Nous en parlions hier et la décision était attendue : Surcouf de survivra pas à sa mise en redressement judiciaire puisqu’aucun candidat n’a déposé de dossier afin de reprendre la société. Dès lors, c’est la liquidation qui vient d’être prononcée par le tribunal de commerce de Lille. Dans le verdict, le tribunal précise cependant que l’activité pourra se poursuivre jusqu’au 30 novembre prochain avant que 379 employés se retrouvent sur le carreau : « C’est 20 ans qui sont partis en fumée, affirmait hier Olivier Chagnoux, représentant CFE-CGC et membre du CCE. J’ai une pensée pour les salariés qui restent et ceux qui sont déjà partis. Je suis profondément écœuré. Le tribunal nous a demandé de faire un effort pour que tout se passe bien jusqu’à fin novembre. On va essayer que tout se passe le mieux possible, que les salariés de Surcouf aient le meilleur avenir possible ».
Pour les employés, la crise ne fut qu’un facteur aggravant, mais sûrement la cause de cette chute d’un géant de l’informatique. En ligne de mire, la gestion présentée comme « calamiteuse » d’Hugues Mulliez, le propriétaire de l’enseigne qui était présent hier lors de l’énoncé du verdict. Sifflé par les salariés qui avaient fait le déplacement depuis Paris pour la majorité, Hugues Mulliez cachait pourtant difficilement son émotion au sortir du tribunal : « J’ai une pensée pour tous les salariés qui ont tout donné, eux et leur famille, et qui ont eu de l’espoir jusqu’au bout. Je les remercie pour leur implication, pour le travail que nous avons fait ensemble. J’ai mis tout mon cœur, mes tripes et toutes mes ressources. C’est très difficile aujourd’hui d’en arriver là. » Le 30 novembre prochain, tous les magasins de l’enseigne Surcouf, qui célébrait cette année son 20ème anniversaire, fermeront leurs portes. Hissons un pavillon noir de plus…