Ce téléviseur LCD, c’est un peu l’aboutissement de l’évolution depuis la naissance de l’écran plat. Avec un bord de 5 mm seulement, l’image semble flotter dans l’espace ! La finition est exceptionnelle et pour une fois la qualité d’image et de du son n’en pâtissent pas, au contraire.
Le Samsung UE46D8000 a été présenté au CES en ce début d’année. D’entrée de jeu, il a largement séduit les amateurs de technologie. Dalle extra plate, télécommande tactile de luxe, et surtout un bord réduit à sa plus simple expression, 5mm, sans rogner sur les performances techniques de l’appareil. L’écran dispose d’un nouveau rétro-éclairage local dimming baptisé « micro-dimming », il est 3D et connecté. Du salon au laboratoire, Samsung a revu légèrement sa copie. Cet écran d’exception tient-il donc toutes ses promesses ? On vous propose de le découvrir dans ce test exclusif. De plus, ce téléviseur d’élite reste dans le domaine du payable avec un prix conseillé de 2 400 euros.
Design
Samsung annonce carrément la fin du design sur le téléviseur LCD. Avec un bord de cadre de 5 mm à peine, il n’y a plus matière à « designer » quoi que ce soit, faute de matière tout simplement. Même le logo sous la dalle nécessite un élargissement du cadre car il n’y avait pas la place de l’intégrer. Le résultat est tout simplement magnifique. Par comparaison, le déjà impressionnant Samsung UE55C9000 fait figure de dinosaure. Vous allez me dire que l’épaisseur des bords n’a pas d’importance quand on regarde la télé. Dans le noir, c’est vrai. Mais en plein jour, au bout d’un moment, on a l’impression que l’image flotte littéralement. C’est d’ailleurs une sensation étrange. De même, en 3D, c’est plus facile de se laisser piéger par les effets de jaillissements. Bref, c’est beau, et c’est loin d’être gadget. Autant, l’extrême finesse ne se voit guère car on ne regarde pas la TV de côté, autant n’avoir plus que l’image est une réelle avancée. De plus, le carde restant en aluminium sied parfaitement à ce très léger encadrement.
Ergonomie
Là, Samsung a accompli un gros boulot également. Petit bémol, l’écran ne sera pas livré avec la télécommande tactile. On a droit à une télécommande classique, plutôt moche d’ailleurs, mais tellement pratique pour regarder la TV. Lors de notre test du C9000, nous n’avions pas été convaincu du tout par l’intérêt de la télécommande tactile qui vous oblige à la regarder quand on zappe. Pour autant, la nouvelle mouture qui ressemblait à s’y méprendre à un iPhone semblait plus attrayante mais il faudra s’en passer. Si vous avez un vrai iPhone, vous pourrez toujours télécharger l’application qui fait office de télécommande pour vous consoler. La navigation dans les menus à l’écran est convaincante. Samsung a revu sa copie. Les menus se déroulent de façon fluide, on trouve facilement ce que l’on veut, d’autant que le contenu des sous-menus apparaît en miniature sur la droite. Enfin une marque qui pense aux testeurs qui passent leur vie à naviguer dans ces menus ! De même, quand on choisit un curseur, un petit texte explicatif apparaît sur le côté, idéal quand on n’y connaît rien, mais qu’on sent que l’image a un souci qui mérite un petit réglage.
Par contre, le module « Smart TV » qui donne accès au portail d’applications Samsung en plus du contenu en ligne n’est pas au point. Déjà pour le lancer, il faut attendre une éternité, ensuite la mise à jour des applications n’apparaît pas. Enfin, je ne comprends pas pourquoi on nous drague avec une offre de VOD qui a l’air intéressante mais qui nécessite l’installation d’une application supplémentaire et qui n’a pas fonctionné chez nous. Pourquoi n’est-elle pas prévue par défaut ? Bref, à revoir.
Equipement
L’équipement de ce téléviseur est archi-complet. Passons sur les connecteurs classiques. Il y a quatre ports HDMI, mais une seule prise Péritel, et encore, il faut en passer par un adaptateur qui va pendouiller lamentablement au dos de votre magnifique téléviseur. Le DLNA est de la partie, en filaire comme en WiFi. Et contrairement au Panasonic TX-P42GT30, le WiFi est intégré. Il détecte les réseaux facilement et propose directement les serveurs média qu’il y découvre. En revanche, nous n’avons pas réussi à streamer des films en HD encapsulés MKV via le réseau, filaire ou pas. C’est d’autant plus bizarre que cela fonctionne par une clé USB sans aucun problème. Les sous-titres intégrés au flux ne sont pas pris en compte aussi.
