Le Samsung S24B750V est un des derniers moniteurs issus de la gamme informatique du constructeur coréen. Il étrenne également une nouvelle technologie : le MHL, pour Mobile High-Definition Link, une interface permettant de diffuser vidéo et son depuis une tablette ou un Smartphone.
Le Samsung S24B750V est un moniteur 24 pouces des plus innovants. Oubliez la 3D et la TV connectée du Samsung T27A950. Ici, on a affaire au premier moniteur compatible MHL testé dans notre laboratoire. Les moniteurs informatiques MHL sont capables d’exploiter directement la sortie micro USB de certains Smartphones. Il est ainsi possible de profiter du son et de l’image directement sur un écran 24 ou 27 pouces. C’est particulièrement pratique pour partager des documents ou pour la vidéo. L’écran s’occupe alors de la mise à l’échelle du contenu. Techniquement, il est possible d’afficher du 1080p 60Hz et l’audio va jusqu’au 7.1 échantillonné en 192 kHz… encore faut-il que le Smartphone ou la tablette soit suffisamment puissante pour l’exploiter. Certains modèles sont également livrés avec un câble HDMI MHL. C’est le cas du Samsung S24B750V.
Design et finition
Samsung semble avoir été convaincu par les ventes de la série A950 puisque le design en forme de vague avec le pied excentrée reprend ici du service. Il faut bien avouer que cette version fait mouche. Les plastiques sont d’une grande qualité, l’assemblage est ajusté au mieux. C’est vraiment du bel ouvrage.
Ergonomie
Avec une construction aussi originale, évidemment, il ne faut pas s’attendre à des miracles sur ce plan. L’appareil est ajustable en inclinaison et c’est tout. Mais pour une fois, le débattement est loin d’être ridicule. L’accès à l’OSD se fait via une série de touche tactile qui fonctionne bien, ça change. On trouve aussi dans le menu tout un tas d’options pas toujours heureuses, au rayon desquelles il fait compter bien sûr le fameux Magic Angle, qui compense la dérive colorimétrique de l’affichage selon l’ange. Dans les faits, les modes unidirectionnels fonctionnent vraiment. Le souci, c’est que l’angle de vision joue surtout son rôle néfaste quand on est plusieurs et là, les options proposées par Samsung nous laissent plus sceptiques.
Sinon on trouve une série de préréglage sans intérêt. Le seul qui aurait pu nous séduire est le mode cinéma. Mais son rendu est trop contrasté. C’est tout sauf naturel.
Equipement
L’équipement est assez complet avec deux prises HDMI, dont une fameuse prise MHL, permettant d’y raccorder un Smartphone. Pour les anciens, on trouve bien sûr une prise VGA. Le transformateur est externe, faute de place dans le boîtier en question.
Attardons-nous quelque peu sur la fonction MHL. Grosso modo ça marche étonnement bien. Nous l’avons essayé avec un HTX One X.
Malheureusement, nous n’avons pas réussi à le passer en Full-HD. Mais le son et la vidéo passe bien. Le moniteur réalise un bon travail de remise à l’échelle du bureau comme on peut le voir ici, c’est très acceptable.
Dans les petits jeux que nous avons testés, la fluidité est d’ailleurs de mise. Et on voit que François maîtrise.
Au passage, la prise de son étant ce qu’elle est sur ce petit appareil photo, on peut d’ores et déjà dire que la section audio de ce petit moniteur est loin d’être ridicule.
Pour la vidéo, ça se passe plutôt bien également comme on peut le voir ici sur une série en définition standard :
C’est fluide et au final, pas désagréable du tout.
Consommation
La consommation du Samsung S24B750V est dans la moyenne. Il n’y a pas grand-chose à dire sur le sujet. En fonctionnement, on est à 20,7W dans nos conditions de mesure standard. En veille, on est à 0,3W.
