Sony Xperia Play : PlayStation débarque sur Android

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Véritable serpent de mer qui alimente les rumeurs depuis déjà quelques années, le premier Playstation Phone arrive finalement sur le marché. Au menu, un smartphone puissant mais surtout une série de boutons pour jouer à l’ancienne.

Depuis 2006 et le dépôt de la marque Playstation Phone par Sony, on se doutait que le constructeur japonais avait un tel projet dans les cartons. Restait à voir quelle forme allait prendre ce modèle et surtout quelle sera la stratégie de la marque d’un point de vue logiciel.

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On n’a pas besoin de chercher très loin pour trouver ou  Sony Ericsson a puisé son inspiration. Bien que nettement plus épais, le Xperia Play ressemble fortement à la PSP Go sortie en 2009. On retrouve la forme générale de la console portable de Sony. L’épaisseur frappe au premier abord mais elle à plutôt tendance à améliorer la prise en main en mode jeu. Comme d’habitude chez Sony, la finition est bonne et les matériaux sont de bonne qualité. On regrette tout de même le choix d’un plastique glossy pour le dos de l’appareil, pour les habituelles raisons de traces de doigts et de prise en main.

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L’ergonomie varie selon l’utilisation. Lorsqu’il est utilisé comme un « simple » smartphone, le Play se comporte bien, même si la position de la prise jack (sur une des tranches) peut surprendre. En mode jeu, l’appareil se prend bien en main mais la touche de réglage du volume (sur le bas de l’appareil) est un peu ennuyeuse. Dans l’ensemble c’est donc correct.

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Performant mais sans plus

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Coté composants, Sony a choisi une puce puissante, on trouve donc un Snapdragon MSM8255. Composée d’un processeur cadencé à 1 GHz et d’un circuit graphique Adreno 205, ce SoC (System on Chip)  est également utilisé par l’HTC Incredible S et le Xperia Arc. Ce n’est pas ce qui ce fait de plus musclé sur le marché (cette palme revenant pour le moment au Tegra 2, voir le test du LG Optimus 2X) mais il embarque largement assez de punch pour faire tourner n’importe quel jeu actuel de manière fluide. On trouve 512 Mo de mémoire vive et seulement 400 Mo de mémoire embarquée, ce qui peut être gênant vu que Android ne gère pas encore très bien le stockage d’applications sur la carte SD. Rien à redire sur l’écran de 4 pouces  (854 x 480), il se comporte bien pour un LCD et affiche des couleurs fidèles et éclatantes. On regrettera tout de même une lisibilité moyenne en extérieur. D’un point de vue technique, le Xperia Play n’a pour le moment pas à rougir mais risque de devenir un peu léger une fois que les jeux exploitant les dual core se généraliseront.

Enfin du pain d’épice

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Toujours aux abonnés absents en dehors des Nexus, la version 2.3 d’Android, aussi nommée Gingerbread fait ici sa première apparition sur un modèle tiers. Il était temps que sa diffusion se généralise tant le retard commençait à s’accumuler. Logiquement, la firme japonaise à utilisé une nouvelle fois sa surcouche maison. Celle-ci modifie en profondeur l’apparence et intègre notamment les réseaux sociaux. On trouve donc 5 bureaux à peupler d’applications et autres widgets. Parmi les widgets les plus mis en avant, on trouvera par exemple Timescape, une application qui regroupe les différents flux sociaux. Dans l’ensemble, c’est plutôt convainquant et permet à Sony de se différencier.  Gingerbread apporte son lot de nouveautés, le copier/coller est largement amélioré et il y a de nombreuses  améliorations pour les développeurs de jeu. Le clavier virtuel gagne de son côté en précision.Il est temps de passer à l’intérêt premier de ce Playstation Phone : le jeu. Principale différence avec les autres smartphones, il est doté d’un « vrai » contrôleur. Ce dernier reprend le positionnement des boutons de la célèbre  Dual Shock. Quelques différences sont à noter. Pour des raisons évidentes d’encombrement, les sticks disparaissent au profit de zones tactiles et les boutons L2 et R2 (situés sur la tranche supérieure) passent également à la trappe. Ce changement pourrait éventuellement être gênant pour certains jeux Playstation utilisant lesdites touches. D’un point de vue général, la prise en main est plutôt bonne, le seul point discutable étant les « sticks » tactiles qui manquent un peu de précision selon les titres. Dans l’ensemble, ce contrôleur est efficace mais sa petite taille peut devenir inconfortable pour de longues sessions de jeu.

