C’est l’histoire d’un type de base qui se croit dans Minority Report, alors il achète un écran 34 pouces incurvé Samsung LS34E790 pour se la raconter façon Tom Cruise, mais en vrai, il n’arrive même pas à finir un démineur 16×16 niveau moyen. La loose ? Loin de là ! Malgré un côté bling-bling « mate un peu ma courbe », ce 34 pouces Samsung à dalle VA n’est pas dépourvu de qualité, bien au contraire…
L’écran Samsung LS34E790 est un écran 34 pouces incurvé, et donc dans l’air du temps. C’est vrai quoi ! Il y en a marre de la minette rachitique, sorte de porte-manteau planche-à-pain qui fait la gueule, à longueur de podiums à la gloire des chiffonniers de la mode ! Nous, on veut des courbes ! On veut de l’arrondi ! On veut que ça cambre ! On veut du galbe à faire péter de la baleine de soutif l mais ouais !!! On veut… Ah ! On me fait signe que je m’égare et que ce n’est pas trop le sujet… Bon et bien, le Samsung LS34E790, c’est un peu ça quand même : on vous donne enfin ce que vous voulez, à savoir un écran incurvé, tout comme la télé du salon. Et comme pour la télé du salon, ça ne sert strictement à rien. Mais c’est beau, c’est gracieux, ça bombe, c’est vivant, c’est cambré, c’est tout en courbe, c’est… ok, ok, c’est bon, j’arrête…
Design et finition
On a tort de se moquer d’un constructeur parce qu’il met l’accent sur le design, car, après tout, ça reste l’un des premiers critères d’achat d’écrans. C’est sans doute un peu moins vrai pour les moniteurs que ça ne l’est pour les télés, mais ne nions pas notre attrait pour les belles courbes. Et en la matière, l’écran Samsung a de quoi séduire. C’est sans conteste le plus beau moniteur de 2015 jusqu’ici.
Les matériaux font la part belle au plastique et de prime abord, le cadre de façade en plastique noir brillant sent la faute de goût à plein nez. Mais l’écran se rattrape avec un ajustement parfait des différents panneaux et des combinaisons de couleur payantes.
Le pied reprend les mêmes matériaux et une légère courbure également.
A noter enfin que la coque n’est pas très fine. On sent que l’intégration d’une dalle courbe n’est pas si simple que cela.
Ergonomie
De ce point de vue, c’est un peu décevant, mais c’est compréhensible : l’écran ne dispose pas d’un mode pivot ni d’une base rotative. Et pour cette dernière, c’est un peu gênant. En effet, comme l’écran est incurvé, quand il s’agit de montrer quelque chose d’important à vos collègues, comme par exemple une vidéo de chat ou la dernière fois qu’un paparazzi a aperçu furtivement Rihanna habillée, on a envie de tourner l’écran, et on ne peut pas. La dalle est ajustable en hauteur et en inclinaison et c’est tout.
L’accès à l’OSD se fait via un joystick situé au dos de la dalle. C’est un peu bizarre mais comme l’écran affiche des indications claires sur les fonctionnalités, on s’en sort finalement très bien.
L’OSD n’est pas non plus avare d’explications sur les fonctions à ajuster, avec une aide contextuelle bienvenue.
En outre, on peut appeler directement un menu raccourci en pointant directement le joystick à gauche ou à droite. Bien pratique pour ajuster rapidement le son et la luminosité par exemple.
Seule ombre au tableau, le choix des modes AV ou PC. Comme l’écran est un 21 :9ème, on a envie de supprimer les maudites bandes noires au-dessus et en dessous des films dans ce format. Eh bien, ce n’est pas possible de base.
Il faut passer le mode PC en mode AV pour pouvoir zoomer correctement sur les films dans ce format, une complexité inutile, qui joue par ailleurs sur les préréglages Magic Bright, que l’on aura raison de ne pas utiliser.
Vous allez me dire : « ok, il n’y a qu’à changer pour AV mode et puis c’est tout ». Et bien pas tout à fait : pour que ces options soient utilisables, il faut que l’entrée soit au maximum en 1080p. Donc si vous utiliser votre PC pour lire une vidéo, il va falloir trouver une solution logicielle, ou jongler avec les résolutions. C’est peu judicieux.
Equipement
L’équipement est ancré dans le XXIème siècle. Exit le VGA et même le DVI ! Ici, c’est soit DisplayPort, soit HDMI. On se consolera avec un hub USB 3.0 généreux de quatre ports.
Samsung LS34E790 : plutôt sobre
Incurvé ou pas, le moniteur Samsung LS34E790 consomme assez peu d’énergie avec 41W en fonctionnement. C’est à comparer aux 55W d’un Philips BDM3470UP par exemple.
