A l’exception notable de RIM et de ses Blackberry, les smartphones se sont lentement débarrassés de leurs touches physiques en faveur du tactile. Dans l’univers Android, seule une poignée de terminaux sont équipés d’un clavier complet. Le Samsung Galaxy 551 en propose un qui est coulissant, le tout à un prix très abordable.
Comme la majorité des modèles récents de la marque, le Galaxy 551 adopte un design relativement passe partout. Malheureusement, Samsung a renoué avec certaines de ses mauvaises habitudes. Plutôt que d’utiliser du métal ou un plastique de bonne qualité, le coréen opté pour du plastique noir brillant. On retrouve donc les défauts de cette matière, soit une tendance à collectionner les empreintes digitales et à devenir glissant. Ceci dit, l’appareil est bien construit et on retrouve même la petite trappe pour protéger le port micro USB servant à la charge et à la synchronisation. Le mobile se prend bien en main malgré son épaisseur (plus d’un centimètre et demi), tant en position verticale que horizontale lorsque le clavier est déployé. Petit regret tout de même, aucune touche dédiée à l’appareil photo n’est présente. Impossible donc de prendre un cliché sur le vif.
Comme un petit gout de 2009
Point central de ce mobile, le clavier est tout à fait réussi. Les touches sont grandes et assez bien séparées ce qui limite les erreurs de frappe. L’utilisation dans le noir ne sera pas un problème non plus puisque le clavier est rétro-éclairé. Pour les spécifications, on est clairement en présence d’un smartphone milieu voire entrée de gamme. Le processeur est cadencé à 667 MHz alors que la norme tend plutôt à être autour du GHz ces temps ci. Cette fréquence plutôt basse risque de causer quelques ralentissements, en particulier lorsque plusieurs applications sont lancées. Ce n’est pas Byzance non plus du coté de la mémoire interne qui est de seulement 130 Mo.
Mais le plus gros défaut du Galaxy 551 réside probablement dans son écran. Mesurant 3,2 pouces il offre d’une part une résolution plutôt basse (240×400 pixels) et il est quasiment illisible au soleil. Autre point gênant, les textes sont indéchiffrables lorsque l’image est en mouvement. C’est particulièrement ennuyeux pour naviguer dans son répertoire ou sur une page Web. La sensibilité tactile est cependant correcte.
La connectivité sans fil regroupe tout le nécessaire. En plus du HSUPA sont présents le WiFi n, le Bluetooth en version 2.1 ainsi qu’un capteur A-GPS. Le contenu de la boîte est on ne peut plus standard aussi. On y trouve un câble micro USB, un chargeur, un kit mains libres (à oublier pour écouter de la musique) ainsi qu’une carte micro SD de 1 Go. L’autonomie est dans la moyenne du marché, une charge suffisant pour deux jours d’usage normal. Comme d’habitude, une utilisation intensive de la data se paye, mais dans ce cas de figure, le Galaxy 551 arrive tout de même à tenir une journée loin de la prise.
Le Galaxy 551 est livré avec la version 2.2 d’Android (aussi connue sous le nom de Froyo) sur laquelle Samsung a appliqué une légère surcouche logicielle. L’interface Touch Wizz 3.0, déjà utilisée sur Bada pour le Wave, fait ainsi son retour. Plutôt discrète, elle rend notamment les pages d’accueil un peu plus agréables à regarder et surtout modifie légèrement le système pour qu’il s’affiche correctement en mode paysage lorsque le clavier est déployé.
Parmi les applications ajoutées au package de base, on trouve la boutique d’applications Samsung Apps (étrangement vide …) mais également le Social Hub qui offre des raccourcis vers les sites réseaux sociaux. En bref, peu de nouveautés par rapport à un Android classique. Conséquence du processeur sous dimensionné, le téléphone perd sa fluidité lorsque plusieurs application sont lancées. Il sera difficile d’échapper à des ralentissements en écoutant de la musique par exemple. Cela ajoute un peu plus à l’impression de se retrouver avec un terminal tout droit sorti de 2009.
La partie photo souffre elle aussi du retard technique du téléphone. Le capteur de 3,2 Mpixels seulement produit des images passables lorsque la luminosité est élevée mais l’absence de flash et le manque de sensibilité empêche toute prise de vue dans un environnement sombre. Même constat pour la vidéo. Limitée au 320x 240, sa qualité la rend quasiment inexploitable.
Le lecteur multimédia, habituel point fort de Samsung nous laisse aussi avec des sentiments mitigés. En effet, si le lecteur audio est plus réussi que celui livré de base avec Android, la lecture vidéo est plutôt décevante. Alors que le coréen nous avait habitués à une large compatibilité, le Galaxy 551 n’est même pas capable de lire des DivX sans logiciel tiers…Le navigateur est utilisable, même si la résolution de l’écran oblige à jouer avec le zoom pour lire le texte). Par contre pas de Flash en vue, malgré le fait que Froyo en soit capable. Il est probable que le coupable soit le processeur, une nouvelle fois trop faiblard.
Avec son hardware daté et plusieurs petits défauts gênants (lecture vidéo, bouton photo absent …), le Galaxy 551 peut sembler difficile à conseiller au premier abord. Il possède néanmoins plusieurs points forts. D’une part, il y a son clavier qui est très réussi. D’autre part, il ne coute pas cher (autour de 240 euros nu). Pour finir, il bénéficie mécaniquement de l’absence relative de concurrence sur la niche des androphones à clavier. Même si la manière n’y est pas, le Galaxy 551 remplit donc son contrat en offrant une porte d’entrée abordable vers l’univers Android. Ceux qui souhaitent bénéficier d’un hardware de pointe et de plus de puissance se tourneront plutôt vers des modèles plus cossus.
Caractéristiques
– Réseaux : GSM 850/900/1800/1900, HSDPA 900/2100
– Système d’exploitation : Android 2.2
– Dimensions/poids : 111 x 55 x 15.2 mm / 117 g
– Écran : LCD capacitif 3,2 pouces, 240 x 400 pixels, 16 millions de couleurs
– Capteur photo : 3,15 Mpixels
– Baladeur : MP3/WAV/eAAC, 3GP, MP4, WMV (Windows Media Video 9), MP4/WMV/H.263
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 2.1, WiFi n, micro USB 2.0
– Mémoire : 160 Mo et lecteur de cartes Micro SD