Sony RX1 : unique !

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Tous les photographes en rêvaient, Sony l’a fait. Le Sony RX1 est le compact que beaucoup attendaient puisqu’il est équipé d’un capteur 24×36 mm et d’une optique de reportage polyvalente 35mm f/2. Sans concurrence, le RX1 est le premier compact du genre. La réalité est-elle à la hauteur du rêve ? Comment se comporte ce boîtier sur le terrain ? Réponse dans notre test !

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Le Sony RX1 est unique et son prix le classe d’emblée dans la catégorie des appareils pour experts fortunés. En effet, à 3100 euros nous sommes en droit d’être exigeant quant à sa finition et sa prise en main. Celle-ci est agréable, la préhension est assurée par un grip en caoutchouc et un renforcement permet de poser le pouce sur l’arrière. Comme c’est un compact, il n’y a pas de vrai grip et nous aurions aimé que celui-ci soit optionnel comme sur les Olympus EPL-5 par exemple. En revanche Sony propose pour 210€ (!) un repose pouce très agréable mais qui vient condamner la griffe flash et cache les touches de lecture et de contrôle de la vitesse.

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Sony RX1 : rigueur de finition et personnalisation exhaustive

La finition est presque parfaite. La tropicalisation est absente des caractéristiques mais le corps tout en métal jouit d’une solidité et d’un ajustement précis des différentes pièces. Il n’y a pas de jeu au niveau des touches et leur maniement est particulièrement agréable. L’écran est une magnifique dalle 4:3 de 1 228 000 pts et on regrette juste que celle-ci ne soit ni tactile ni orientable. En revanche les angles de vision sont suffisamment larges pour viser même au-dessus de la tête. A propos de la visée, celle-ci ne pourra se faire que via l’écran, comme avec n’importe quel compact, ou via deux viseurs optionnels. L’un optique est une pièce de verre signé Zeiss de 600 euros et l’autre plus abordable (450 euros tout de même) reprend les caractéristiques des viseurs des Nex-7 / 6, Alpha 99 et permet donc d’afficher via une dalle Oled 2 359 296 points. On recommandera ce dernier.

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Notez enfin une des pièces maîtresses de la finition du RX1, sa bague de diaphragme cranté par 1/3 d’ev. Un véritable régal à manipuler d’autant que le verrouillage est ferme et qu’il est possible de descendre la map minimum à 20cm pour de la proxi. Bravo ! Pour terminer sachez que la navigation dans les menus est fluide et le classement par onglet assez logique, ce qui est assez rare pour être notifié. En revanche on remarque quelques caractéristiques absentes, bien dommage pour un appareil de ce niveau : il n’est pas possible de contrôler le temps d’obturation en Iso Auto et évidemment l’appareil n’est pas pourvu du Wi-Fi ou du GPS. Finissons sur une note positive, le RX1 est doté de 5 touches de personnalisation (C, AEL, et les touches gauche, bas, droite du pad), permettant de choisir entre 25 options. Le RX1 conviendra donc parfaitement aux amateurs de boîtiers réglés aux petits oignons.

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Sony RX1 : dommage pour l’AF !

Une fois allumé le RX1 est dans l’ensemble assez réactif. Nous écrivons « une fois allumé » car il requiert plus de deux secondes pour être opérationnel ce qui est long pour un boîtier dépourvu de zoom à déployer. La navigation dans les menus est fluide et les temps d’enregistrement Raw + Jpeg ne sont pas pénalisant mais notez que le RX1 n’est pas compatible avec la norme UHS-1 permettant d’utiliser des cartes avec un débit de 50 Mo/s. Le RX1 est capable d’enchaîner 5,5 im/s, un score honnête sans être ébouriffant. De la même façon, son autofocus est bon sans être remarquable. En extérieur (vous noterez le « magnifique » temps que nous avons eu pour notre essai…) l’AF montre une vélocité de bon aloi. La détection par contraste trouve son point d’accroche rapidement et la map est réalisé en environ une demi-seconde. C’est pas mal mais nous pouvions attendre mieux ! Surtout que les COI Sony sont réputés dans ce domaine. De plus, en intérieur et dès que la lumière vient à manquer le résultat est médiocre, l’AF patine et manque parfois sa cible si le contraste n’est pas assez élevé.

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De la même façon on s’interroge sur le fait que Sony n’ait pas intégré un détecteur de phase…comme sur le Sony Nex-6 par exemple. Le RX1 peut être qualifié de boîtier de reportage à condition que vous anticipiez un minimum l’action. Dans la plupart des circonstances l’AF est efficace mais méfiance si le sujet bouge trop ou l’ambiance est sombre. Il n’y a pas non plus de mise au point continue. La mise au point peut se déverrouiller en mode manuelle et vous bénéficierez d’une loupe et de l’assistance par peaking. Un vrai plus dont devrait s’inspirer d’autres constructeurs. Enfin, nous regrettons que Sony ne livre pas de vrai chargeur de batterie. La recharge se fait via un connecteur USB sur le boîtier et immobilise donc celui-ci pendant la charge, d’autant que la batterie ne tient pas beaucoup plus que 200vues. Je ne pense pas que les amateurs apprécient la mesquinerie du Sony RX1, dommage.
Voilà un point sur lequel le RX1 est attendu au tournant. Ce capteur 24x36mm est-il à la hauteur des attentes ? Clairement oui ! Le RX1 délivre des images douces et légèrement saturées. La colorimétrie est fidèle, les détails particulièrement fouillés et la dynamique est élevée. Le rendu neutre des images permet une belle marge de progression en post-production et les valeurs de noir et blanc ne sont pas trop contrastée. Si on peut croire au premier abord que le rendu manque de punch, pour une retouche à posteriori c’est préférable. De plus rien ne vous empêche d’utiliser les filtres arty intégrés au rendu quelque peu caricatural mais amusant. Étonnamment le rendu HDR accroît la dynamique de façon substantielle sans exagération.

