Le choix du processeur reste l’élément essentiel à prendre en compte lors de l’achat d’un PC. Il détermine en grande partie la puissance de l’ordinateur et aussi l’usage que l’on peut en faire suivant ses caractéristiques. Faisons un point sur l’offre existante aujourd’hui.
Les plateformes Intel
A ce jour, on trouve encore sur le marché pas moins de quatre plateformes. Le désormais « ancien » socket LGA775 destiné aux processeurs Core 2 mais qui n’a plus aucun intérêt aujourd’hui. C’est une plateforme à oublier. Ensuite, nous avons le Socket LGA1366 qui est surtout destiné aux processeurs haut de gamme comme les Core i7 série 9xx et Extreme Edition. Cette plateforme est très onéreuse car elle est destinée à la base aux stations de travail et à certains serveurs. Mais c’est la seule à ce jour à accepter les processeurs hexacore (six cœurs de chez Intel comme le tout dernier Core i7 990X Extreme Edition ou la famille des processeurs professionnel tels que les Xenon E5xxx).
A destination du grand public, le Socket LGA1156 est le support qui accepte l’avant dernière gamme des processeurs Core ix comme les Core i3 5xx, les Core i5 6xx et 7xx et les Core i7 8xx. Cette plateforme est encore présente dans de nombreux PC notamment ceux sortis en 2010 et permet de faire évoluer son PC en changeant simplement de processeur. Mais il faut garder à l’esprit que c’est une plateforme qui va devenir obsolète sous peu.
La toute dernière plateforme en vogue depuis le début 2011 est celle équipée du socket LGA1155 sortie en début d’année. On remarquera que le support processeur a légérement évolué pour perdre un connecteur. Ce support accepte uniquement la dernière génération de processeurs Core ix (nom de code Sandy Bridge) comme les Core i3 21xx, les Core i5 23xx, 24xx et 25xx et les Core i7 26xx. A noter que les nouveaux Xenon E3-12xx fonctionnent également avec le socket LGA1155. Vous l’aurez compris, aujourd’hui, c’est donc cette plateforme à privilégier.
Côté Chipsets
Comme nous l’avons vu la plateforme de prédilection est désormais celle équipée du socket LGA1155 qui accueil les processeurs Core ix de deuxième génération (Sandy Bridge). Il faut également rappeler que ces nouveaux processeurs intègrent désormais un cœur graphique, le contrôleur mémoire et le contrôleur PCI Express. Le chipset a proprement parler gère le reste, à savoir, la partie audio, les ports USB, le réseau et les ports SATA. A ce jour, trois chipsets sont disponibles sur le marché (P67, H67 et le tout récent Z68). Après quelques déboires avec les premières versions des P67 et H67, la révision B3 est celle désormais fonctionnelle et elle équipe les cartes mères actuellement disponibles à la vente. Pour rappel, le chipset H67 dispose de tout le nécessaire pour gérer les sorties vidéos (DVI, HDMI 1.4, DisplayPort, etc) tandis que le P67 est orienté performances avec la possibilité d’overcloker le processeur mais ne gère pas la partie graphique intégrée. De fait, le choix de l’un ou l’autre se fera en fonction de l’usage que l’on souhaite en faire (bureautique ou jeu).
Cela étant, Intel vient de lancer tout récemment un nouveau chipset le Z68. Ce dernier rassemble les fonctions des deux précédents, à savoir, la gestion de la partie graphique intégrée tout en autorisant l’overclocking et ajoute quelques fonctions annexes comme la possibilité d’utiliser un disque SSD comme cache pour accélérer l’accès aux données. Malgré tout, la prise en compte de l’USB 3.0 en natif n’est toujours pas d’actualité chez le fondeur. Faute de mieux, les constructeurs de cartes mères s’appuient sur des puces tierces pour gérer cette norme de plus en plus prisée et cela fonctionne très bien. Au final donc, le chipset Z68 est donc le choix le plus recommandable.
Pour ceux qui recherchent la performance absolue hors jeux vidéo, la plateforme équipée du socket LGA1366 est le choix logique. Elle s’appuie sur le chipset X58 qui est le seul à gérer les processeurs hexacœurs (six cœurs) Core i7 970, 980, 990 et le tout récent 990X. Encore une fois, cette plateforme est assez onéreuse et sera sans doute remplacée à la fin de l’année. A réserver donc à un usage pour des calculs intensifs type montage vidéo, retouche photo et création 3D.
