Sony NSZ-GS7 : Google s’invite dans votre salon

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Après s’être fermement implanté dans le marché des téléphones portables avec son système d’exploitation Android, Google veut désormais tenter la même expérience en s’attaquant à la télévision, avec notamment ce boîtier Sony NSZ-GS7. Mais ce n’est pas si simple…

Google est une grosse société, avec beaucoup d’ambition… trop même selon certain. Le fait est que la firme de près de 50.000 employés, dont plus de 10% d’ingénieurs d’études, a bien des idées derrière la tête. Certaines sont des succès incontestables. C’est le cas d’Android par exemple. Ce système d’exploitation équipe tout de même plus de 58% des Smartphones vendus en France. Mais toutes ces idées ne sont pas bonnes. Qui se souvient par exemple de Wave, ce système de chat en temps réel censé révolutionner le travail à distance ? Et que dire de Google+, plus moribond qu’autre chose. Le Wall Street journal le décrivait encore en début d’année comme une ville fantôme. Et le fait est qu’il ne s’y passe pas grand-chose de plus aujourd’hui surtout lorsque l’on compare à ses concurrents. Alors quand Google s’attaque à la TV, on ne peut s’empêcher de ressentir une excitation mêlée de scepticisme. Et de scepticisme, il est en furieusement question ici, même si la faute n’en revient pas forcément à qui l’on croit.

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Un lourd passif

sony_google_tv.jpgAlors qu’il débarque dans nos contrées, le concept même de Google TV ne date pas d’hier. Le premier modèle de Google TV fut en effet introduit par Sony aux états-unis en octobre 2010… le 6 octobre pour être exact. Et le 22 octobre, de cette même année, la plupart des grandes chaines de télévision américaines bloquaient purement et simplement l’accès à leur contenu aux fameuses TV Sony. En l’espace de 15 jours, ceux qui avaient acheté une télé (et non pas une simple petite boite façon box internet) se sont retrouvé bien seul devant l’écran noir de leur nuit blanche. Le fait est que le concept de Google TV était révolutionnaire, proposer à la fois la TV en live, mais aussi la catchup TV avec une transparence d’utilisation sans précédent… de sorte qu’il était bien difficile de mobiliser le téléspectateur américain à heure fixe pour qu’il s’endorme dans son canapé devant Les Experts Miami. Et c’est bien là le problème. Les chaînes de télédiffusion ont vu dans le projet de Google un risque tangible de perte de revenu publicitaire, faute de mobilisation de téléspectateurs tout simplement. Google victime d’esprits rétrogrades imperméables au progrès technologique pourtant incoercible ? Pas vraiment. Le géant de Mountain View n’est pas non plus innocent dans l’histoire, reprenant à son compte le contenu pour y installer ses petites surimpressions publicitaires de temps à autre. Ça ne mange pas de pain. Bref, en 2010, pour Sony et Google, c’est la douche froide, l’aventure semble exploser en plein vol, pour ne pas dire, toute de suite après le décollage voire dès la sortie du hangar. Chez nous d’ailleurs, où l’on est plutôt prompt à protester juste au cas où, c’est en novembre 2010 que les chaines de télé française se sont entendues autour d’une charte pour faire front à l’envahisseur californien. C’est ainsi que TF1, France Télévisions, Canal+, M6, Arte entre autre, se sont mis d’accord pour ne céder l’accès à leur contenu sur Google TV à la condition expresse que le média d’origine soit maître à bord dès qu’il s’agit de publicité. Bref, en 2010, pas de Google TV à l’horizon, mais au moins, en France, on est prêt. On attend l’Américain le couteau entre les dents, l’exception culturelle sous le bras, on ne sait jamais. Et dans le reste de l’Europe, on fourbit aussi ses armes.
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Alors évidemment, face au fiasco US et à l’accueil « mitigé », dira-t-on poliment, qui semble réservé en Europe au concept de Google TV, il n’est pas étonnant qu’il ait fallu attendre 2012 pour voir enfin une version remaniée de la google TV. Sony et Logitech sont les premiers à dégainer leurs modèles, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les prétentions sont revues à la baisse. Et c’est le Sony NSZ-GS7 qui nous intéresse en premier lieu. Il ne s’agit plus d’un téléviseur complet, mais d’une petite boite noire discrète, fonctionnant sous Android évidemment, à installer sous le téléviseur. Elle se connecte en HDMI et donne accès à la plateforme Google TV. Il s’agit toujours d’une plateforme multimédia enrichie, mais qui donne accès au contenu visuel à dose malheureusement homéopathique. Sony propose deux versions. La première est une simple boite, la NSZ-GS7 : sans disque dur, sans lecteur optique, sans reconnaissance vocale, sans ventilateur, bref sans rien, mais commercialisée au prix attractif de 200 euros. Une version avec lecteur Blu-ray et reconnaissance vocale existe pour 100 euros de plus. Bref, Sony a fait dans la timidité, mais on peut le comprendre.

