Entraperçu au CES 2012, le Samsung UE55ES8000 est le premier représentant de la nouvelle gamme de Smart TV du constructeur coréen. Au menu, on trouve une dalle revue et corrigée, mais surtout une ergonomie de premier plan avec pour la première fois une TV contrôlable par le geste et à la voix ! Sans parler d’un bord de cadre qui se résume à presque rien, juste de quoi tenir la dalle.
Le Samsung UE55ES8000 est un 55 pouces hors norme. Présenté au CES, le look de l’engin ne laisse pas indifférent. Mais nous étions vraiment impatients de voir ce que le constructeur nous réservait sur le plan du contrôle gestuel et de la reconnaissance vocale. La Xbox 360 et son Kinect ont visiblement créé des émules.
Design et finition
Le design de la série ES8000 avait fait sensation au CES. En effet, on peut vous le dire, l’appareil est beau. La ligne est vraiment fine avec 3 cm en son point le plus épais. Le pied forme une arche élégante sous la dalle, même si les mauvaises langues diront que c’est une luge. Le même souci du design se retrouve sur les accessoires, de l’IR blaster sur lequel nous reviendrons à la télécommande tactile. Mais si le look est séduisant, il faut bien avouer que Samsung reste fidèle à lui-même dans le choix des matériaux. La critique que nous formions à l’époque du UE46D8000 est toujours valable : la plupart des éléments sont en plastique, y compris le pied, qui ne fait pas illusion e au touché.
Ergonomie : les menus
C’est de loin le téléviseur le plus ergonomique que nous ayons reçu au labo. Passons rapidement sur le système de menu classique qui permet d’ajuster l’image et le son. Les options sont nombreuses et surtout documentées. On sait ce que l’on règle, c’est bien pensé.
Une pression sur le bouton Smart Hub vous ramène sur la page d’accueil. Là aussi, c’est complet. A noter que l’interface est en 1920×1080, ce qui nous change des OSD moisis auxquels on a droit habituellement. C’est clair et bien organisé.
Dans le coin en haut à gauche, on trouve une image PIP présentant la chaîne actuellement regardée. En haut, l’onglet de recherche, puis un jeu d’applications usuelles, dont les réseaux sociaux. Ce contenu est géolocalisé. Donc, lorsque vous connectez votre TV au Web, elle se met à jour et télécharge les applications qui sont censées correspondre à votre zone géographique.
Pour la version française on trouve notamment une application LaPoste ou encore Les Echos mais toutes ne sont pas égales et notamment leur résolution n’est pas toujours à la hauteur de ce 55 pouces. Pour en télécharger d’autres d’ailleurs, le boutons Samsung Apps se trouve juste sous la fenêtre PIP. Puis viennent les applications de VOD et les trois thèmes chers au constructeur : la famille, le fitness et la zone Kid. La zone famille permet de créer une sorte de mini réseau Cloud avec d’autres possesseurs de téléviseurs Samsung. A quand un programme d’achat groupé multi-foyer ? Il permet de partager photos et vidéos avec Papy/Mamy.
La zone Fitness vous propose un programme d’entrainement personnalisé. Dans ce cas, la caméra intégrée sur le dessus de l’écran est utilisée pour créer un double virtuel afin de mieux contrôler vos mouvements. La zone enfant est surtout un moyen pour les parents de contrôler la consommation télévisuelle de vos bambins.
A noter que la caméra peut être utilisée pour créer des profils utilisateurs. Ainsi, le choix des applications dépendra de qui se sert du téléviseur. Ce n’est pas automatique. Il faut tout de même lancer l’identification, de sorte que le contenu ne change pas à chaque fois que quelqu’un rentre dans le champ de vision de la caméra.
Au doigt et à l’œil
Sur le dessus de l’appareil, on trouve donc une caméra et un microphone. Outre la possibilité d’identifier l’utilisateur ou d’économiser l’énergie quand personne ne regarde, la caméra est aussi utilisée pour le contrôle de mouvement, façon Kinect.
