellation smart setting au nombre de 6 et ajoutez y les réglages de la luminosité, du contraste, de la correction des couleurs en fonction du support de projection, les modes 3D, bref on est très loin du produit grand public sur ce coup là.
Philips Screeneo : Octopussy
Lors de nos tests nous avons volontairement limitée la taille de l’image à environ 50 pouces de diagonale. Au delà la lumière d’une pièce ensoleillée vient gâcher le spectacle en rendant les vidéos bien trop ternes. Nous passons donc alternativement du film, à la console de jeu, à des chaines issues de la TNT HD ou encore des vidéos sur clé USB, un serveur et un ordinateur portable. Quelle que soit la source sélectionnée nous n’avons pas rencontré de problème de mise en place, la détection des flux de données est impeccable, le Philips Screeneo est réellement une pieuvre du multimédia et acceptera la quasi totalité de ce que vous lui donnerez à manger. On aurait tout de même aimer une télécommande moins rébarbative et pourquoi pas dotée d’un verso intégrant un clavier pour l’utilisation du navigateur web. Pour ce qui est du rendu des vidéos projetées, il va falloir se sortir de la tête les performances des modèles récents proposés par la concurrence. On ne peut certes pas attendre du Philips Screeneo des performances de haut niveau mais nous pensons que le constructeur aurait pu se décarcasser un peu plus tout de même. L’équilibre colorimétrique est bancal dans la plupart des préréglages, et le taux de contraste s’avère juste quelques fois. Heureusement un jour gris de pluie ou dans le noir, c’est forcément beaucoup mieux, on a enfin une image acceptable après un sérieux tour de vis dans les réglages. Avec les blu-ray de qualité ou la TNT HD, l’image est assez précise et le léger problème de mise au point évoqué plus haut est invisible. Le bruit vidéo est contenu mais présent, et il manque aussi un peu de fluidité malheureusement. Bref c’est un bilan en demi-teinte malgré nos efforts pour y remédier.
Philips Screeneo : conclusion
Il nous est difficile d’être totalement satisfait par le Philips Screeneo. Ses capacités multimédia peu communes, ses multiples possibilités de connectivités et la taille de l’écran projetée si près du mur, penchent effectivement du côté positif de la balance. Cependant, les performances restent très en retrait de modèles bien moins coûteux même s’ils ne sont pas aussi complets et s’ils demandent une installation physique plus compliqué. Proposé au prix public de 1590 euros, il ne fait pas le poids face à des TV Sony, LG ou Samsung, dotés de fonctionnalités souvent identiques. En effet ce Philips Screeneo a pour vocation de remplacer un écran de TV. Il sait le faire sans problème en terme de fonctionnalités, mais à ses limites en terme de qualité d’image, 55 pouces sera le grand maximum en journée.
Caractéristiques :
– Technologie : DLP Dark Chip 2
– Contraste : 100 000 : 1
– Luminosité : nc
– Résolution : 1280 x 800 Full HD
– Connectiques : 3 x HDMI, 3 x USB, 1 x RCA audio, 1 x jack casque, 1 x lecteur de carte SD, 1 x VGA, 1 x composite
– Dimensions : 339 mm x 287 mm x 148 mm
– Poids : nc
Prix : 1 590 euros
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