Sharp LC70LE835 : mastodonte

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Le Sharp LC70LE835 est un écran monstrueux. Ce n’est pas l’écran le plus grand que nous ayons eu au labo, mais ça y ressemble. Fidèle à sa tradition récente, le constructeur japonais propose ce monstre de pixel à un prix relativement compétitif puisqu’il vous en coûtera 3500 euros… pas franchement pour toutes les bourses donc, ni pour tous les salons !

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Le Sharp LC70LE835 est un écran immense. Fidèle à sa politique, le constructeur japonais propose ici un appareil très simple et de grande diagonale. Ce n’est pas l’écran le plus imposant que nous ayons en test. La palme revient toujours à Samsung et son fameux Samsung UE75ES9000. Les spécifications restent simple, avec un rétro-éclairage de type Edge et une compensation de mouvement à 200Hz. Côté 3D, c’est une solution à lunette active qui a été retenue. Mais comme chacun sait, la 3D n’est plus vraiment en odeur de sainteté, ni auprès du public, ni auprès des constructeurs qui ne mettent plus en avant cette spécificité dans leurs messages commerciaux. C’est un acquis, tout au plus, en haut de gamme. Toujours est-il que nous sommes ici en présence d’un écran de très grande taille, qui pourra ravir ceux qui cherchent la surface au moindre prix, même si tout est loin d’être rose.

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Design et finition

On est loin des fastes d’un KDL46HX850. Le look de l’appareil contraste fortement avec les productions actuelles. N’ayons pas peur des mots, l’appareil est vraiment moche. Les matériaux sont sans grande recherche. Il en va de même de la télécommande, tout droit sortie des années 80 avec son plastique texturé façon simili-cuir. Seule la touche « 3D » nous rassure : nous sommes bien en 2012.

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Ergonomie

Malgré une télécommande que n’aurait pas renier Derick, le système de menu tout en transparence est presque futuriste. Les options défilent depuis un menu déroulant en haut de l’écran. C’est assez clair dans l’ensemble.

Equipement

L’équipement est assez complet, avec quatre prises HDMI, une péritel et une paire de connecteurs USB. Côté réseau, l’Ethernet est de la partie. . A noter qu’étrangement, la connexion wifi en passe par un dongle USB. Il n’y avait donc pas la place dans le 70 pouces ? Côté multimédia, l’appareil accepte les clés USB formatées NTFS, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

Sharp LC70LE835 : tout en sobriété

La consommation du Sharp LC70LE835 est vraiment honorable pour un écran de cette taille. Il faut compter 200W… soit 50W de moins que la consommation d’un Samsung PS51E8000 de 51 pouces de diagonale ! Attention toutefois, aussi vert soit-il, l’appareil engouffre tout de même plus d’énergie qu’un 40 pouces quelconque. A noter que cette performance est obtenue au détriment de la luminosité de la dalle, volontairement abaissée à 200 cd/m2 par le constructeur. Dans les faits, ce n’est pas bien gênant, surtout dans l’obscurité. Au mieux, on peut se rapprocher de la dalle pour profiter d’une vraie immersion sans se brûler les yeux.

tablo2.jpgLe Sharp LC70LE835 n’est pas fantastiquement réglé par défaut. La température des couleurs est un peu faible, à 5900K. Pour rappel, il faudrait 6500K pour bien faire. Privilégiez la position Chaud 2. Il faut bien avouer que les dalles Quattron, où les classiques sous-pixels RVG sont augmentés d’un petit peu de jaune, n’ont jamais remporté les faveurs des amateurs d’image calibrées. Certes il arrive que ce jaune supplémentaire rajoute une chaleur spectaculaire aux images. C’est le cas dans les explosions par exemple.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

L’appareil offre une luminosité modérée, à priori bienvenu pour le home-cinéma. Cela étant, le contraste, mesuré à 1500 :1 est tout de même un peu faible pour nous satisfaire. C’est dommage.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran présente un profil colorimétrique bizarre. Pour être franc, je pense que la sonde de mesure est perturbée par le sous-pixel jaune, car la valeur étrangement limitée dans le rouge me semble trop stricte pour être exacte.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Pour être franc, l’uniformité du Sharp LC70LE835 n’est pas terrible. Certes, globalement, on voit sur le graph que les valeurs sont plutôt tassées. Seulement voilà, à l’œil nu, l’uniformité de la dalle n’est pas fantastique, avec des blancs peu cohérents, entachés de traces, un phénomène connu sous le nom de DSE ou Dirty Screen Effect.Le Sharp LC70LE835 offre une réactivité très moyenne, avec 25,2ms dans la plupart des cas. Mais voila, dans les pires conditions, on monte aussi à plus de 36ms ! Ce n’est pas gênant dans les transitions franches, ce qui veut dire que les amateurs de jeu vidéo peuvent quand même tenter l’aventure. Par contre, les textures ont tendance à cirer lors des déplacements légers de caméra.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.