Consommation
101 W, c’est ce que consomme ce téléviseur 46 pouces. C’était la consommation d’un 42 pouces il y a peu. Bref, ça va dans le bon sens là aussi. La consommation en veille est réduite à 0,4W. C’est moins impressionnant, mais on peut dire tout de même que le Samsung UE46D8000 est plutôt respectueux de l’environnement.
Le Samsung UE46D8000 offre une fidélité chromatique de premier plan. Nous n’avons pas toujours été impressionnés par les réglages par défaut signés Samsung. Mais force est de constater qu’il y a un vrai souci du détail de ce point de vue. Pour une fois, le mode cinéma offre exactement le 6500K de rigueur. C’est juste ce que nous attendions. Les ronchons diront que l’écran manque un peu de vert. Mais c’est vraiment histoire de pinailler.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste est très bon, mais franchement, nous sommes un peu déçus. Rétro éclairage micro dimming ou pas, le niveau de noir atteint par le téléviseur n’est pas parfait. Sauf si on triche et que l’on force le contraste dynamique. Notre valeur plus réaliste reste tout de même dans le haut de la tranche. La profondeur de noir est très acceptable. On a vu mieux, mais si on regarde par exemple ce qu’un Panasonic TX-P42GT30 est capable de produire, on se dit que le LCD/LED n’a pas à rougir. Par contre, il faut tout de même avouer que le traitement brillant / flaque d’eau de la dalle est vraiment pénible dans les pièces très éclairées. Là franchement, c’est n’importe quoi. Certains modèles reviennent à des dalles mates ou semi-mates. Ici, Samsung met les deux pieds dedans, avec une dalle miroir insupportable. Alors oui, ça va faire vendre en rayon, mais question confort visuel en plein jour, c’est pas terrible.
Les couleurs souffrent d’un léger déficit dans le rouge et dans le vert. On retrouvera donc ici les ronchons de tout à l’heure. Le vert est un peu moins riche qu’à l’accoutumée, c’est un fait. Le graphique de gauche témoigne à nouveau de l’excellente linéarité du rendu.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Uniformité spatiale
L’uniformité de ce modèle est tout simplement parfaite. Il n’y a pas d’effet de clouding notable sur notre exemplaire de test. C’est parfait.
Pour ceux qui n’ont pas l’habitude des tests Ere Numérique, voici un petit rappel de la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Il n’y a pas que le design qui soit valorisant pour ce téléviseur. Le Samsung UE46D8000 est bien réglé, bien contrasté et parfaitement uniforme. Par contre, la dalle brillante est un véritable miroir. C’est beau mais pas confortable !Le Samsung UE46D8000 offre une réactivité moyenne. Le constructeur tente d’y remédier en hachant le signal envoyé à chaque pixel en insérant des niveaux bas « plus noirs que noirs », ce qui a également pour effet d’assombrir l’image. Il n’empêche, ce stratagème ne résiste pas longtemps à l’analyse. Côté réactivité, le D8000 est moyen, sans plus.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.
Dans la pratique
Qualité vidéo
Les couleurs sont tout simplement magnifiques. En mode cinéma, le rendu des tons chair est impeccable. Il y a peu de bruit à l’écran. Mais quelque soit la source, la question d’utiliser ou non le Motion+ se pose. Déjà, c’est un peu compliqué à trouver dans les menus. Il y a un Motion+ doublé d’un autre curseur, à un autre endroit sans aucun rapport, baptisé Motion+ LED. Le premier est recommandable et vous pouvez vous contenter du niveau standard. Le Motion+ LED devrait être éteint, surtout sur les Blu-ray en 24p car il introduit des artefacts derrière les objets en déplacement. Du reste, la dynamique de l’écran est plutôt bonne. Les teintes sombres ne sont pas trop bouchées, mais nous vous déconseillons pour le coup l’utilisation du contraste dynamique.
