Après 5 années d’absence sur le marché de la vidéo-projection, Sharp a décidé de revenir par la grande porte avec un modèle DLP Full-HD compatible 3D, proposé au prix compétitif de 4490 euros avec deux paires de lunettes actives et un émetteur 3D intégré. Mais ce qui frappe surtout, ce sont des dimensions et un poids bien plus contenus que chez la concurrence en LCD.
Si les modèles que nous avons testés jusqu’à maintenant étaient plutôt encombrants, le Z17000 est quant à lui bien plus petit et plus léger. Cet avantage est indéniable puisqu’il pourra être facilement transportable et surtout trouvera sans mal sa place sur une table basse ou au plafond. Pendant les périodes de non utilisation, une trappe manuelle viendra protéger l’objectif de la poussière et des malencontreux accidents. Très basique dans sa forme, presque moche ou sans âme dirons certains, la coque du Z17000 reprend les codes esthétiques des vidéoprojecteurs DATA.
Malheureusement, ce n’est pas la télécommande qui va faire oublier ce manque de caractère, car non seulement elle est qualitativement très basique et en plus elle n’est pas rétro-éclairée. C’est bien dommage car il faudra forcément l’utiliser pour réaliser les nombreux réglages. Le zoom et la mise au point se font à la main, à l’ancienne, pas vraiment convaincant surtout au regard de la faible amplitude du zoom. C’est d’ailleurs une autre limitation de ce modèle. Il faudra bien gérer son installation physique, car il n’y a pas de lens shift, tout juste une correction de trapèze si nécessaire. On obtient tout de même une belle taille d’image avec un recul de trois mètres (2,3 mètres de base) ce qui permet de bénéficier d’un grand format dans un salon relativement petit. Pour en terminer avec l’installation, les connectiques sont dans la norme avec deux prises HDMI 1.4, compatibilité 3D oblige, et un ventilateur peu bruyant en mode éco mais présent en mode normal.
Un peu de techno
Sous ses airs plutôt sages, le Z17000 intègre tout de même une puce Darkchip 3 de Texas Instrument et deux iris adaptatifs débrayables à votre convenance. Il est bien sûr compatible 3D sous tous ses formats avec les Blu-ray natifs en 3D, les retransmissions télévisées mais aussi les jeux vidéo. Les performances annoncées par Sharp sont en adéquation avec la technologie utilisée, puisqu’on attend un taux de contraste maximum théorique de 40 000 : 1 et une luminosité de 1600 Lumens. Le taux de contraste est sérieusement à la traîne en comparaison des récents concurrents 2D ou 3D qui titillent les 150 000 :1 mais la luminosité tire les performances vers le haut, un avantage non négligeable pour les séances en 3D. En effet, l’un des points forts du Z17000 tient dans sa capacité à conserver 60 % de sa luminosité lors de l’utilisation avec les lunettes actives. Il est donc vraisemblable que les films en 3D seront plus lumineux que sur les modèles concurrents. Une roue chromatique à six segments permet aux personnes sensibles aux arcs en ciel de ne pas être gênées, ce que nous vérifierons sur le terrain.
En termes de réglages, on retrouve tous les paramètres habituels comme les modes préréglés nommé cinéma 1 et 2, naturel ou dynamique. Les deux iris sont gérables indépendamment et permettent de booster la luminosité ou bien le taux de contraste, et donc la profondeur des noirs. Le mode dynamique sera évidemment utilisé pour regarder des films dans une pièce éclairée, tandis que les amoureux du cinéma traditionnel pourront bénéficier d’une image au format cinémascope 2:39:1.
La principale force du Z17000 tient dans sa capacité à délivrer une image lumineuse en 2D et surtout en 3D, le tout sans artefacts notables. Malgré la technologie DLP employée, on n’aura pas vu un seul arc en ciel, un gage de tranquillité non négligeable pour certains. A la sortie du carton, les réglages sont plutôt cohérents et dans lignée de ce que l’on trouve habituellement à savoir un mode naturel lumineux aux couleurs équilibrées, et des modes cinéma comme souvent un peu chauds mais plus contrastés. Par contre, la luminosité en prend un sacré coup. Le taux de contraste s’avère globalement dans la bonne moyenne, mais les noirs ne sont pas à la hauteur des ténors du genre. C’est suffisant bien sûr mais on trouve bien mieux ailleurs, surtout dans cette gamme de prix élevé.