A l’essai, ça fonctionne relativement bien. Il faut un certain temps à la caméra pour détecter que vous voulez effectivement prendre le contrôle de cette façon. On lève la main, comme en classe en quelque sorte. Ensuite, rien de plus simple, le mouvement de la main contrôle assez finement la position d’un curseur, et pour cliquer, il suffit de fermer le poing. Petite démonstration appliquée au changement de chaine et à l’augmentation de volume :
Ça demande un certain temps d’adaptation, mais c’est tout à fait faisable. A noter qu’il ne faut pas avoir forcement le bras tendu, ça fonctionne aussi très bien si votre coude est sur l’accoudoir du canapé. C’est surtout pour la navigation dans les autres menus que cette nouvelle interface utilisateur s’avère utile. Petite démonstration cette fois-ci avec le catalogue de VOD :
C’est plus délicat, les zones cliquables sont plus petites et pour tout dire, on a un peu galéré. Mais c’est marrant… et ça donne l’occasion de faire des photos façon FPS :
La voix de son maître
Si vous n’êtes pas convaincu par le côté Gilles de la Tourette du contrôle gestuel, vous pouvez opter pour le contrôle vocal. Deux options s’offrent à vous. Soit vous choisissez de parler directement au téléviseur, soit vous parlez à la télécommande tactile qui comporte en outre un micro.
Le choix dépend du niveau sonore de la pièce. Dans notre bureau relativement bruyant, nous avons préféré passer par la télécommande. Le contrôle vocal est utilisable pour la navigation courante, moyennant l’emploi d’un mot clé, genre « Bonjour télé ». C’est ridicule, mais dans le fond pourquoi pas. En revanche, cette fonction s’avère particulièrement pratique dans les moteurs de recherche. Son vocabulaire est impressionnant. On peut lui dicter des phrases de quelques mots et même les expressions qui ne font pas parti du dictionnaire sont comprise. Voici un exemple appliqué à la recherche de film :
On clique sur le champ de recherche, le menu apparaît :
On appuie sur le bouton Micro de la télécommande, on dicte sa recherche et voilà le travail :
C’est pratique et ça justifie pour la première fois la présence d’un navigateur Internet sur un téléviseur.
Equipement
Outre les fonctions connectées, le téléviseur offre une panoplie d’accessoires numériques impressionnant. Passons rapidement sur la lourde télécommande principale pour s’attarder sur la seconde, partiellement en alu et en plastique soft-touch.
La partie plastifie est en fait un touch-pad 2D. C’est très pratique pour naviguer dans le menu smart-TV. Il est même cliquable. L’accessoire suivant a donné lieu à bien des hypothèses loufoque quant à sa fonction :
Il s’agit d’un petit morceau de plastique noir et d’aluminium de quelques centimètres de hauteur dans lequel se logent quatre piles. On trouve juste sur la face inférieure un bouton Pair . Mais à quoi cela peut-il bien servir ? Parmi les explications les plus marrantes, certains ont émis l’hypothèse grinçante qu’il s’agit d’un caisson de basse Samsung, eu égard à la qualité légendaire des sections sonores des téléviseurs de la marque.
D’autres pensent qu’il s’agit d’un système multi-room permettant de contrôler le téléviseur avec la télécommande depuis une autre pièce, histoire de zapper sans être devant le téléviseur (mouais…), ce qui pourrait s’avérer pratique si votre téléviseur est votre source audio favorite, ou plus simplement pour faire une bonne blague à celui qui regarde la télé… Ce n’est pas une explication plus convaincante, je l’avoue.
Mais trêve de plaisanterie. En fait, il s’agit d’un IR-blaster : c’est un module connecté en Bluetooth au téléviseur, il renvoie vos commandes vocales en infrarouge à vos autres appareils home cinéma. Nous ne l’avons pas essayé mais il y a de fortes chances que l’appareil reste dans un placard au bout du compte.
A noter que l’appareil intègre aussi la fonction Allshare Play qui est la volant grand public du Cloud signé Samsung sur lequel nous reviendrons en détail dans un prochain article.
