Avec la série S, Samsung applique un principe simple : intégrer les meilleurs composants dans une coque la plus fine possible. Ecran géant Amoled de 4,3 pouces, processeur double cœur 1,2 GHz mais seulement 116 grammes et 8,5 mm en épaisseur, le Galaxy SII est l’androphone de tous les superlatifs et en comparaison l’iPhone 4 prend un sacré coup de vieux.
Si la finesse n’est pas une exclusivité de Samsung (souvenez-vous de l’Optimus Black de LG), le SII impressionne par son rapport surface / épaisseur. Avec 8,5 mm, il est particulièrement fin au regard de ses dimensions assez généreuses par ailleurs. Il faut bien longer les 4,27 pouces ou 10,8 cm de son écran géant. En revanche, il se glissera très facilement dans une poche un peu large. D’autant plus qu’avec 116 grammes sur la balance, il est également très léger, bien plus que ses concurrents à diagonale égale. Cette légèreté se paye un peu au niveau des matériaux choisis puisque le plastique prédomine sur ce SII.
Plus précisément, nous aurions préféré un dos un tantinet plus rigide. La prise en main est correcte mais le côté angulaire et la largeur tout de même très conséquente risquent de poser des problèmes aux petites mains, surtout lorsqu’il s’agit de téléphoner longtemps. Dans les autres situations, on manipulera l’appareil à deux mains le plus souvent, ce sera plus confortable.
Les deux boutons présents (interrupteur et volume) sont bien placés et faciles à utiliser. Le dépouillement règne sur la connectivité qui se limite à une sortie audio et à la prise micro-USB. On notera l’absence de sortie HDMI qui ne sera disponible que via un adaptateur vendu 40 euros…
Ecran géant
Samsung avait introduit sa technologie Super Amoled sur le premier Galaxy S. Bien que très impressionnant, l’écran souffrait de quelques défauts. Le plus gros reposait dans sa conception. Alors que sur un écran normal chaque pixel est composé de trois sous pixels (rouge/vert/bleu), le Galaxy S n’avait que un demi sous-pixel vert par pixel. Conséquence. Malgré des couleurs et un contraste remarquables, l’écran manquait de netteté. Sur le Galaxy SII, ce problème est réglé puisque les sous-pixels verts font désormais la même taille que leurs petits camarades. La netteté est cette fois irréprochable.
Sur le Galaxy SII, on retrouve donc les avantages du Super Amoled, à savoir un excellent contraste, une très bonne luminosité et des couleurs chatoyantes. La lisibilité au soleil est excellente pour peu que l’on pousse un peu la luminosité. Par contre, la résolution n’est « que » de 800 x 480 alors que la tendance actuelle des androphones haut de gammes est plutôt à l’utilisation au 960 x 540. Dans les faits, la différence ne se remarque pas tant l’Amoled domine les autres technologies LCD. C’est simple, cet écran est le meilleur actuellement disponible sur le marché surclassant même le Retina Display utilisé par l’iPhone 4.Omniprésent depuis quelques mois, notamment sur les tablettes, le Tegra 2 de Nvidia représentait jusqu’à maintenant ce qui se faisait de mieux en termes de processeur mobile. Le Galaxy SII remet en cause cette domination en embarquant un processeur double cœur tournant à 1,2 GHz et signé Samsung.
Nommé Exynos 4210, ce SoC (System On Chip) adopte une fréquence plus élevée que celle du Tegra 2 mais intègre moins de cœurs graphiques que le modèle de Nvidia (4 contre 8). Dans les faits, les benchmarks sont partagés. D’un côté, les tests mathématiques purs placent le poulain de Samsung devant et certains tests axés 3D voient le Tegra 2 repasser devant. Il convient tout de même de préciser que l’optimisation des applications « réelles » pour ces nouveaux modèles vient à peine de commencer. Il est donc difficile de juger de la puissance réelle des SoC double cœur. L’Exynos 4310 prend toutefois l’avantage en ce qui concerne la prise en charge du décodage matériel des vidéos. En effet, il décode notamment le High Profile du H.264 utilisé par la majorité des vidéo HD ce dont n’est pas capable le Tegra 2.
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un processeur très performant qui joue dans la même catégorie que le Tegra 2 et l’A5 d’Apple. Il est sans doute même un peu plus rapide au global. En tous les cas, nous n’avons trouvé aucune application qui puisse entamer la fluidité d’exécution. On peut même se demander si au vu de la résolution de l’écran, une telle débauche de puissance sert réellement à quelque chose. Attendons de voir ce que les développeurs de jeux nous réservent et puis il y a toujours la possibilité de restituer l’affichage sur l’écran plat du salon.
Le reste aussi
Le reste de la machine est du même acabit. On trouve donc 1 Go de RAM, 2 Go de mémoire pour les applications et 16 Go de mémoire flash embarquée. Pour ceux qui auraient besoin de plus d’espace, il est également d’utiliser le lecteur de cartes micro-SD qui fait son retour après une absence remarquée sur le Nexus S.