Avec des sources de type SD comme les DVD, le Z17000 effectue un satisfaisant travail de mise à l’échelle et les traitements vidéo numériques (DNR et MNR) sont assez efficaces, à contrario d’un effet très limité sur les sources HD. Par contre, le bruit vidéo est un poil plus présent que la moyenne. La puissance de la lampe permet d’éclairer un écran de 2,5 mètres de bases sans souci, grâce à un mode dynamique qui porte bien son nom et pousse la lampe à plus de 1200 Lumens réels. Bien sûr, les couleurs ne sont plus aussi équilibrées et le contraste perd aussi en matière mais c’est la contre partie habituelle de ce genre de réglage. On préférera donc le mode naturel qui offre un bel équilibre général de l’image et qui reste surtout assez lumineux pour regarder des films en 3D dans les meilleures conditions.
Une 3D convaincante
Le grand spectacle est ainsi assuré avec une luminosité rarement vu lors de l’utilisation de lunettes actives. Même si ces dernières diminuent de facto la luminosité à l’écran, grâce au mode naturel et à la puissance de la lampe poussée à son maximum, on obtient des vidéos 3D remarquables d’équilibre. Colorées, contrastées, lumineuses, rapides, et sans problèmes notables de ghosting, on apprécie Avatar à sa juste mesure. Il n’y pas non plus de problèmes dû au clignotement, d’autant plus qu’on projette la 3D dans le noir. Les lunettes sont assez confortables.
Les amateurs de cinéma en 2D auront envie d’utiliser les modes cinéma 1 et 2 qui jouent avec la double iris. Logiquement la luminosité passe à son niveau le plus bas pour perdre près de 50 % de sa puissance maximale. Ce sera même plus si la lampe est en mode éco. Ces modes ne permettent donc pas de regarder un film dans une pièce éclairée, il faudra impérativement faire le noir complet. Et encore car l’image manque alors de peps. On conseille de rester sur un mode naturel, avec la lampe réglé sur normal et activer les iris pour pousser le contraste.
Le niveau de détail et la finesse de l’image projetée par le Z17000 sont à tout à fait en adéquation avec les sources HD comme les Blu-ray. On bénéficie de tous les détails avec ces sources déjà d’excellente qualité et pour les autres sources, l’améliorateur de détails fait aussi une belle remise à niveau sans ajouter de bruit vidéo. Cependant à l’usage, on a eu tendance à trouver ce vidéoprojecteur subjectivement légèrement moins précis que ses concurrents, surtout à cause d’un taux de contraste en retrait.
Manque de fluidité
Tous les modèles concurrents intègrent un procédé de fluidification des images à 100 Hz ou plus, mais le Sharp n’est pas dotée d’une telle amélioration. Les défenseurs d’un cinéma naturel, en droite lignée des pellicules argentiques sauront supporter les légères saccades lors des travellings. Les autres et les joueurs aussi, auraient aimé bénéficier d’un traitement spécial comme a su le faire Sony ou Mitsubishi, mais tout cela est avant tout une question de goût puisque les images délivrées par le Z17000 sont assez fluides. Quoiqu’il en soit, à 4490 euros, c’est une option nécessaire.
Le Sharp XV-Z17000 nous aura laissé une impression mitigée qui demande réflexion avant l’achat. Si vous cherchez un vidéoprojecteur 3D Full-HD léger et compact, ce modèle fera des merveilles grâce à des vidéos 3D vraiment lumineuses. Pour ce qui est de la 2D Full-HD, les performances concordent avec la technologie embarquée mais ne justifient pas sur ce point uniquement le prix de 4490 euros. Un vidéoprojecteur donc pour ceux qui donnent priorité à la 3D.
Caractéristiques techniques
– Technologie : DLP DC3 Full-HD 3D
– Contraste : 40 000:1
– Luminosité : 1600 Lumens
– Bruit : 23 dB en mode éco
– Connectiques : 2 x HDMI 1.4, YUV, S-vidéo, VGA, mini DIN 3 pin, RJ45
– Poids : 5,8 kg
– Dimensions : 403 x 115 x 341 mm
Prix : 4490 euros avec deux paires de lunettes