Consommation
La consommation du Samsung UE55ES8000 est modeste : comptez 130W avec le rétro-éclairage à fond. A noter que l’appareil revendique une version améliorée de local dimming soit le Micro dimming dans la terminologie du constructeur. Mais à l’essai, la consommation ne varie pas suffisamment pour nous convaincre. On a donc tendance à penser qu’il s’agit d’une variante Edge avec ajustement vertical, ce qui semble aussi confirmé par certains de nos confrères anglo-saxons.
Le Samsung UE55ES8000 propose diverses options de préréglage mais toutes ne se valent pas. Le mode cinéma est celui qui nous semble le plus convaincant même si l’image est un peu chaude par défaut. La position chaud 2» est à 5400K. c’est trop bas. Privilégiez Chaud 1 :
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste est très correct aussi.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte la norme. Là aussi, on attendait un peu plus de richesse, surtout dans le vert, puisque la technologie est capable de l’offrir. On reste dans la ligné des performances du Samsung UE46D8000. On ne peut pas dire que le constructeur ait progressé sur le sujet, mais d’un autre côté, c’était déjà un bon résultat à l’époque. Du reste, cette mesure est effectuée en désactivant tous les contrastes dynamiques et autres options de dimming. Nous les avons trouvés intrusives dans les films. Il est donc possible de forcer une mesure plus flatteuse du contraste, mais nous préférons nous en tenir à des conditions d’utilisation réelles.
Passé au calibrateur Gretag, l’écran montre qu’il respecte parfaitement le standard. Le spectre des couleurs connu par l’appareil est suffisamment large.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le Samsung UE55ES8000 est relativement uniforme. C’était un point sur lequel nous attendions le constructeur, connu pour ses problèmes de clouding. Nous n’avons fort heureusement rien remarqué sur notre modèle de test.Le Samsung UE55ES8000 est relativement lent. A l’essai, nous avons enregistré une latence moyenne de 25ms et la position jeu vidéo n’y change pas grand-chose. En fait une large partie de cette latence est liée au temps de descente des pixels (du blanc vers le noir) et aucun overdrive ne peut y changer quoi que ce soit.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.
Dans la pratique
Qualité vidéo
Très honnêtement, nous avons été agréablement surpris par les capacités de l’appareil. Quelque soit la source, l’image reste propre avec vraiment très peu de fourmillements. Vous pouvez faire une croix sur les effets de contraste et de rétro-éclairage dynamique. Mais même sans, le résultat est largement suffisant. Peut-être aurions-nous préféré un niveau de noir plus profond mais c’est histoire de chipoter. En revanche, la dalle gloss risque d’être rédhibitoire pour bon nombre d’entre vous, d’autant que le constructeur s’est encore surpassé, avec une vraie dalle miroir comme en témoigne le cliché ci-dessous :
Même lorsque l’image est grise, on voit très bien ce qui se passe dans la pièce ! La compensation de mouvement est plutôt efficace et nous n’hésitons pas à vous la conseiller. La fluidité des travellings est bonne aussi et il y a bien peu d’artefacts derrière les objets en mouvement
Définition
Pour nos Blu-ray, nous avons préféré le mode cinéma. Mais il faut le retoucher. Le Motion+ peut rester sur standard alors que le Motion LED est à l’arrêt. Ensuite, il faut remonter à 30 le curseur de netteté. Samsung a privilégié une certaine douceur de l’image, mais il a eu la main trop lourde. En remontant le curseur à 30, on récupère alors un grain d’image magnifique. Les textures de peau sont extrêmement réalistes, c’est impeccable. Au delà, on commence à créer du bruit vidéo sur les images. A éviter. Quid de la SD ? Et bien contre toute attente, c’est tolérable. L’upscale n’est pas parfait et l’image n’est pas nette mais il y a relativement peu de fourmillements et les couleurs sont correctes.