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A croire que le RX1 est vraiment destiné à un public sérieux. C’est en tout cas ce que l’on peut se dire quand on regarde la qualité de l’optique. Une vrai pièce d’orfèvrerie signé Zeiss qui évidement explique en grande partie le coût élevé de l’appareil. Un 35mm f/2 équipé d’un diaphragme à 9 lamelles et qui distille de magnifiques flous d’arrière-plan. L’optique est tranchante comme un rasoir et homogène sur quasiment tout le champ. De très bon dès la pleine ouverture, l’excellence est atteinte dés f/2,8 et ce jusqu’à f/11. Ce n’est qu’à f/16 que la diffraction brouille les plus fin détails. On regrettera un défaut notoire : la distorsion en barillet est assez élevée. Ce n’est pas très grave vu qu’elle se corrige directement en jpeg et facilement en raw avec les logiciels d’aujourd’hui mais demandera un effort supplémentaire en post-prod. Le couple 35mm Zeiss et capteur Full-Frame montre l’efficacité d’un travail commun et l’intérêt d’une focale fixe. Peu de boîtier peuvent se targuer d’un rendu aussi homogène et piqué. Cependant, tout n’est pas encore parfait. Avec un optique ouvrant à f/2 il aurait été bénéfique de trouver un filtre ND intégré (d’autre marque le propose) car l’obturateur central ne permet pas une obturation supérieur au 1/2000e. Il est dommage enfin qu’il ne soit pas possible de définir un temps de pose en dessous duquel on ne veut pas descendre en Iso-auto.

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Sony RX1 : 6400iso facilement !

Alléluia ! Il est enfin possible de désactiver totalement la réduction du bruit même en jpeg ! Le résultat est donc là aussi à la hauteur de nos attentes. Les images sont d’une excellente tenue de 100 à 1600iso. Le bruit est quasiment indécelable. C’est tout juste si quelques artefacts de compression troublent l’observation. A 3200iso le bruit devient visible mais extrêmement bien contenu. Les détails ne sont pas encore lissés et la dérive chromatique à peine perceptible. A 6400iso, le RX1 étonne par sa tenue. Le grain est plus grossier et les pixels aberrants sont visibles mais cela reste largement exploitable en grand format. Surtout, la texture du grain est agréable. Bravo une nouvelle fois pour l’effort et le travail accompli. A 12800iso, ici aussi l’image reste exploitable mais en plus petit format. Si vous acceptez le grain, le tirage A4 est envisageable sans soucis et à condition de bien exposer. En raw, vous vous en sortirez encore mieux. Même les clichés à 25600iso sont étonnamment propre. Si on ne peut vous les recommander pour un shoot classique le résultat est pourtant remarquable en noir et blanc. Depuis l’arrivée de Sony sur le marché des appareils photos experts nous n’étions pas convaincus par les performances des boîtiers en hautes sensibilités. Le retard semble donc ici rattrapé et d’une jolie manière. Si nous voulions chipoter nous pourrions écrire que le grain manque encore un peu de finesse passé les 3200iso mais les performances sont globalement proches de ce que peut proposer un Nikon D600 par exemple.

_DSC0685.jpgSony est assez bien positionné sur le créneau de la vidéo pour ne pas décevoir l’utilisateur. On retrouve sur le Sony RX1 un mode Full HD 1080 50p avec un bitrate honorable de 28mb/s. La fluidité des images est excellente, l’autofocus ne pompe pas exagérément (il est en continu ici !) mais manque un peu de vélocité. L’image est précise et les détails fouillés. Il n’y a qu’en hautes sensibilité qu’un léger fourmillement fait son apparition. Attention au moiré sur certains détails répétitifs. Étonnamment il est encore possible de filmer en VGA (qui utilise encore le VGA franchement ?) mais pas en HD 720p. L’enregistrement du son est stéréo et il est possible de brancher un micro additionnel. Il n’y a pas de prise casque pour le contrôle du son cependant. Le bouton de la vidéo est exagérément décalé sur la droite du boîtier. Enfin, la stabilisation en vidéo s’effectue via un recadrage de l’image. Dans l’ensemble le mode vidéo délivre une qualité d’image satisfaisante mais son utilisation présente quelques réserves.

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Sony RX1 : le début d’un nouveau marché ?

Le Sony RX1 est un appareil photo unique, désirable mais pas parfait. La finition est d’un très haut niveau mais pour le prix on pouvait attendre une tropicalisation. La prise en main est agréable mais un viseur intégré n’aurait pas été de trop et aurait rassuré les puristes. Au lieu de quoi, viennent s’ajouter 450 euros à une note déjà salée. En revanche, la qualité d’image est à la hauteur de tout ce qu’un amateur exigeant et un professionnel peuvent attendre. Le couple optique fixe lumineuse et capteur FF fait des merveilles et ce, à toutes les sensibilités. On reste pourtant un peu déçu par l’AF en deçà de ce que les COI de la marque propose. La vidéo n’est pas en reste avec une qualité d’image au top. Le RX1 est le seul compact du genre pour le moment, espérons qu’il ouvre la voie car c’est une excellente première mouture.

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Note aux lecteurs : Attention, notre système de notation a été revu à la baisse. Les nouveaux standards imposés par certains appareils nous obligent à être plus sévère dans notre système de notation.

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7.5/10

Les Plus

  • Construction
  • Capteur Full Frame
  • Qualité d'image sur toute la plage de sensibilité

Les Moins

  • AF manquant de vélocité
  • Pas d'AF continu en photo
  • Pas de viseur intégré

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