Lancé en 2009, le projet Chrome OS est radicalement différent d’Android, l’autre système d’exploitation mobile de Google. Plutôt que de repartir à zéro, la firme de Mountain View s’est basée sur Linux, et plus précisément Ubuntu, l’une des distributions les plus populaires du moment. Malgré ces origines, Chrome OS s’éloigne radicalement d’Ubuntu. Alors que ce dernier est relativement proche de Windows en termes d’interface (on retrouve bureau, icônes et autres fenêtres), Chrome OS prend la direction opposée. Une fois connecté en utilisant votre identifiant Google, on tombe sur une fenêtre ressemblant comme deux goûtes d’eau au navigateur Chrome peut-être déjà installé sur votre PC.
Un OS navigateur
L’écran de démarrage affiche les applications les plus utilisées. Lancer un de ces logiciels ne fera qu’ouvrir un nouvel onglet. Si cela bloque certaines actions permises par les traditionnelles fenêtres (redimensionner ou même poser deux fenêtres côtes à côte), on s’habitue très vite à ce mode de fonctionnement. Et pour cause, Google ne fait au final que reprendre les codes institués par les navigateurs ces dernières années. On trouve tout de même des concessions au tout en ligne puisque qu’un gestionnaire de fichiers est de la partie. Il est donc possible de télécharger des fichiers, de les stocker sur le disque et de les échanger à l’aide d’une clef USB notamment avec un PC Windows ou un Mac. Par contre, il sera impossible de connecter directement son imprimante sur un Chromebook. Pour obtenir des tirages papiers, on devra soit passer par une imprimante réseau, soit partager une imprimante USB classique branchée sur un PC ou un Mac.
Les ingénieurs de Google ont fait un excellent travail d’optimisation, Chrome OS est léger et réactif, avec notamment un temps de démarrage très rapide. La prise en charge du Flash, importante pour un OS connecté est très bonne puisque nous avons réussi à lire une vidéo YouTube en 720p sans ralentissements, chose totalement impensable sur une machine équivalente tournant sous Windows.
Sur la toile
Deux types d’applications sont disponibles dans le Chrome Web Store. Les premières ne sont guère plus que des raccourcis vers des pages Web tandis que les secondes sont stockées sur la machine. Dans les deux cas, on reste sur des fonctions bureautiques ou de loisirs assez basiques. On ne trouvera donc que des logiciels simples qui correspondent assez bien à un OS clairement conçu pour la consultation du Web et la bureautique légère. La boutique est assez bien fournie avec plusieurs milliers d’applications d’ores et déjà disponibles. Seul problème, la grande majorité d’entre elles sont inaccessibles lorsque l’on n’est pas connecté. À moins de posséder un abonnement 3G illimité, l’utilité d’un Chromebook sera donc fortement limitée. Un comble pour un OS qui se veut nomade ! En termes de vrais logiciels tels qu’on a l’habitude de les voir sur Windows, il n’y a quand même pas grand-chose. IL y a quelques jeux du type mobile comme Angry Birds essentiellement sous flash. A signaler aussi l’excellente version en ligne de Photoshop. Mais il faut bien avoir conscience que c’est génériquement le que l’on trouve sous Windows a travers le navigateur. Pas de Call of Duty, ni même de lecteur multimédia convaincant. A signaler aussi que durant toute la durée de nos tests, il n’y a jamais eu le moindre plantage.
Multimédia en retrait
Ce handicap a toutefois été reconnu par Google et une mise a jour devrait apporter un mode hors ligne à la plupart des applications dans le cours de l’été. Il est toutefois assez incompréhensible qu’un tel problème n’ait pas été réglé avant le lancement, Chrome OS ayant en effet bénéficié d’une longue période de test public. Comme son cousin Android, l’OS peine aussi au niveau de la prise en charge des fichiers multimédia. Si un lecteur audio et vidéo est intégré, le nombre de formats reconnus est assez restreint. Il n’est pas possible par exemple de lire une vidéo en DivX sans passer par des lecteurs tiers peu pratiques à utiliser.
Le dernier point sur lequel Google a mis l’accent est la sécurité. En plus d’insister sur le fait que ses services en ligne sont bien protégés (un point difficile à évaluer), le disque dur est totalement crypté et ne peut démarrer que sur un Chromebook. En pratique, cela veut dire que théoriquement même si vous perdez votre machine il sera impossible que quelqu’un accède à vos données. Autre point positif, grâce au Cloud, vos données ne sont pas perdues en cas de vol ou de destruction de l’ordinateur et pourront être récupérées sur une nouvelle machine. D’un autre côté et même si on peut stocker les fichiers sur le disque SSD, une grande partie de votre vie informatique sera chez Google. A vous de voir si vous avez confiance quant à la confidentialité…
Ce modèle de 12,1 pouces est le premier ordinateur commercialisé avec le système d’exploitation Chrome OS de Google. Vendu 400 euros par Samsung, sa finition est de premier choix. Très fine et légère, la machine offre une excellente impression de solidité. Les matériaux métal noir pour la partie inférieure et plastique blanc pour l’écran sont de bonne qualité et très bien assemblés. Le design rappelle celui de la très sympathique Série 9, ce qui est loin de nous déplaire.
Côté connectique, on trouve deux ports USB, une sortie micro VGA (un adaptateur est fourni) et une prise jack combinant micro et casque. Un lecteur de cartes SD et un emplacement pour carte SIM sont également présents. Le Chromebook est donc connectable en 3G.
Le clavier est très agréable à utiliser et troque les traditionnelles touches fonction contre des raccourcis utiles.
Au niveau des composants, on trouve un processeur Intel Atom double-cœur N570 (1,66 GHz), 2 Go de RAM et un disque SSD de 16 Go. Si ces composants ne sont pas ridicules, nous aurions préféré voir du AMD Brazos qui affiche de bien meilleures performances, en particulier au niveau des contenus multimédia comme le flash et les vidéos HD. L’autonomie est bonne puisque nous avons tenu 6h30 en utilisation mixte.
De plus, l’écran est tout bonnement excellent, en plus d’offrir une haute résolution en 16/10ème (1280 x 800), il est mat et lumineux ce qui le rend particulièrement lisible. Les angles de vision et le contraste sont eux tout à fait corrects. Chrome OS oblige, huit secondes suffisent au Chromebook pour être opérationnel. Et même avec un processeur peu puissant, l’ordinateur est rapide et réactif. Le SSD y contribue évidemment. Restent les limitations de Chrome OS décrites plus haut et qui font qu’en l’état, il est difficile de recommander sans réserve ce type d’ordinateur.
Caractéristiques
– Processeur : Intel Atom N570, 1,66 GHz
– Mémoire : 2 Go
– Ecran : 12,1 pouces (1280 x 800)
– Disque SSD : 16 Go
– WiFi n, 3G
– Connexions : 2 x USB 2.0, VGA, HDMI, casque/micro, réseau
– Poids : 1,5 kg
– Autonomie : 390 min