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Des jeux PS et Android

Le nerf de la guerre reste tout de fois les jeux et là deux types coexistent. D’un côté, nous avons les jeux PSX (8 titres au lancement). Un peu comme sur sa PSP, Sony a embarqué un émulateur. Crash Bandicoot est d’ailleurs livré gratuitement avec le téléphone (enfin, vous devrez le télécharger). L’expérience est plutôt concluante, le jeu est fluide et réactif. Reste à voir toutefois si Sony proposera rapidement de nouveaux titres, le line up de départ n’étant pas folichon. On attend encore des blockbusters type Final Fantasy ou Metal Gear Solid.

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L’autre catégorie est le jeu Android « natif »pensé pour le tactile. Les développeurs doivent donc adapter gameplay et contrôles pour exploiter ces touches physiques. Nova 2, le Halo-like de Gameloft est notamment compatible Xperia Play, le passage à des contrôles classique est réussi mais l’utilisation des sticks tactiles devient inconfortable après quelques dizaines de minutes. Le phénomène se reproduit avec le jeu de course Asphalt et tous les titres utilisant les sticks mais ne se fait heureusement ressentir que lors de longues sessions de jeu.

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Une interface ratée

Si les jeux en eux même sont plutôt convaincants, on ne peut pas en dire autant de l’interface qui permet d’y accéder. Explication : lorsque l’on déplie le Play, on arrive sur une interface qui présente nombres de jeux. Mais ces icônes sont simplement des liens pour télécharger lesdits jeux … Il faut même télécharger soi-même les 5 titres offerts avec l’appareil … Comble de l’illogisme, une fois installés on ne trouve pas les jeux PlayStation dans ce menu mais aux coté des applications Android normales … Cette partie à visiblement manqué de finition et on ne peut que se demander pourquoi diable Sony n’a pas choisi de réutiliser sa classique mais efficace interface XMB (utilisée sur la PSP, la PS3 et ses téléviseurs).

Reste un domaine un tantinet “borderline” ou le Xperia Play excelle : l’émulation. Comme l’émulateur PlayStation, toutes ces vielles consoles profitent vraiment de la présence de vrais boutons. Super NES, Megadrive et autres GBA, le choix de consoles est large et la logithèque potentielle proprement monstrueuse. On ne perdra évidemment pas du vue qu’il faut posséder les jeux originaux pour pouvoir y jouer sur un émulateur.

Multimédia standard

Le reste des capacités multimédia de ce modèle sont relativement classiques. Le lecteur audio est plus agréable à utiliser que celui présent par défaut sur Android et la sortie audio est correcte. On est toutefois un peu déçu par la partie vidéo qui ne supporte ni les mkv ni les DivX, il faudra donc passer par la case réencodage pour regarder films et séries. Le capteur de 5 megapixels produit des clichés tout à fait acceptables. La vidéo est du même acabit mais on est limité à une résolution de 800×480, un peu dommage alors que le 720p se généralise.

xperia-play_3.jpgDisons le tout de suite, nous avons été un peu déçus par cet Xperia Play. D’un point de vue technique, il est réussi en alliant puissance et une bonne qualité de fabrication. Même la prise en main est réussie malgré quelques petits défauts inhérents à l’absence de sticks physiques. Là où le Play pêche vraiment, c’est au niveau de son logiciel. La surcouche jeu vidéo est une véritable horreur totalement illogique et peu pratique d’utilisation. Sony Ericsson doit vraiment améliorer cette partie pour que le Xperia Play soit vraiment attractif. Les jeux en eux même profitent vraiment des touches physiques mais on s’interroge aussi sur les sorties à venir. D’une part les titres Playstation son peu nombreux et manquent un peu d’intérêt et de l’autre les titres Android tiers sont plus axés vers un gameplay tactile.

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Si vous recherchez un smartphone pour jouer et que vous avez la patience d’essuyer les plâtres, alors le Play est à envisager.  Pour les autres nous vous conseillons d’attendre un peu histoire de voir comment la situation évolue, le prix du Xperia Play étant également un peu élevé.

