Le Samsung Galaxy NX séduira un public bien particulier : celui pour qui la photographie est avant tout un acte de partage et de transmission. Premier appareil photo hybride à fonctionner sous Android, le Galaxy NX est avant tout un appareil photo connecté…au point peut être d’en oublier sa fonctionnalité première ? Portrait d’un exemple parfait de convergence.
Le Samsung Galaxy NX réussit la prouesse longtemps prophétisée par certains (dont moi-même!) d’unifier enfin un appareil photographique avec le monde de la personnalisation à la carte via des applications réservées habituellement aux Smartphones. Mais cette hybridation tient-elle toutes ses promesses ? Est-il possible de conjuguer aisément un cœur battant sous Jelly Bean et la souplesse d’un appareil photo classique ? Et surtout, qu’est-ce que cela apporte à l’utilisateur ?
Premier contact déroutant
Lors de la première prise en main, le contact avec l’appareil est surprenant, l’écran géant au dos (800 x 600pixels, écran tactile de 4,8 pouces AMOLED) laisse présager une aisance d’usage hors du commun au niveau de la navigation mais cette taille peu commune gênera certains utilisateurs aux petites mains. D’ailleurs, il faudra maintenir l’appareil à deux mains car un déséquilibre fait pencher l’appareil vers l’avant. Gageure qui trouve ici un avantage car vous pourrez profiter de la touche i-Fn personnalisable intégrée à l’objectif du kit.
Le Samsung Galaxy NX est un appareil au dessin soigné et épuré, le revêtement légèrement granuleux lui confère une certaine classe et la finition est sans reproche. Reprenant la silhouette générale du Samsung NX20 la robe est ici plus arrondie et toutes les touches physiques de raccourcies disparaissent. Seul perdure le déclencheur photo et vidéo, un interrupteur d’alimentation, un bouton pour le flash et une molette cliquable dont la fonction change en fonction du mode photo choisi. Il faudra donc s’habituer à piloter le Galaxy NX via son interface tactile si vous souhaiter profiter de sa souplesse d’usage.
Une fois la touche d’alimentation du Samsung Galaxy NX enfoncée il faut se montrer patient, le boîtier mettant plus de deux secondes à s’allumer. Tout rentre ensuite dans l’ordre, la réactivité est dans la moyenne haute des hybrides et surtout l’autofocus fait preuve d’une excellente vélocité en condition d’éclairage classique. Ses faiblesses sont visibles à la tombée de la nuit avec parfois un pompage excessif lorsque le sujet manque de contraste.
Le pilotage du mode photo se commande comme sur un Smartphone, tactilement et via des menus que l’on fait apparaître en glissant le doigt. Là, pour changer l’ouverture du diaphragme ou la sensibilité il suffit aussi de faire défiler la valeur choisie. Étonnamment et malgré la taille de l’écran l’affichage des valeurs manquent un peu d’épaisseur. Enfin, pour pousser en avant la réflexion, et puisque le Samsung Galaxy NX surfe sur la carte de la technologie il n’aurait pas été inopportun de monter l’écran sur rotule afin d’accroître le confort. En attendant, reconnaissons le savoir-faire des ingénieurs et saluons l’intégration du viseur qui trouve sa justification lorsque le soleil est trop fort. On regrette juste que le détecteur de présence soit trop sensible.
Un sans-faute jusqu’à 1600 ISO
Une fois l’appareil domestiqué nous réalisons nos premières prises de vue et l’attente est récompensée : la qualité des images est d’un bon niveau. Le capteur APS-C de 20 millions de pixels s’affranchit aisément des contraintes lumineuses et délivre des images de belle qualité ; Le bokeh est doux, la colorimétrie est neutre et la dynamique de bon aloi. L’objectif du kit quoique très classique offre au capteur de quoi s’exprimer honnêtement surtout au centre de l’image. Nous avons un petit faible pour les optiques fixes du parc (malheureusement pas encore assez nombreuses) mais l’ensemble est cohérent. Tant que la lumière est suffisante le Samsung Galaxy NX délivrera des images largement exploitables jusqu’à 1600 ISO. A 3200 ISO une dégradation dans les ombres devient sensible et le traitement des algorithmes est visible mais le bruit reste correct. A 6400 ISO, outre une baisse de la dynamique et une dérive chromatique c’est la grossièreté du grain qui commence à être déplaisant, les artefacts de lissages dégradent les plus fins détails. Au-delà, il est préférable de ne pas s’aventurer.
Samsung Galaxy NX : hyper-communicant
Une fois votre image prise, c’est là que se révèle la force de Galaxy NX : une multitude de possibilité de traitement et de partage sont envisageables. Retouchez votre image grâce à Snapseed, publiez là sur Instagram, 500pix, Facebook. De la prise de vue à la publication le Galaxy NX offre une souplesse d’usage extraordinaire et ouvre un champ de possibilité créative extrêmement large. Il est même possible d’utiliser sa propre application photo comme Instamatic ou Vignette idem pour la vidéo, etc…
Le Samsung Galaxy NX se pilote exactement comme un Smartphone et, pour l’anecdote, rien ne vous empêche de vous connecter à Deezer, de brancher un casque et de travailler en musique, ou de téléphoner ou de surfer sur le web ! Toutes les applications du Play Store sont disponibles …c’est bluffant ! En insérant notre carte SIM (un emplacement est prévu pour, à côté de la batterie) nous avons même pu trouver le lieu de nos prises de vue grâce à Gmap…bref, vous l’aurez compris, la limite communicationnelle est très éloignée d’une « simple » connectivité WiFi.
Est-ce que pour autant la conception de ce smart-hybide m’aide à mieux photographier ? Personnellement je ne trouve pas. Si en effet la qualité des images est intéressante, le côté dépouillé de l’appareil risque de dérouter les plus avertis d’entre nous. Le positionnement grand public du Galaxy NX se justifie mais alors pourquoi un tarif si élitiste qui le place plus cher de près de 500 euros qu’un Canon70D et autant qu’un Canon 6D ? Enfin, pourquoi ce choix de stockage des images sur une carte micro SD ?
Le Samsung Galaxy NX s’adresse finalement aux plus geeks d’entre nous mais il est difficile d’envisager l’utiliser sur un reportage autre que touristique ou en famille. Peut-être qu’une alternative encore plus convaincante viendrait d’un appareil équipé de l’ergonomie du Samsung NX20, de ses raccourcis directs et d’un cœur fonctionnant sous Android, voir même d’un choix laissé à l’utilisateur du système d’exploitation ? Définitivement, je salue l’initiative de Samsung et me réjouis de la voie prise, le Samsung Galaxy NX est un bon appareil photo et sa conception est unique, il faut désormais pousser plus en avant la partie photo.