Définition
Passons rapidement sur la définition standard. Quelque soit la source, TNT-HD, Internet, DVD sans upscale externe, le résultat n’est franchement pas terrible. Les images sont assez floues et sur un 46 pouces haut de gamme, il fallait s’y attendre. Si vous cherchez un champion de la définition standard, regardez plutôt du côté du Philips 46PFL9705H. La HD est d’une autre trempe, évidemment. Le mode cinéma est là encore tout à fait recommandable. Le rendu est très stable et très cinéma. Certains trouveront l’image un peu douce. Dans ce cas, ils peuvent pousser un peu le curseur de netteté, par défaut légèrement trop bas, ce qui améliore le rendu des textures sans ajouter du bruit vidéo. Le rendu est de toute beauté quel que soit le réglage choisi. Pour les cinéphiles, c’est un téléviseur tout à fait recommandable.
3D
Il y a beaucoup à dire sur le rendu en relief du téléviseur. Nous avions espoir de trouver dans le carton de ce téléviseur une paire de lunettes ultra-fines telle que nous les avions vues au CES. Hélas, il n’en est rien. Il faudra faire avec une paire de lunettes tout à fait ordinaires. Elles sont légères, cela étant. Et pour ceux qui portent des lunettes, il y a une petite encoche à l’intérieur, sur la partie supérieur de la monture, afin qu’elles reposent sur la paire de vue. C’est tellement plus confortable comme ça ! Du reste, le scintillement est nettement réduit par rapport à la génération précédente. Le meilleur résultat est obtenu grâce à un lecteur Blu-ray 3D. Dans ce cas de figure, nous avons pu mesurer le chemin parcouru par le constructeur par rapport au Samsung UE46C8700. Le ghosting est franchement réduit, l’écran est suffisamment lumineux. C’est un résultat très propre.
Le rendu est-il aussi bon que sur le Panasonic TX-P42GT30 ? Et bien non. Il reste tout de même un peu de diaphonie et je pense que la réactivité un peu faible de l’écran y est pour beaucoup. La conversion 2D-3D reprend du service. Le résultat ne change pas énormément par rapport à la génération précédente. C’est bien, sans plus mais ça a le mérite d’exister. Au passage, le cadre fin apporte un plus côté 3D. Le jaillissement, lorsque l’on regarde la TV en plein jour est impressionnant. On a d’autant plus l’impression que les objets sortent du cadre, attendu que le cadre justement est réduit à la sa plus simple expression. Dans l’obscurité en revanche, ça ne change rien.
Jeu vidéo
Le téléviseur Samsung s’en sort correctement. Ce n’est pas le meilleur écran que nous ayons vu de ce point de vue mais l’action est fluide et les filés derrières les objets en déplacement sur fond sombre demeurent tolérables.
Mode PC
Connecté en HDMI, l’écran offre une résolution native de 1920 x 1080. C’est net, un peu trop sans doute d’ailleurs. L’accentuation de la netteté qui n’a pas lieu d’être en conjonction avec un PC.
Qualité sonore
Là, c’est une grande surprise. Samsung nous a habitué à des écrans dont la section audio était d’une qualité plus que douteuse, pour le dire poliment. On s’attendait au pire avec un écran de cette taille, pratiquement dépourvu de cadre et donc de coffre. Et bien, le résultat se laisse écouter.. L’écran descend dans les basses de façon surprenante. Les voix sont suffisamment claires. Et le mode audio « cinéma » offre une spatialisation intéressante. Ce n’est pas musical pour autant. L’écoute d’un morceau révèle des aigus bien trop appuyés, mais honnêtement, c’est loin d’être mauvais.
Conclusion
Le Samsung UE46D8000 est un excellent téléviseur 2D comme 3D. Tout n’est pas parfait. Le Panasonic GT30 fait mieux en 3D. Mais au moins, chez Samsung, on peut en profiter de jour. Le design bien évidemment ne manquera pas de marquer les esprits et gageons que le constructeur communiquera désormais plus sur ce facteur que sur les qualités techniques de cet écran. C’est dommage mais compréhensible. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que si vous achetez un tel écran pour le design, vous ne ferez pas non plus une mauvaise affaire côté technique. L’écran est plutôt bon, très bien réglé et complet. Même le prix reste dans le domaine de l’acceptable pour un écran d’exception. Du coup, il faudra se priver de la télécommande à écran tactile mais elle devrait être disponible sous peu en option.