Le Samsung S24B750V n’est pas vraiment bien réglé par défaut. Le mode cinéma par exemple, est particulièrement décevant à 5800K. C’est beaucoup trop chaud. Le mode normal est plus recommandable à 6200K. Ce n’est pas parfait, mais on s’en contentera à raison. Avec une luminosité à 35% et un contraste à 84%, voilà ce que l’on obtient
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste est plus faible que ce que le constructeur prétend sur sa fiche technique. Il n’y a rien de surprenant à cela, hélas. Du reste, nous sommes un peu déçus. On s’attendait à une profondeur de noir plus importante. Mais soit. Si vous voulez monter la luminosité à 160 cd/m2. Il suffit de porter le curseur de luminosité à 61%. A noter que Samsung a opté ici pour une dalle matte ! Et ça, c’est une excellente nouvelle !
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte à peu près le standard en vigueur. Le vert tire un peu sur le jaune et le rouge manque de profondeur.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Samsung S24B750V : uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le Samsung S24B750V offre une uniformité dans la moyenne, sans plus. Il y a une petite tache dans le coin inférieur gauche, mais ce n’est pas gênant à l’œil nu, même quand la dalle est éclairée uniformément.Le Samsung S24B750V offre une réactivité ajustable. C’est une tendance lourde dans l’affichage informatique domestique de nos jours. Par défaut, il faut bien avouer que l’appareil n’est pas un foudre de guerre.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
On tourne en moyenne autour de 25ms…ce n’est pas terrible. Voyons maintenant ce qu’il se passe lorsque le curseur est positionné sur Rapide.
C’est mieux, surtout dans les transitions franches. Dans ces conditions, on peut jouer décemment sur ce moniteur, d’autant que l’appareil est bien réglé, il n’y a aucun negative ghosting. Il existe un cran supplémentaire sur le curseur : Accéléré. Mais à la mesure, il n’a aucun intérêt particulier. Il n’y a aucun écart significatif avec le mode Rapide. Bref, passez votre chemin.
Dépassement de consigne
Nous vous conseillons le point de réglage « Rapide ». Dans ces conditions, on peut dire que Samsung a bien fait son boulot, puisqu’il n’y a aucun dépassement de consigne gênant. C’est donc un A bien mérité.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
Très honnêtement, nous avons été convaincus par le fonctionnement du MHL. Certes, c’est un câble en plus sur le bureau et une connectique Wi-Fi aurait été préférable, mais à une heure où on a tendance à concentrer toute sa médiathèque sur un appareil portable, c’est une bonne chose de pouvoir en profiter sur un écran digne de ce nom. Car avouons-le, regarder une série comme BattleStar Galactica sur l’écran d’un Smartphone, c’est triste… Du reste, pour la vidéo, nous vous conseillons de désactiver l’overdrive. Le rendu est alors plus mou, mais moins saccadé. Les couleurs sont correctes, mais le niveau de bruit vidéo est dans la moyenne de ce comparatif.
Pour le jeu, mieux vaut passer en réglage Rapide. Il y a moins de filé dans les changements de point de vue. C’est mieux et il n’y a aucun negative ghosting. Enfin, pour les plus sérieux d’entre nous, sachez que l’écran est parfaitement adapté pour la bureautique, malgré son unique réglage en inclinaison. L’amplitude permet de trouver facilement une position de travail confortable, et la dalle matte est un vrai régal.
Samsung S24B750V : un futur proche
Le Samsung S24B750V est un bon moniteur. Il ne brille franchement nulle part, mais se montre raisonnable dans tous les domaines qui peuvent concerner l’informatique domestique. De plus, il offre une dalle matte et un design des plus aguicheurs. Reste le cas du MHL. Bien sûr, c’est une excellente idée, d’autant que Samsung a pris soin d’installer une paire de haut-parleurs digne de ce nom. Mais au final, on peut se poser des questions sur l’avenir de cette solution. Si l’on prend exemple sur ce qui se passe au rayon téléviseur, le sans-fil est tout de même à l’honneur, pour tout ce qui touche le partage d’information entre les tablettes et l’écran. Il n’y a qu’à voir ce que fait Samsung justement avec sa fonction AllShare Play… difficile de savoir si cette solution a de l’avenir, mais en tout état de cause, elle fonctionne bien aujourd’hui et ce n’est déjà pas si mal.
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