La plateforme AMD
Autant chez Intel le choix de la plateforme n’est pas évident pour l’utilisateur lambda, autant chez AMD c’est assez simple puisqu’il n’existe aujourd’hui qu’un seul socket compatible avec tous les processeurs actuellement disponibles, le socket AM3. Il supporte toute la famille des processeurs Athlon II X2, X3, X4 ainsi que les Phenom II X2, X4 et X6. Le choix est donc facile chez AMD. Le fondeur de Sunnyvale lancera dans le courant de l’été une nouvelle génération de processeurs dont le nom de code est « Bulldozer ». La principale nouveauté sera une toute nouvelle architecture qui devrait venir titiller les performances des puces de son concurrent. On pourrait assister au grand retour d’AMD comme ce fut le cas à l’époque des premiers Athlon 64. A suivre donc…
Côté chipsets
Si on a longtemps eu à faire à des chipsets de tierce partie (VIA, Nvidia, SiS, etc.) pour les processeurs AMD, cette époque est désormais révolue. En effet, depuis le rachat d’ATI, les chipsets sont développés en interne, ce qui permet de proposer une solution 100% maison. La famille de chipsets AMD est composée des séries 7xx (790FX, 790GX), 8xx (890FX, 890GX) et tout récemment de la série 9xx (990FX, 990GX). Si les plateformes à base de chipsets 9xx peinent encore à débarquer sur le marché, celles équipées du chipset série 8xx sont les plus répandues et seront celles recommandées pour un ordinateur à base de processeurs AMD. Les chipsets de la série 7xx étant plus anciens, il faudra éviter les cartes mères qui en sont équipées. Précisons que chez AMD, le contrôleur mémoire est intégré au processeur depuis fort longtemps. Le fondeur en est d’ailleurs l’initiateur.
A ce jour, AMD n’a pas encore intégré la section graphique au sein même des processeurs de bureau comme c’est le cas avec la plateforme Brazos destiné aux netbooks ou encore la toute récente famille des processeurs série A (A4, A6 et A8). Il est probable que le fondeur propose une intégration avec la future architecture Bulldozer qui devrait apparaître dans le courant de l’été. Mais rien n’est moins sûr. Wait & see… comme on dit. En attendant, la partie graphique est présente dans la version estampillée « G ou GX ». C’est une déclinaison de l’architecture des Radeon HD série 4000 ou 3000 suivant les références. A noter que la partie 3D est compatible DirectX 10.1 ce qui permet de profiter des jeux idoines même si les performances ne sont évidemment pas celles d’une carte dédiée.
Pour le reste, le chipset gère la partie audio, les ports USB, le réseau et les ports SATA. Mais également, les sorties vidéo comme le HDMI, le DVI et le DisplayPort. Pour résumer, aujourd’hui, le choix du cipset se portera sur la série 890 FX/GX en attendant l’arrivée des cartes mères équipées de la série 990.Avant de vous résumer l’offre existante en fonction de vos besoins, rappelons rapidement quelques points importants qui vous aideront à y voir plus clair sur les caractéristiques des processeurs et l’influence qu’elles peuvent avoir à l’usage.
La fréquence
Argument de vente numéro un il y a quelques années, aujourd’hui la fréquence est passée au second voir troisième plan. Le concept de base reste toujours le même. Plus la fréquence d’un processeur est élevée et plus ce dernier pourra effectuer de calculs en un temps donné. Reste que cette comparaison ne peut se faire que si toutes les autres caractéristiques sont identiques. Avec un plus grand nombre de cœurs par exemple, un processeur peut effectuer plus de tâches en parallèle. De la même manière, d’une marque à l’autre, on ne peut pas se contenter de comparer la fréquence pour repérer les performances. Notez en plus que désormais les processeurs n’utilisent plus réellement de fréquence fixe. Celle-ci varie selon l’usage que l’on fait du processeur (éteint au repos pour économiser de l’énergie, fréquence qui peut varier en fonction du nombre de cœurs utilisés, etc…). Il s’agit chez Intel du mode Turbo, AMD disposant aussi de sa propre implémentation, mais uniquement pour l’instant dans ses processeurs 6 cœurs. Elle sera généralisée avec l’arrivée de l’architecture Bulldozer.
Le nombre de cœurs
C’est devenu le nouvel argument mis en avant par les constructeurs. Un processeur dit double cœur dispose de deux « cerveaux » indépendants, capables de traiter chacun une tâche différente. Pour certains logiciels (montage/encodage vidéo par exemple), le nombre de cœurs sera le facteur décisif sur les performances. Le nombre de cœurs monte aujourd’hui jusqu’à 6 aussi bien chez AMD que chez Intel dans les processeurs grand public.