Sony NSZ-GS7: En toute simplicité

La réduction de voilure technologie a aussi du bon. Côté installation, c’est vrai que ce petit boîtier Sony est d’une simplicité d’utilisation déconcertante. Il dispose d’une entrée et d’une sortie HDMI. Sur l’entrée, on vient connecter la box internet. Et on relie la sortie au téléviseur. Et c’est tout. Une pression sur la télécommande suffit pour démarrer l’engin. Il ne vous reste plus qu’à la connecter à Internet. Du reste, vous n’êtes pas obligé d’utiliser l’entrée HDMI. Elle sert simplement à diffuser votre film ou votre série dans un encadré si vous ne voulez pas perdre le fil de l’histoire pendant que vous traînez sur Google. Le contrôleur est un modèle du genre.

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Il est vrai que la première édition de la google TV selon Sony nous avait laissé plus que perplexe face à l’ergonomie du contrôleur, visiblement conçu pour un céphalopode. Ici, on trouve une télécommande double face. Côté pile, on trouve un large touchPad cliquable, qui sert à déplacer un petit curseur à l’écran, comme on le ferait sur un ordinateur portable.

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On trouve aussi une croix de contrôle et quelques boutons forts pratiques, comme la touche home, permettant de revenir au point de départ quand vous êtes perdu, et ça arrive assez souvent, d’ailleurs. On trouve sous le touchPad des boutons plus classiques de commande vidéo, qui fonctionnent relativement bien dans les applications qui ont pensé à s’en servir. C’est le cas du module Youtube par exemple. Au dos, on trouve un vaste clavier Azerty complet !

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Et là encore, vous en aurez besoin, pour taper vos recherches sur internet pour entrer les multiples mots de passe de vos réseaux sociaux favoris.

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Les touches en caoutchouc ne sont pas trop désagréables à utiliser. En revanche, la disposition des caractères spéciaux laisse à désirer. Par exemple, les points et virgules sont accessibles via un shift classique, alors qu’il faut activer la touche Fn pour avoir accès au pourcentage. Etrange… Sur la tranche, on trouve un petit bouton de contrôle de volume et c’est tout.

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Cela va sans dire, mais quand vous utilisez une face de la télécommande du Sony NSZ-GS7, l’autre est désactivée. Aucun risque de fausse manipulation.Côté interface, le Sony NSZ-GS7 est extrêmement simple aussi. On trouve un menu à icônes au bas de l’écran et la reste de la surface sert aux notifications d’applications, comme le fil twitter par exemple.

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Le système vous prévient aussi quand un événement le concernant survient. Mais au début, ce seront surtout des histoires de mises à jour d’applications, évidemment, car le boîtier doit s’adapter à votre zone géographique.

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Il existe par exemple une différence de contenu entre la France et la Belgique. En Belgique, le système de vidéo illimité du Sony Entertainment Network a refusé de fonctionner. Seule la musique semble disponible, donc.

Meta-moteur

Du principe originel de Google TV, il reste bien peu de chose. Mais le constructeur a conservé le principe de recherche universelle. Ainsi, si vous utilisez le champ de recherche de l’écran d’accueil, l’appareil vous proposera des résultats sur le web, youtube, mais aussi sur vos disques durs DLNA, vos supports USB, etc. C’est bien fait… mais on ne peut rechercher dans la grille des programmes TV, ce que la version originale permettait. Dommage. Côté format de fichier justement, la boîte Sony reconnaît à peu près tout ce qui fait sens, à commencer par les formatages de disques durs en NTFS et FAT32. Pour la vidéo, la prise en charge les MKV, XViD et la plupart des compressions MPEG, HD ou pas. En revanche, les sous-titres intégrés au MKV ne passent pas. On n’est pas franchement surpris. Côté audio, on trouve les classiques formats MP3, AAC et WMA… mais attention, les formats HD de Dolby et DTS ne passent pas. Rien de bien gênant ici non plus quand il s’agit de musique. L’appareil est aussi livré avec un navigateur et c’est bien sûr Chrome que l’on retrouve ici. Disons-le tout net, son utilisation est agréable, mais le petit processeur intégré semble être à la peine et l’expérience n’est aussi fluide que sur PC. Et d’ailleurs, heureusement que le navigateur est là, car vous en aurez bien besoin.

