La Sony Smartwatch 3 est la troisième génération de montre connectée du japonais. Reste cependant à voir si Sony réussi à exploiter son expérience dans le domaine pour se démarquer.
Il est de ces marques qui ont senti les tendances en avance mais qui ne réussissent pas vraiment à exploiter cette avance pour dominer un nouveau domaine. Avec les montres connectées, Sony nous semble parti pour faire partie de celles-là et ce, malgré la Sony Smartwatch 3. Le constructeur japonais avait pourtant une longueur d’avance, avec une première Smartwatch plutôt correcte sortie il y a un peu moins de trois ans. Malgré une finition raisonnable et des fonctionnalités plutôt bien pensées les deux premiers modèles n’avaient pas réussi à vraiment attiser l’intérêt du grand public. La Smartwatch 3 arrive dans une situation un peu différente. Android Wear, un OS dédié à ces appareils est arrivé, et avec lui une concurrence nettement plus convaincante. Reste donc à voir si Sony a profité de son expérience pour proposer une montre connectée plus intéressante que ce que nous avons pu voir jusqu’ici.
Un virage sportif
Disons le tout de suite, d’un point de vue esthétique ce n’est pas franchement fou. Sony se contente d’un service minimum avec un écran carré on ne peut plus bateau implanté dans un bracelet en caoutchouc lui aussi très classique. Ce dernier est plutôt confortable et est doté d’un fermoir réussi mais on ne peut s’empêcher de le trouver un peu trop connoté « sport » pour nous. Le fait que le dit bracelet ne soit pas standard (on pourra juste changer la couleur) n’améliore pas les choses.
Un modèle à la finition 100% métal un peu plus cossue devrait être disponible par la suite. Si l’on comprend bien la volonté de Sony de proposer un produit axé sport, le constructeur aurait peut-être mieux fait de partir vers un modèle un peu plus passe partout. Cette conception sport a toutefois des avantages, comme une grande légèreté (45g) mais aussi une étanchéité qui sera sans nul doute utile pour certains. Pour recharger la montre un simple câble micro USB suffit, ce qui est bien plus pratiques que les divers adaptateurs utilisés par la concurrence.
Lisibilité ou qualité ?
Pour ce qui est de l’affichage, Sony a fait le choix d’un écran transflectif de 1,6 pouce. Cette technologie a des points positifs et négatifs. D’un côté la lisibilité est toujours bonne, en particulier dans des conditions de forte luminosité. De l’autre, cette lisibilité se fait au prix de la colorimétrie, avec une image franchement jaunâtre. Autre point étrange : la largeur des bords n’est pas identique sur tous les côtés, ce qui donne l’impression que la montre est « décalée ». Un détail certes principalement esthétique mais que l’on ne s’explique pas vraiment.
En interne, rien de très original : on retrouve la même configuration que sur l’essentiel des montres connectées sorties ces derniers mois, à savoir un processeur Qualcomm Snapdragon 400 accompagné de 512 Mo de mémoire vive et de 4 Go de mémoire interne. Petite particularité tout de même, Sony a choisi d’activer les fonctionnalités GPS et WiFi. Le GPS est particulières pratique pour une utilisation sportive puisqu’il permet de se passer du téléphone. Il est toutefois dommage que Sony n’aie pas poussé la logique à son paroxysme avec l’intégration d’un capteur de fréquence cardiaque. Reste la question toujours sensible de l’autonomie. La batterie de 420 mAh ne fait pas de miracles, on a le droit à une journée complète d’utilisation, voire même à une journée et demie. Surtout, le fait que la charge se fasse directement en micro-USB sans aucun adaptateur veut dire que l’on peut bien plus facilement charger la montre
Software : du déjà vu
Du point de vue logiciel on retrouve un Android Wear on ne peut plus classique. Google continue de maintenir une unité absolue sur tous les produits utilisant son OS pour appareils connectés. Du côté smartphone, Sony se démarque un peu avec son application de tracking Lifelog. Cette dernière récupère l’essentiel des données « classiques » (pas, distance …) mais aussi des informations plus étonnantes comme le temps passé à regarder des vidéos ou écouter de la musique. Cela fonctionne plutôt bien mais ce tracking toujours plus poussé reste un peu orwellien … A noter que la Smartwatch 3 étant pour l’instant le seul modèle Android Wear à être dotée d’un GPS interne, assez peu d’applications l’exploitent pleinement. Depuis quelques semaines toutefois les applications de suivi sportif se mettent à jour pour l’utiliser correctement.
Sony Smartwatch 3 : A côté de la plaque
Avec cette troisième génération de Smartwatch, Sony m’a franchement déçu. Plutôt que d’exploiter son expérience pour faire un modèle original la marque s’est contentée de nous pondre un modèle vaguement axé « sport » dépourvu de caractère. Certains choix sont à saluer, comme l’utilisation d’un port micro-USB classique et l’intégration d’un module GPS mais cela ne suffit malheureusement pas. Le design, point au combien important est franchement oubliable et la Sony Smartwatch 3 peine à se démarquer de la masse des montres connectées sorties ces derniers mois. Notre déception est d’autant plus forte que Sony avait jusqu’ici réalisé un certain sans faute dans la mobilité avec d’excellents smartphones et tablettes.
Caractéristiques
– Ecran : LCD transflectif 1.6 pouces 320×320 pixels
– OS : Android Wear
– Connectique : Bluetooth, WiFi, micro-HDMI (pour la charge)
– Poids : 45 grammes
– Autonomie : 36 heures
Prix : 230 €