Sony présente le KDL46HX920, le fer de lance de sa gamme de téléviseurs LCD. Le design est toujours à l’honneur avec en plus des technologies de pointe. Mais quant-est-il dans la pratique ?
Le Sony KDL46HX920 est le vaisseau amiral de la nouvelle gamme de téléviseurs LCD du constructeur japonais. Le design est évidemment l’un de ses points forts mais l’écran est également bardé de technologie avec un adressage 800Hz, un rétro-éclairage LED vraiment matriciel et un traitement numérique X-reality décidément très haut de gamme. Pourtant, tout est loin d’être parfait et le HX920 s’annonce comme un écran polémique.
Design
L’écran est bien évidemment monolithe. La large surface de ce 46 pouces est recouverte d’une plaque de verre noire fumée. C’est magnifique, surtout couplé à un rétro-éclairage local dimming permettant de faire tomber la luminosité de l’écran à zéro dans les zones sombres. L’écran est fin aussi mais sans plus. On est loin par exemple d’un Samsung UE55C9000 par exemple. Mais la finition est très haut de gamme. La télécommande ne surprendra personne, c’est la même qui équipe tous les écrans de la gamme comme par exemple le Sony KDL40EX720 dont nous vous parlions il y a peu. Quid des reflets ? Dire qu’il n’y en a pas serait mentir. Mais le traitement anti-reflet est assez efficace en réalité. Nous l’avons installé dans une pièce très claire et au final c’est relativement acceptable même si notre préférence va toujours vers les dalles mates.
Ergonomie
Sony a également travaillé l’ergonomie, mais pour le coup, le politiquement correct prend le pas sur ce qui est vraiment utile. Parmi les nouvelles fonctionnalités, on trouve non seulement la détection de présence, mais aussi la détection de proximité à l’écran. Lorsque l’on se place trop près, l’image devient noire et l’écran vous demande fermement de vous éloigner, tel un CRS devant une préfecture assiégée par une délégation paysanne. Alors on nous dit que c’est pour protéger les enfants. Soit mais de toute façon cette fonction est désactivable. Dans le même ordre de grandeur, l’écran peut à priori détecter si vous vous êtes endormi et éteindre l’écran dans ce cas, une idée pratique pour ceux qui s’endorment devant leur DVD préféré en laissant tourner l’animation du menu principal en boucle pendant des heures. On me dit qu’il y a eu des coups de fusils dans le voisinage pour moins que ça. Pour le reste, on retrouve la nouvelle mise en œuvre du X-media cross bar pour la navigation dans les menus. C’est rapide et pratique. Les options très avancées parfois trahissent la destination technophile de l’engin. On ne peut s’empêcher de sourire devant la dénomination très « Minority Report » de certaines options. Je ne me suis toujours pas remis du Générateur de réalité par exemple.
Equipement
L’équipement est on ne peut plus complet. Passons outre les connecteurs historiques. Sachez qu’ils requièrent tout de même un adaptateur supplémentaire. L’écran est trop fin pour une prise Péritel. L’appareil intègre Qriocity, le portail de VOD et de musique en ligne le plus abouti que nous ayons vu à ce jour. On peut y regarder les films en HD avec une qualité impressionnante pour du streaming. La sélection de chaînes Internet est toujours aussi hétéroclite, mais curieusement, le contenu en définition standard affiché sur l’écran reste de bonne qualité. On peut également enregistrer ses émissions sur disque dur externe, grâce à la fonction PVR. L’écran nous a été livré avec une option bien curieuse : une petite caméra USB équipée d’un petit capteur de type téléphone portable et de micros. La promesse était que nous pourrions téléphoner via Skype mais ça n’a jamais marché, aucune option spéciale n’est apparue dans les menus. Contacté à ce sujet, Sony nous dit qu’il fallait un nouveau firmware disponible sous peu qui sera déjà installé sur les modèles en magasin.
Consommation
Cet écran a été testé après la mise au point de notre nouvelle méthode de mesure de la consommation des appareils. Nous pouvons donc vous communiquer les données relatives à sa consommation d’énergie. Le Sony KDL46HX920 consomme 105W. C’est moins que le 40 pouces Sony KDL40EX720, beaucoup plus petit mais équipé de la version edge fit de la technologie peak LED Sony, décidément moins intéressante.
Le Sony KDL46HX920 est plutôt bien réglé par défaut. Le préréglage scène cinéma a été mesuré à 6200K. C’est suffisamment proche du standard. A noter qu’il s’appuie sur le mode chaud 2 pour les bricoleurs qui préfèrent ajuster l’écran à leur sauce. Et comme on le verra plus tard, il vaut mieux ! En attendant, pour ce qui est du respect des couleurs :
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste est excellent ! La profondeur de noir est étonnante. Dans l’obscurité, le contraste est encore plus élevé, mais en plein jour, la dalle reflète toute de même une part importante de la lumière ambiante. Il n’empêche, c’est assez spectaculaire.
La richesse des couleurs est également au-dessus du tout soupçon, L’écran respecte pleinement le standard en vigueur, une preuve de sérieux supplémentaire.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Uniformité spatiale
Le Sony KDL40EX720 offrait une uniformité proprement lamentable. Je n’ai pas d’autres mots. C’est donc avec angoisse que nous avons abordé la mesure de l’uniformité. Clouding ? Banding ? Que nenni. La dalle est très uniforme. Nous n’avons rien noté de particulier, pas de tâches apparentes ou encore moins de fuites notables dans les coins.