L’avis de Patrick Hellio, journaliste jeu vidéo

style1.jpgL’une des principales caractéristiques du Xperia Play est donc sa possibilité de jouer à des jeux en provenance de la PlayStation, console de salon de première génération lancée en 1995. La présence d’un véritable pad lorsque l’on coulisse la coque permet au joueur averti de trouver ses marques immédiatement puisque les fameuses touches propres aux consoles PlayStation sont présentes : croix classique, quatre boutons d’action (croix, carré, triangle et rond), deux pad sensitifs qui prennent la place des sticks analogiques des manettes de consoles, mais aussi deux boutons de tranche (la manette originale en avait cependant quatre) sans oublier les indispensables Start et Select. Nous avons pu essayer un jeu en provenance de la fameuse console, Crash Bandicoot, un jeu de plate-forme assez emblématique de l’époque. Les nostalgiques ne resteront certainement pas de marbre au moment où le Xperia émule le lancement du jeu sur la console et affiche même le logo accompagné de son jingle caractéristique et le texte d’avertissement qui a du imprégner la rétine de nombreux joueurs dans les années 90… Quinze ans après, le jeu de Naughty Dog fait bonne plutôt bonne figure. Déjà remarquable à l’époque, le jeu profite ici d’une résolution et de graphismes très colorés même s’il est encadré de bandes noires sur les deux côtés de l’écran. Le gameplay est assez précis et le pad du Xperia permet de retrouver les sensations d’antan.

style2.jpgContrairement aux appareils dont le gameplay est basé sur le tactile, la présence d’un pad offre une précision bien plus convaincante mais permet également de profiter pleinement de l’écran qui n’est pas mis à contribution. Après plusieurs minutes de jeu, il faut cependant reconnaître que le toucher des pads est moins confortable que les manettes originales, plus larges, et que les doigts montrent plus vite des signes de fatigue. Crash Bandicoot étant un jeu de la première génération sur la console, il n’exploitait pas encore les sticks analogiques et le jeu ici émulé ne permet pas d’utiliser les deux pads sensitifs. Il faut en effet se pencher sur les autres jeux, non pas en provenance de la PlayStation mais de la scène Android, pour les mettre à l’essai. Le jeu d’action en vue subjective, Nova 2, est l’exemple le plus probant. Si le genre s’adapte toujours difficilement aux appareils portables, le jeu de Gameloft s’en tire plutôt bien à condition de prendre quelques minutes pour s’adapter à l’interface. Après avoir réglé la sensibilité au maximum, opté pour la croix classique pour les déplacements et le stick droit pour la visée, on arrive à une configuration plutôt satisfaisante et, quoi qu’il en sot, infiniment plus précise que ce qu’une interface 100% tactile peut espérer proposer.

En lorgnant vers l’ergonomie console, les mobiles pourraient bien voir certains genres devenir jouables… Le ressenti est en revanche bien moins concluant sur un titre comme Asphalt, où les touches sensitives manquent de répondant. Un jeu de combat comme Bruce Lee Dragon Warrior confirme qu’un jeu plus nerveux en termes de tapotage de boutons peut rendre l’expérience rapidement douloureuse pour les doigts. La taille supérieure et la matière plus tendre des touches de la console originale limitaient ce travers, mais il était évidemment impossible de retrouver le même gabarit de contrôleurs. C’est pourquoi, manette en main, on pense bien plus souvent à l’ergonomie de la portable PSP (et notamment du modèle PSP Go, source d’inspiration évidente) qu’à la manette de la console de salon.

Système d’exploitation : Android, version 2.3 (Gingerbread)
Dimensions/poids : 119 x 62 x 16 mm/175 grammes
Ecran : 480×854 pixels, 4 pouces, 16 millions de couleurs
Résolution photo : 5 Mpixels
Baladeur : MP3, AAC ; MPEG4
Connexions: A-GPS, Bluetooth 2.1, A2DP, WiFi, micro-USB 2.0,
Mémoire : 400 Mo interne, lecteur Micro SD (carte de 8 Go fournie)

Prix : 600 euros

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7.5/10

Les Plus

  • Pad physique
  • Qualité de fabrication
  • Jeux PS1

Les Moins

  • Logiciel aberrant
  • Absence de sticks physiques
  • Futur incertain

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