3D
C’est sans doute sur ce point que l’écran nous a le plus bluffé. Le rendu en 3D est exceptionnel. L’écran est livré avec deux paires de lunettes à monter soi-même. L’opération n’est pas bien compliquée puisqu’il faut juste assembler les branches. Elles sont légères (31g sur la balance) et sont vraiment très agréable à porter, même si vous avez déjà des lunettes. A l’écran, la stabilité du relief est saisissante. La définition est particulièrement bonne et on n’est pas loin d’égaler les meilleurs plasmas pour ce qui est du découpage des plans. Sur notre Blu-ray de test « Monstres contre Alien », on a même pu voir du relief sur ce qui nous semblait être auparavant un seul et unique plan sur d’autres téléviseurs. C’est le cas par exemples des petits objets posés sur les différents bureaux (le jeu d’échec par exemple) dans la scène de la station polaire. L’écran a suffisamment de pêche pour être apprécié en plein jour et en relief. Evidemment, les lunettes actives ont toujours leurs inconvénients. Si vous avez une fenêtre dans le champ de vision, vous pourrez être gêné par les clignotements.
Surtout, nous avons été agréablement surpris par le travail fait sur la conversion 2D-3D. Pour la première fois, c’est une fonction que nous pouvons recommander. Certes, le rendu est moins saisissant que sur les Blu-rays 3D mais au moins il y a de la profondeur et l’appareil arrive à séparer deux ou trois plans sans trop de soucis. A essayer !
Jeu vidéo
On peut bien entendu jouer sur cet écran, mais on a vu mieux. Par exemple, sur les courses de voitures, le grillage en bordure de piste s’efface sous l’effet de la latence. Ça n’a jamais empêché personne de gagner une course évidemment mais c’est moins agréable que sur d’autres modèles.
Mode PC
En HDMI, pas de souci, l’écran est tout à fait net en 1920×1080. C’est impeccable.
Qualité sonore
On n’en attendait pas grand-chose et pourtant, le son tiré de ce téléviseur est remarquable. Ce n’est pas symphonique mais il y a suffisamment de basses pour regarder une série à grand spectacle, les medium sont suffisamment définis et l’ensemble du spectre offre une grand propreté. C’est une bonne surprise.
Samsung UE55ES8000 : l’écran ultime
Au final, le Samsung UE55ES8000 est un bon cru. La qualité d’image est au rendez-vous même si les évolutions par rapport à l’édition précédente sont mineures en 2D. En relief par contre, c’est une excellente surprise avec notamment un grand bond en avant en terme de résolution d’image 3D. La partie connectée est sans doute l’une des plus complètes à ce jour avec un volant d’applications inégalé et l’arrivée prochaine d’Angry Birds ! La commande gestuelle conserve un côté anecdotique selon nous. Mais nous sommes déjà beaucoup plus convaincus par la commande vocale, particulièrement intéressante pour les moteurs de recherche. Ça justifie enfin la présence d’un navigateur Internet sur une télé. Dans le fond, Samsung a raison d’aller chercher de la croissance et de la valeur en ajoutant des fonctionnalités transverses à l’affichage. On le voit bien, il va être difficile pour les constructeurs de vendre des téléviseurs en continuant la course aux Hertz. Quant à la 3D, c’est désormais une fonction de base et tout le monde la propose. Reste à voir si le public suivra car en effet, bon nombre de ces fonctions connectées sont déjà supportées en réalité par les box et autres consoles de jeu. Le prix de vente n’est pas encore officiel mais il devrait tourner autour de 2 800 euros pour la version 55 pouces. Une chose est certaine il va être difficile pour la concurrence de s’aligner sur une telle débauche technologique.
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Je l’ai acheté ce téléviseur hors norme! je l’ai payé effectivement entre 2800 et 3000 EUR et au bout de 3 ans il était mort. Lignes verticals vertes sur l’écran, module WiFi qui ne fonctionne plus. En bref, la daube la plus chère qu’on puisse imaginer.
Pour ma part je le dis clairement Samsung c’est fini, plus un seul appareil de cette marque ne rentrera chez moi. La qualité/fiabilité de cette marque est plus bas que tout.