Au mois d’avril, les distributeurs automatiques de la banque NongHyup (National Agricultural Cooperative Federation) ne pouvaient ni recevoir des dépôts, ni autoriser des retraits d’argents. L’enquête du parquet de Séoul révèle que le système informatique de la banque a subi une cyber-attaque nord-coréenne. L’ordinateur d’un des responsables a été infecté par un virus en septembre 2010, et agissant comment un botnet, il a permis à des hackers de s’introduire dans le système de la banque. D’après les enquêteurs, il s’agirait des mêmes équipes ayant mené des dénis de services contre des sites gouvernementaux en juillet 2009 et mars 2011. Mais celle d’avril était d’une autre nature, et visait à tester les capacités à paralyser un des maillons du système bancaire sud-corréen.
Le Ministère des Forces armées du peuple de la Corée du Nord a bien évidemment nié la chose dans l’inénarrable style néo-stalinien, condamnant les « provocations des impérialistes aux abois ». La République populaire démocratique de Corée avait eu la même réaction lors qu’elle avait été pointée du doigt par la Corée du Sud et par l’ICAO (International Civil Aviation Organization) comme étant à l’origine de l’attaque du 11 mars dernier. Alors que se déroulait un exercice des forces américaines et sud-coréennes, une attaque avait bloqué les signaux GPS sur la région de Séoul.
D’après les services de renseignements sud-coréens, la Corée du Nord a dans les années quatre-vingt créé une unité de hackers travaillant pour l’armée. Et après la disparition de l’Union soviétique dans les oubliettes de l’histoire, voyant que le pays n’avait pas les moyens de maintenir à jour un matériel militaire de plus ne plus techniques et couteux, PyongYang aurait décidé de se lancer dans une stratégie de confrontations asymétriques, visant les points faibles de l’adversaire plutôt que de se lancer dans une course à l’armement perdue d’avance. Dans cet esprit, le régime aurait construit 70 mini sous-marins, alors que la Corée du Sud n’en a qu’une dizaine, et intensifié ses préparatifs pour des raids de ses « camarades fonctionnaires-hacker » sur les ressources du gouvernement sud-coréen.
La Corée du Sud vient d’annoncer de nouvelles mesures pour lutter contre ces épées de Damoclès. En mars, le ministère des Armées a annoncé un plan de réformes qui comprend la création d’une unité de défense du Net.