Dans la pratique

Qualité vidéo

La température des couleurs est à régler soi-même. On aura raison de privilégier le mode bas. Il faut aussi remonter le niveau de noir et se priver des couleurs étendues pas franchement très naturelles sur cet appareil. Il faut aussi composer avec un peu de DSE, toujours pénible. Reste une image relativement propre lorsqu’elle est claire, avec peu de fourmillements dans les aplats de couleurs et une bonne linéarité du rendu, avec suffisamment de dynamique dans les ombres, notamment. En revanche, et c’est assez rare pour être noté, la dalle est mate ! Enfin !

Définition

En HD, l’image résultante est assez douce, trop sans doute, pour satisfaire certains. Il faut dire que l’agencement des pixels, forcément énormes sur un écran Full-HD de cette taille, est pseudo entrelacés pour éviter les problèmes de lignages, ce qui a pour effet d’adoucir un peu les textures et malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire pour corriger le problème. Vous pouvez par contre faire une croix sur la définition standard, c’est intolérable. L’image est toute floue, ce qui vous oblige in fine à piocher avec parcimonie dans les catalogues de VOD en attendant que la HD s’y généralise.

3D

L’appareil est livré avec une paire de lunette active. Honnêtement, le relief sur cet écran ne va pas vous pousser à la consommation. La 3D reste entachée de crosstalk assez pénibles. C’est particulièrement vrai dans les zones d’ombres. On ne passe pas un mauvais moment, mais on a vu nettement mieux en 3D active, en LCD comme en plasma d’ailleurs.

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Jeu vidéo

Dans les jeux vidéo, le rendu est assez mou, mais en mode dynamique, les couleurs sautent littéralement au visage et c’est assez agréable. Cela étant, il faut aussi composer avec la puissance forcément limitée des consoles actuelles et, c’est malheureux à dire, mais sur PS3, on est à la limite du supportable tant l’absence d’anti-aliasing sur des titres comme Mass Effect 3 fait souffrir nos pauvres mirettes. Et c’est d’autant plus vrai que la résolution est plus que limitée sur cette plateforme. Bref, il faudra attendre la prochaine génération sur console… ou jouer sur PC ? oui mais…

Mode PC

En HDMI, nous n’avons pas réussi à atteindre la résolution native. L’image s’affiche encadrée de noir, avec une résolution trop faible. Ce n’est pas exploitable. En VGA cela n’a pas fonctionné non-plus chez nous. Bref, pour le jeu sur PC, il faudra repasser aussi.

Qualité sonore

Côté audio, c’est correct, sans plus. On aurait pu s’attendre à ce que le constructeur exploite un peu mieux l’espace disponible. Vous pouvez vous en servir pour regarder le JT. Evitez l’ambiophonie, qui offre un rendu que l’on qualifiera de « casserolesque ». D’un autre côté, avoir un tel écran sans le système 5.1 qui va avec, c’est un peu dommage.

Sharp LC70LE835 : un peu déçu

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Le Sharp LC70LE835 aurait pu être un appareil intéressant. Il faudra se contenter d’un téléviseur moyen, très grand, certes, mais pas forcément brillant quand il s’agit du quotidien. L’appareil a du potentiel, avec sa vraie dalle mate. Mais voila, le contraste est trop faible et l’uniformité fait défaut. Surtout, il faut bien dire aussi que la résolution Full-HD fait pâle figure sur un écran aussi grand. A part la HD, rien ne passe vraiment bien, y compris le jeu vidéo. Bref, à ne recommander qu’à ceux qui cherchent vraiment un écran très très grand à tout prix.

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Retrouvez tous nos TV LCD / Plasma en test dans nos pages.

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7.5/10

Les Plus

  • Prix
  • Dalle mate

Les Moins

  • Contraste moyen
  • Uniformité douteuse

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