Pour ceux qui n’ont pas l’habitude des tests Ere Numérique, voici un petit rappel de la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Pour l’instant, le Sony KDL46HX920 est un excellent écran LCD/LED. Les couleurs sont superbes, le contraste est exceptionnel et l’uniformité de l’éclairage est au-dessus de tout soupçon. Voilà une bonne chose mais la pratique est moins rose. Le Sony KDL46HX920 offre une réactivité moyenne. En moyenne, on trouve environ 15,5 ms. C’est bien mais pas top. A noter que les dalles Sony deviennent de plus en plus difficiles à mesurer, à cause de leur rétro-éclairage pulsé qui provoque des perturbations lumineuses dans les hautes fréquences. C’est pour nous une mauvaise idée car c’est autant de bruit vidéo qu’il faudra filtrer numériquement par la suite.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.
Dans la pratique
Qualité vidéo
On mentirait si on vous disait que la qualité d’image tirée de ce téléviseur Sony n’était pas appréciable. Cela étant, il est vraiment difficile à régler et certaines options sont quasiment inutilisables. C’est le cas par exemple du MotionFlow. Sur Off, l’image est saccadée. Mais sur toute autre position que standard cette option introduit un motif en colonne absolument insupportable. C’est un gros souci et nous avons mis du temps à trouver ce qui clochait. L’option étrangement nommée Création de réalité est intéressante, mais il vaut mieux passer en mode manuel et ne pas dépasser 10 sur le curseur. Dans ce cas, on profite de textures un peu plus fine sans artefacts pénalisants. Pour le reste, les couleurs sont magnifiques et le contraste est impressionnant. Evitez cependant les couleurs naturelles qui sont tout sauf naturelles. Les tons chair deviennent ridicules et à moins que vous aimiez voir tous vos acteurs avec du rouge à lèvre, on vous le déconseille. Notez que dans The Expandable, ça peut être drôle.
Définition
En HD, les Blu-ray offrent un rendu très fluide à condition de positionner le curseur de MotionFlow sur standard. Toute autre position introduit des saccades ou un affreux colonage. Le mode cinéma 1 est parfaitement recommandable, l’image est très cinéma jsutement, avec des tons chair naturels. Nous vous recommandons pour une fois l’utilisation du rétro-éclairage localisé. Il a peu d’impact sur la colorimétrie et le contraste est nettement meilleur. Quid de la SD ? Ca n’a jamais été le fort de Sony mais pour une fois la mise à l’échelle des contenus en définition standard envoyés sur l’écran en Péritel est de bonne qualité. L’amélioration de contour est à éviter : l’image de départ est trop floue pour que le téléviseur puisse extraire quoi que ce soit d’utile.
3D
La 3D nous a posé problème. Et pour un écran ultra haut de gamme comme celui-là, ça fait désordre. Avec un Blu-ray 3D, c’est déjà délicat. On met la galette dans le lecteur, on chausse les lunettes et ça ne marche pas. Il faut en effet activer la compensation de mouvement MotionFlow, sinon l’image n’est pas stable, ça clignote dans tous les sens, y compris sur les sources lumineuses présentes dans la pièce. Pourquoi n’est-ce pas activé par défaut ? Mystère. Au delà de ce simple désagrément, le fait est que la 3D reste assez timide. C’est propre, il y a peu de ghosting et une fois le MotionFlow réglé, le scintillement est supportable. Mais les niveaux de profondeurs ne sont pas aussi marqués que sur un Panasonic TX-P42GT30 qui reste notre référence pour l’instant en matière de télévision en relief. Le jaillissement est très propre également mais la sensation de relief n’est pas aussi franche que sur le plasma, là encore. Un bon point cependant, les contenus en 720p side-by-side sont globalement mieux affichés sur ce modèle que sur le plasma. La netteté et la stabilité de l’image sont supérieurs.
Que dire de la conversion 2D-3D ? C’est timide, tout au plus. Sony a mis l’accent sur la propreté du rendu. Et c’est vrai que l’appareil fait peu d’erreur. Le premier plan est toujours bien présent. L’appareil s’est toutefois trompé sur la scène la plus difficile nous ayons : un traveling en voiture vu de l’intérieur avec des gouttes d’eau sur la vitre. Cette scène tirée par les cheveux est issue de Training Day et de temps à autre, les gouttes jaillissent de l’écran, or elles appartiennent toutes à l’arrière-plan. Au final, c’es tout à fait utilisable, surtout sur les contenus en HD, mais c’est loin d’être convaincant.
Jeu vidéo
Dans les jeux, l’écran s’en sort bien, C’est jouable. Killzone 3, également en 3D a une fois de plus été mis à contribution. Il faut dire que depuis sa sortie, nous l’avons fini trois fois en mode hard, alors on commence à connaître les scènes qui posent problèmes. En l’occurrence, la descente de la montagne en motoneige révèle quelques traînées disgracieuses. Mais rien de bien méchant.
Mode PC
En VGA, on atteint 1920 x 1080 sans problème. L’image mériterait d’être un poil plus net, mais c’est pour taquiner.
Qualité sonore
La partie audio est très convaincante. Le mode « S-force Surround » est tout à fait recommandable. Le son est équilibré, avec ce qu’il faut de basse tout en gardant une définition suffisante dans les aigües. Bref, c’est du beau boulot.
Le Sony KDL46HX920 est un écran qui énerve. On sent que le constructeur y a mis du sien. Il a peaufiné les moindres détails… en laissant passer des erreurs grosses comme l’élection de George Bush. Les problèmes rencontrés sur la compensation de mouvement sont difficilement excusables. L’effet de grille observé est vraiment désagréable. Heureusement que le mode standard du MotionFlow est suffisant. Ensuite, il y a le problème de la 3D. Le rendu est timide, tout au plus. C’est propre une fois l’écran réglé, mais c’est loin d’être spectaculaire. Reste un bel écran 2D, génial pour la HD et parfaitement contrasté mais beaucoup trop cher pour ce qu’il fait.