Rares sont les moniteurs LCD qui bénéficient d’un test à part dans nos pages. Mais le Samsung T27950 est exceptionnel à plus d’un titre. Tout de métal vêtu, bardé d’électronique, il est aussi exclusif que cher. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
Par où commencer le test du Samsung T271950 ? Peut-être par son prix : 815 euros tout de même. Pour beaucoup d’entre nous, c’est rédhibitoire mais comme il n’est ni interdit de rêver, ni de casser sa tirelire une fois de temps en temps pour s’acheter un bel objet, nous avons voulu savoir ce que ce moniteur sur le fil du rasoir avait dans le ventre. La parenté avec les téléviseurs de la marque est flagrante, à commencer par la fiche technique, dont le contenu pauvre en information n’est pas sans rappeler le ticket RATP de base.
Design et finition
Samsung a encore sorti les grands moyens pour nous séduire. L’écran au pied asymétrique tout de métal vêtu est magnifique. La finesse de la dalle est appréciable, mais de face, il fait plutôt massif. Finalement, la ligne d’un LG E2290V par exemple nous paraît bien plus légère.
Ergonomie
En revanche, l’ergonomie est vraiment moyenne puisque l’appareil n’est qu’ajustable en inclinaison. On ne peut pas non plus le fixer à un support Vesa car toute l’électronique est dans le pied.
Equipement
En revanche, l’appareil est de loin le plus complet que nous ayons vu à ce jour au laboratoire puisqu’il intègre un tuner TNT-HD et une télécommande en plus d’être compatible 3D. Ce n’est pas une nouveauté, puisqu’Acer le propose déjà sur GN245HQ mais il est également connecté à Internet et donne accès au portail d’applications du géant coréen et ça c’est nouveau. Par contre, les applications ne sont pas vraiment légion et on peut se demander en quoi ça peut bien présenter un intérêt de faire tourner quelques applis sur le moniteur alors qu’il y a un PC complet en dessous. Mais soit. A noter que contrairement au Benq XL2410T, l’appareil est compatible avec les consoles de jeux et les lecteurs Blu-ray 3D. Les lunettes sont celles de base livrées par Samsung sur ses téléviseurs comme le UE46D8000 par exemple.
Consommation
Cet écran a été testé après la mise au point de notre nouvelle méthode de mesure de la consommation des appareils. Nous pouvons donc vous communiquer les données relatives à sa consommation d’énergie. LED ou pas, l’écran consomme tout de même pas mal d’énergie, avec 45 W à la mesure, à comparer par exemple avec un moniteur Asus VE278Q qui ne consomme que 27 W. Bref, le Samsung T27A950 est un beau moniteur, bardé d’innovations mais ce n’est pas un écran vert.
Le Samsung T27A950 est relativement bien réglé par défaut. En mode standard, nous avons enregistré une température de 6300K suffisamment proche des normes en vigueur, une bonne nouvelle pour qui ne souhaite pas entrer dans les arcanes de l’OSD, relativement fourni en options en tout genre.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste est dans la moyenne de ce que l’on est en droit d’attendre aujourd’hui d’un moniteur informatique moderne, mais la dalle gloss pénalise clairement. Et on ne parle pas ici d’une dalle semi-gloss. Ce moniteur Samsung est une vraie flaque d’eau. On se voit dedans quand l’image est sombre, façon Narcisse 2.0.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte pleinement le standard. Il est même un peu plus riche dans le vert.
Le gamut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le Samsung T27A950 est très uniforme. Nous avons juste enregistré une basse d’intensité aux 2/3 de l’image, sans y trouver d’explications valables. Mais à l’essai, c’est vraiment imperceptible. Pour l’instant, s’il n’y avait cette maudite dalle gloss, l’écran serait tout à fait recommandable. Mais voilà… Samsung aime bien tout ce qui brille, nous un peu moins.Le Samsung T27A950 dispose d’une dalle plutôt réactive. Elle n’est pas forcément au niveau de notre écran de référence mais franchement si vous êtes joueurs, vous pouvez y aller, c’est tout à fait jouable, sur console comme sur PC.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.
Dépassement de consigne
Il n’y a pas de dépassement de consigne sur cet appareil. Selon notre méthode de test, l’écran de catégorie A, ce qui est plutôt rare à ce niveau de performance. Samsung a fait du beau boulot de ce point de vue.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere Numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut ce traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
Côté performance, l’écran s’est montré suffisamment réactif pour le jeu. Pour la vidéo, le rendu des tons chair est suffisamment bon aussi. A noter que le préréglage audio « cinéma » délivre un son d’une richesse impressionnante. Curieusement, le passage en 3D désactive ce mode audio tout à fait intéressant. Pourquoi ? Mystère. La 3D est d’ailleurs plutôt correcte et l’écran est compatible avec la PS3 et les lecteurs Blu-ray 3D. Il y a quand même pas mal de crosstalk mais c’est très regardable… dans le noir. En effet, la luminosité reste limitée et les films deviennent vite sombres. Au passage, l’écran offre en bonus la conversion 2D-3D. Ce n’est pas toujours convaincant sur un téléviseur, ici, c’est carrément anecdotique. Beaucoup de fonctions ont été concentrées dans le pied de la dalle. Cette plaque d’aluminium devient alors brûlante, pas suffisamment hélas pour se faire cuire un steak mais suffisamment en tout cas pour mériter le surnom de la plancha.
Conclusion
Le Samsung T27A950 est un écran sans suréquipé et performant mais qui perd des points faute d’une ergonomie digne de ce nom et d’une dalle gloss toujours aussi pénible. La même chose en dalle mate on pourrait envisager sérieusement de dépenser la somme exigée au regard de tout ce qu’il fait.