L’HyperThreading
Contrairement au multi-cœur que nous expliquions ci-dessus, il s’agit ici de pouvoir faire effectuer deux tâches en même temps à un seul cœur. L’idée est de maximiser l’utilisation des cœurs en tirant le maximum de performances possible. Méfiez vous cependant du marketing qui parle de processeurs 4 threads comme s’il s’agissait de processeurs quadruples cœurs ! L’hyperthreading ne double pas les performances, mais peut permettre d’obtenir 10 à 15% de gains dans le meilleur des cas. L’HyperThreading peut également réduire les performances dans certains cas. Par exemple, il existe à ce jour peu de jeux capables d’exploiter la totalité des cœurs présents dans le processeur, d’où l’intérêt de la fonction « Turbo » qui permet d’optimiser les performances dans ce cas précis.
Le contrôleur mémoire intégré
Une des nouveautés dans le monde des processeurs depuis quelques années est l’inclusion d’un contrôleur mémoire directement à l’intérieur du processeur. Historiquement, ce dernier se trouvait sur la carte mère, dans le chipset. Le contrôleur mémoire est l’équivalent d’un agent de la circulation puisqu’il doit s’assurer que le trafic est fluide entre le processeur et la mémoire. Placer le contrôleur dans le processeur permet de simplifier son travail et donc de fluidifier le trafic. AMD dispose depuis très longtemps de contrôleurs mémoire intégrés et Intel suit ce chemin depuis quelques temps maintenant. Côté mémoire, c’est la DDR3 qui est de mise et elle reste le composant le moins onéreux d’une configuration (de l’ordre de 40 euros minimum pour une capacité de 4 Go).
La mémoire cache
Lorsqu’un processeur fait des calculs compliqués, il a souvent besoin de « poser » certaines données, un peu comme quand on pose une retenue en faisant une division à la main. C’est le même principe pour la mémoire cache qui permet de stocker une certaine quantité de données très près du processeur, évitant de recourir à la mémoire classique (plus lente). La quantité de mémoire cache varie d’un processeur à l’autre et joue un rôle également sur les performances.
Ces rappels étant effectués, voyons quels seront les processeurs les plus adaptés selon vos besoins.Avec la démocratisation des appareils photos numériques, la retouche photo est passée d’une activité professionnelle à quelque chose d’abordable et de ludique. Les logiciels utilisent des algorithmes de plus en plus complexes pour corriger simplement les erreurs (contraste, exposition, yeux rouges, etc), tâches qui peuvent être relativement longues quand il faut corriger plusieurs dizaines ou centaines de clichés.
Les applications de retouche photo savent généralement tirer partie des processeurs multiples cœurs mais dans des proportions assez limitées. En pratique, la fréquence comptera aussi dans les performances. L’HyperThreading ne montre ici aucun intérêt, tandis que la présence de mémoire cache jouera un grand rôle au contraire. Dans l’absolu tout les processeurs s’en tireront correctement : entre un Athlon II X2 250 a 60 euros et un Core i7 990 à 1000 euros, il n’y a que 33% d’écart de performances. Le processeur ne fait pas tout ici, la mémoire et le disque dur jouent énormément.
Notre classement global des performances :
Nos recommandations en fonction du rapport qualité/prix :
Les autres points importants à prendre en compte :
– Disque dur rapide (7200 tr/min ou SSD)
– Mémoire DDR3 rapide (1333 MHz)
– 4 Go de mémoire minimum
– Windows 7 64-bit conseillé pour tirer partie des 4 Go de mémoireGrace aux caméscopes numériques, on peut désormais monter ses propres films de vacances extrêmement simplement, et même en haute définition. Si le montage peut être gourmand, c’est la phase d’encodage vidéo qui est la plus critique. C’est là ou votre processeur tournera à plein régime, parfois pendant des heures pour créer votre DVD ou Blu-ray.
Pour l’encodage haute définition (format H.264), les résultats sont assez clairs. Ce qui va primer en premier lieu c’est le nombre de cœurs et la présence ou non de l’Hyper Threading (HT). Les Core i7 dominent assez nettement dans ce domaine : ils disposent de 4 cœurs réels (ou 6 cœurs pour le 990 Extreme Edition) et de l’HyperThreading. Un Core i5 dont la différence principale avec les Core i7 est de ne pas disposer de l’HT est 20% plus lent, tout en restant dans le haut du panier. Les Phenom II X6 d’AMD font jeu égal avec le Core i5 grâce à leur haute fréquence, suivent ensuite les Phenom II X4.
Notre classement global des performances :
Nos recommandations en fonction du rapport qualité/prix :
Les autres points importants à prendre en compte :
– Disque dur rapide (7200 tr/min ou plus)
– Plusieurs disques durs (sources, destination ou RAID)
– 4 Go de mémoire ou plus
– Windows 7 64-bitPour le jeu, le point le plus important est bien entendu la carte graphique. C’est vrai, mais la relation entre le processeur et la carte graphique est aussi très importante. Pour exploiter une carte graphique haut de gamme, il faudra disposer d’un processeur très performant. Pour chaque image calculée en effet, il faut que le processeur « prépare » le travail de la carte graphique, une tâche effectuée par Windows (DirectX) et le pilote de votre carte 3D. Le processeur sera aussi responsable de tâches annexes comme la gestion du son, de la physique, ou de l’intelligence artificielle.