Samsung LS34E790: peut mieux faire
Le moniteur Samsung LS34E790 n’est pas fantastiquement réglé par défaut mais le remède est assez facile à trouver. Bon déjà, on a droit à six températures de couleurs différentes (froid 1 et 2, chaud 1 et 2, normal et sur mesure). Enfin, ça, c’est si vous êtes en mode PC. Car si vous êtes en mode AV, là, tout se résume à Chaud, froid, normal et sur mesure. Là encore, donc, il va falloir jongler. Toujours est-il que le mode le plus intéressant est le mode « normal », à 6100K, mais c’est un peu léger selon nous. On est donc parti sur une configuration sur mesure : rouge=45, vert=50, bleu=50. On a laissé le contraste à 75 et la luminosité à 60. Et voilà le travail :
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE < 2, LaCie considère que la calibration comme réussie, une légère différence persiste mais elle sera quasiment indécelable par son propriétaire. – Si DeltaE < 1, la fidélité des couleurs est excellente. Toutes les couleurs sont parfaites. Il suffit donc de baisser un peu le rouge dans la configuration sur mesure, et emballé c’est pesé.
Enfin un moniteur qui offre un contraste digne de ce nom ! Avec sa dalle VA, apparemment plus facile à plier donc, on atteint plus de 1150 :1. Ça nous change des dalles IPS moisies ! En plus de cela, la dalle est mate, et on a très peu de reflets.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il va un peu plus loin dans le bleu et dans le rouge.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Samsung LS34E790 : Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Que vaut vraiment l’uniformité des dalles courbes ? Et bien c’est moyen, moyen. Dans l’ensemble, les valeurs ne sont pas terribles, mais au moins, c’est très symétrique et on n’a pas de fuites dans les coins.
Samsung LS34E790 : de l’importance d’être constant
L’écran Samsung LS34E790 offre une réactivité programmable. Vous avez le choix entre « Standard », « Faster » ou « Fastest ». Le mieux est d’en rester à « Faster ». Au-delà, il y a du negative ghosting. Malgré une accélération bienvenue, l’écran atteint péniblement les 15,2 ms de moyenne. C’est trop pour le jeu vidéo.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Nous n’avons pas enregistré de dépassement de consigne avec le niveau « Faster ». L’écran récolte un A.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
Evidemment, on ne peut pas éviter la question plus longtemps : est-ce que l’écran courbé sert vraiment à quelque chose ? A notre avis, non. Au mieux, certains trouveront qu’il y a un plus d’immersion dans les films… mouais… Par contre c’est beau et ça ne gêne pas du tout l’utilisation dans les fonctions classiques d’un moniteur. Si vous faites de la bureautique, vous ne serez pas pénalisé. En outre, la résolution de 3840 x 1440 pixels offre un bon compromis entre résolution et lisibilité. La dalle est mate, il n’y a aucun reflet, on travaille confortablement. Dans les jeux, l’action reste relativement molle et sur console, la mise à l’échelle est assez désastreuse. Mieux vaut donc rester sur PC, avec des jeux pas trop nerveux et justement, on se disait que Kerbal Space Program arrivait enfin dans une version finale… on dit ça, on ne dit rien…
Dans les films, l’écran offre un contraste excellent et assez peu de fourmillements. La mise à l’échelle est plus hasardeuse quand on affiche un film en 1080p, forcément, la quantité d’information est limitée. Mais c’est regardable.
Avec les quelques réglages exposés ci-dessus, l’écran se montre très fidèle et on n’exclut pas de s’en servir, moyennant calibration, pour de la retouche photo, d’autant que le format s’y prête vraiment bien.
Enfin, on notera que, sans être symphonique, la solution audio retenue par Samsung est vraiment très correcte. On peut jouer ou regarder une petite série dans de bonnes conditions d’écoutes, avec des basses certes ténues, mais tout de même présentes et un bon rendu sur les voix qui ne sifflent pas.
Samsung LS34E790 : la classe à Dallas
L’écran Samsung LS34E790 est un écran pétri de qualité. Sa résolution de 3840 x 1440 pixels en fait un moniteur vraiment moderne. Sa dalle VA offre un contraste compétitif et moyennant réglage, les couleurs peuvent être très fidèles. Ajoutons à cela un équipement plutôt complet et vous avez là un écran tout à fait recommandable. Reste le prix. Il est à confirmer, mais on parle de 1000 euros. C’est 200 euros de plus environ qu’un Philips BDM3470UP. C’est cher, mais pas encore complètement délirant comme tarif pour un moniteur de cette classe.
Ah, oui, aussi… il est incurvé. On vous laisse trouver les arguments techniques à deux balles qui vous permettront de convaincre vos voisins que vous avez fait là un achat parfaitement raisonnable. Mais on ne va pas se mentir, vous avez craqué parce qu’il est beau, et il n’y a aucun mal à ça.
Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.
Où sont les photos ?