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Angry user

En effet, la présence d’un navigateur sur ce petit boîtier est salutaire… Compte tenu du faible nombre d’applications disponibles sur la plateforme. Il faut dire que Google exige une certification particulière pour que l’application soit proposée via le magasin en ligne Google Play pour Google TV.

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Prenons un exemple simple. Si vous cherchez, comme 99,99% des utilisateurs à installer Angry Birds sur votre plateforme Android, Google play vous propose absolument tout : on a une application pour suivre les news du studio de développement, un fil d’info issus de la page facebook conçue par des fans de la licences, des application « tout savoir sur Angry Birds »… on trouve tout, donc, sauf Angry Birds. C’est un choix tout bonnement hallucinant quand on connaît le succès de la licence. Alors quand on pense que Google n’a pas jugé bon de certifié ce best-seller pour sa télé, on prend peur quant au reste du contenu et on a raison. Ce n’est pas le désert absolu, mais ça sent bon la déforestation à grande échelle. Et que dire des applications « certifiées » ? Quand on voit par exemple que la version de Twitter nous invite à « installer twitter sur notre téléphone » alors que l’on est sur la TV Google, il y a de quoi prendre peur.

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D’ailleurs, les réseaux sociaux sont un peu le parent pauvre de cette google TV. Facebook n’est pas présent. Quant à Twitter, l’éditeur a fait le choix de la lisibilité. On retrouve donc quatre tweets placardés sur la hauteur de l’écran.

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C’est donc très lisible, mais franchement, ce n’est pas ce que l’on peut appeler une « time line » digne de ce nom.

Sony NSZ-GS7 : A revoir

Tout n’est pas à jeter, puisque l’on retrouve ici l’excellente application culinaire française Qooq, par exemple. Côté Catch-up TV et applications vidéo, on a droit à Arte, toujours aussi bien, mais aussi le Pluzz de France Télévision… mais en France uniquement. Internet sans frontière n’est pas pour demain.

Caractéristiques
-Connectique : 1 HDMI in + HDMI out, 2 USB, sortie audio optique, Ethernet, Wifi, répéteur IR

Prix : 200 euros

Tizzbird F20 : un concurrent sans histoire

tizzbird.JPGQuelle est la différence entre une Google TV et une Android TV ? Et bien c’est plus ou moins la même chose, sauf que sur Android TV, on passe outre la certification de Google pour Google TV… et du coup, c’est bien mieux puisque le volume d’applications disponibles explose littéralement. Nous avons essayé la TizzBird F20, un boîtier tournant sous Android 2.3. Là aussi, l’installation est d’une simplicité déconcertante. On peut y installer un disque dur 2.5 pouces, non fourni. Faute d’un clavier complet, on vous déconseille tout ce qui comprend une saisie quelconque de caractère. Saisir son mot de passe Wifi donne déjà des envies de meurtre, alors écrire un mail… Il faut dire que la télécommande est aussi d’une finition lamentable. Mais pour le prix (200 euros), c’est un excellent lecteur multimédia qui lit tout ou presque. Seul les RIPs de Blu-ray 3D, qui doivent sans doute rester minoritaire dans vos « copies de sauvegarde », n’est-ce pas, ne fonctionnent pas. Mais la 3D side-by-side des MKV fonctionne. Bref, n’attendez pas avec ce petit boîtier des fonctions proches de celles d’Android sur Smartphone, vous serez déçus. Mais si vous cherchez un petit boîtier vidéo permettant à l’occasion de profiter de fils d’infos applicatifs sous Android, on voue le recommande chaudement ! Android sans prise de tête…

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Caractéristiques :
– Connectique : HDMI out, 3 USB+ 1 mini USB, Ethernet, Wifi, sortie optique
– Lecteur de carte SD
– Disque dur 2.5 pouces (non fourni)

Prix : 200 euros

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4/10

Les Plus

  • Contrôleur fantastique
  • Finition

Les Moins

  • Android TV castrée
  • Trop peu d’applications

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