Côté sans fil, on trouve du WiFi n et du Bluetooth en version 3.0. Le NFC est par contre aux abonnés absents, mais cela n’est pas très gênant vu l’absence d’usages dans nos contrées pour le moment. L’autonomie est dans la moyenne haute des smartphones puisque l’on peut tenir deux jours sans recharge pour peu que l’on surveille un peu sa consommation.
C’est la version 2.3.3 (Gingerbread) d’Android qui est embarquée. Par-dessus, on retrouve Touchwizz, la surcouche maison qui passe désormais en version 4.0. Comme d’habitude les changements sont assez profonds, Samsung cherchant à simplifier au maximum l’utilisation. En plus d’une refonte graphique aux forts relents d’iPhone on trouve entre autres une intégration plus poussée des réseaux sociaux et des applications de base (contacts, calendrier …) totalement repensées.
Plusieurs applications sont également livrées : Polaris (une suite bureautique), Allshare (une application de partage DLNA) ou encore un gestionnaire de tâches particulièrement bien conçu. L’écran de verrouillage et la barre de notification ont été repensés pour fournir un accès rapide à des options utiles (WiFi/Bluetooth/GPS …). Une série de commandes liées à l’utilisation du gyroscope ont été intégrées et si elles fonctionnent plutôt bien, nous n’avons pas été particulièrement séduits, les mouvements classiques étant plus efficaces. Dans l’ensemble, nous avons donc été très satisfaits par la partie logicielle, d’autant plus que nous n’avons jamais noté le moindre ralentissement. On sent que les deux cœurs sont bien exploités.
Un petit mot à propos du navigateur et de la gestion du Flash. Pour une fois, elle est parfaite et ne ralentit absolument pas la navigation. Même la lecture de vidéos en 1080p est possible (même si inutile).
Multimédia : la touche Samsung
Historiquement, le Coréen est l’un des constructeurs prêtant le plus d’attention aux fonctions multimédia de ses appareils, intégrant souvent le support d’un grand nombre de formats audio et vidéo. Le Galaxy SII ne fait pas exception à la règle. Tous les formats les plus utilisés sont reconnus par le lecteur vidéo embarqué. Tous les fichiers que nous avons pu essayer ont été lus sans le moindre problème, même des MKV en 720p habituellement réticents. Ajoutez à cela le superbe écran du Galaxy SII et une autonomie respectable (5 heures en lecture 720p) et vous obtenez un très bon baladeur vidéo. La partie audio n’est pas en reste, même si moins surprenante. Le lecteur audio standard assez spartiate a été remplacé par une version plus jolie et de nombreux formats sont supportés. La sortie audio est de bonne qualité et il est possible de l’affiner grâce à un équaliseur très complet.
Avec un capteur de 8 Mpixels, on pouvait s’attendre à une partie photo de qualité. Nous n’avons pas été déçus puisque les clichés sont de bonne qualité avec un très bon contraste et des images bien nettes. Une profusion d’options est disponible pour obtenir un résultat optimal. On est en présence d’un des meilleurs photophones du marché, dépassé uniquement par l’Xperia Arc de Sony Ericsson qui se débrouille mieux en faible luminosité. La vidéo est-elle très réussie aussi puisqu’il est possible de filmer jusqu’au 1080p. Les enregistrements sont nets et fluides. Le Galaxy SII fait jeu égal avec nombre de pocketcams et les vidéos sont exploitables tant sur le Web que sur un téléviseur.
Disons-le sans détours, en l’état le Galaxy SII n’a pas de concurrent, déjà sur un plan purement technique. Sa puissance brute et son écran Super Amoled le placent loin devant la concurrence. Pour ne rien gâcher, il est fin, très léger et bénéficie d’une excellente finition. La partie logicielle n’est pas en reste puisque la dernière version de Touchwizz est fluide et très facile à utiliser. Si vous recherchez un smartphone Android haut de gamme et très multimédia, aucune hésitation à avoir, le Galaxy SII est le modèle du moment.
On regrette juste que certains accessoires comme l’adaptateur HDMI ne soient pas fournis ce qui est un peu un peu mesquin au regard du prix. Samsung a visiblement retenu les leçons d’une certaine marque à la pomme. On peut aussi ajouter que ceux pour qui un téléphone sert quand même prioritairement à cette activité, la largeur due à l’écran pourra être perçue négativement. Autre constat, l’iPhone 4 fait désormais pâle figure face à cette débauche technologique même si Apple peut toujours compter sur son App Store dont les applications adoptent plus rapidement les dernières technologies et qui est surtout bien mieux organisé.
Caractéristiques
– Réseaux : GSM 850/900/1800/1900, HSDPA 900/2100
– Système d’exploitation : Android 2.3 .3
– Dimensions/poids : 125.3 x 66.1 x 8.5 mm/116 grammes
– Écran : LCD capacitif 4 480×800 pixels, 4,3 pouces, 16 millions de couleurs
– Capteur photo : 8 Mpixels
– Baladeur : MP3/WAV/eAAC+/AC3/FLAC MP4/DivX/XviD/WMV/H.264/H.263
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 3.0 A2DP, WiFi n, micro USB 2.0
– Mémoire : 16 Go et lecteur de cartes Micro SD
– Autonomie moyenne : 45 heures
Prix : 640 euros