Que ce soient les jeux de tir à la première personne (FPS), les jeux de stratégie en temps réel (RTS) ou la dernière simulation automobile en date, ces jeux ont généralement comme point commun de réclamer la crème de la crème en matière de machines pour fonctionner idéalement. Tous les moteurs graphiques des jeux ne sont cependant pas égaux. Dans certains titres, généralement les plus anciens, seule la fréquence compte pourvu que l’on ait au moins deux cœurs. Pour d’autres plus récents, ils seront dans une certaine mesure capables de tirer partie de quatre cœurs mais ils sont encore rares.
Cette tendance est en train de changer petit à petit, pour des raisons assez différentes. On trouve d’abord les jeux qui multiplient les tâches annexes. La physique ou l’intelligence artificielle prennent une place de plus en plus importante dans le gameplay. Dans ce cas, le jeu peut dispatcher les traitements sur plus de deux cœurs quand les détails sont poussés au maximum. C’est le cas d’un Far Cry 2 par exemple. Grand Theft Auto 4 pourrait aussi être classé dans cette catégorie, même si c’est surtout le moteur graphique qui s’étale sur de multiples cœurs.
De plus en plus, c’est le pilote graphique qui fait la différence. AMD et Nvidia ont fait de gros efforts pour maximiser les performances de leurs pilotes sur les processeurs disposant de plus de deux cœurs. Résultat, avoir un triple ou quadruple cœur peut aider nettement. Ici l’avantage va à la dernière gamme Core i5 et Core i7 d’Intel pour son overclocking dynamique qui sait s’adapter en fonction du nombre de cœurs utilisés. Difficile de faire mieux, même si le Phenom II X4 9xx ne démérite pas…en attendant l’architecture « Bulldozer ».
Notre classement global des performances :
Nos recommandations en fonction du rapport qualité/prix :
Les autres points importants à prendre en compte :
– Disque dur rapide (7200 trs/min ou SSD, pour minimiser les temps de chargements)
– Carte graphiqueQue ce soit des présentations type Powerpoint ou des feuilles de calculs (Excel) remplies de formules complexes, il faut être honnête, les tâches bureautiques ne sont pas celles qui réclament des processeurs haut de gamme. Internet par contre devient une toute autre histoire au fur et à mesure que les navigateurs se complexifient. Les plugins sont le plus souvent en cause et particulièrement le Flash lorsqu’il s’agit de jouer des animations ou des vidéos. Les dernières versions de Flash disposent bel et bien d’une accélération par la carte graphique, mais celle-ci n’est pas universelle et doit être activée au cas par cas par les créateurs de vidéo. Par ailleurs, les derniers navigateurs permettent la création de nombreux onglets qui sont également consommateurs de ressources processeur.
Pour ce qui est des activités multimédia, comme lire des Blu-ray ou de la musique, là les processeurs modernes font largement l’affaire. Les Blu-ray les plus gourmands se contenteront d’un processeur double cœur à 2,5 GHz environ, et si vous disposez d’une carte graphique un tant soit peu moderne (et même parfois d’un chipset graphique intégré Intel (HD 2000/3000), c’est elle qui s’occupera du décodage (toutes les cartes AMD et Nvidia actuelles en sont capables), laissant votre processeur à 2% d’utilisation. Il en ira de même pour les vidéos H.264 (fichiers MKV par exemple) pour peu que vous utilisiez un logiciel capable d’utiliser l’accélération DXVA, c’est le cas de l’excellent Media Player Classic : Home Cinema par exemple qui ne nécessite pas l’installation de codecs. On notera que l’excellent logiciel VLCs’est lui aussi mis à l’heure de l’accélération vidéo.
Au final, c’est surtout sur les PC portables que certaines tâches multimédia poseront des soucis (surtout si l’on opte pour un Atom), sur un PC de bureau l’impact du processeur ne changera pas forcément la donne. Si vous ne jouez pas et ne faites pas de traitements lourds, un processeur double cœur rapide comme le Phenom II X2 vendu sous la barre des 90 euros vous suffira amplement. Si votre budget le permet, un Core i5 2400 est une très bonne alternative côté polyvalence mais vous n’exploiterez probablement pas toute sa puissance.
Notre classement global des performances :
Nos recommandations en fonction du rapport qualité/prix :
Les autres points important à prendre en compte :
– 4 Go de mémoire est désormais la norme
– Carte graphique ou chipset intégré AMD 890GX ou Intel HD 2000 (pour la lecture des vidéos HD)