Toshiba 46BL712 : drame du low cost

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Pour retrouver un peu de marge, les constructeurs se lancent dans la grande diagonale à bas prix. C’est ce que fait Sharp par exemple, avec un certain succès… avec ses 570 euros, le 46 pouces Toshiba 46BL712 voudrait bien être de la même veine. Mais voilà, difficile de trouver un compromis entre qualité et prix discount.

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Le Toshiba 46BL712 est téléviseur LCD/LED bon marché. Et pour ceux qui voient surtout dans un téléviseur une sorte de moniteur bon à tout faire, c’est bien évidemment très tentant quand on sait que le prix de vente de ce 46 pouces est de 570 euros, voire moins sur le web. Certains 40 pouces n’arrivent pas à descendre aussi bas. Seulement voilà, pour arriver à ce tarif plancher, Toshiba n’a pas fait dans la dentelle… et le résultat fait peur.

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Design et finition

On le sait, la mode chez les constructeurs pour retrouver un peu de marge, c’est de vendre de grands écrans pas trop chers. C’est le cas de ce Toshiba 46 pouces… mais est-ce vraiment un Toshiba ? L’essai permet d’en douter, à commencer par ce cadre en plastique informe, doté d’une prédécoupe pour une diagonale plus grande, 47 pouces, qui laisse à penser que la coque à plus d’un usage. Les lignes de l’appareil ne correspondent pas non-plus aux codes habituels tels que ceux que l’on trouve sur le Toshiba 40RL938. La marque donnerait-elle dans le « noname » labellisé ? C’est fort possible. Attention, il n’y a rien de mal à cela… quand c’est bien fait. Et en l’occurrence ça ne passe pas. La finition n’est pas au niveau, l’OSD est ultra-moche. Seule la télécommande, à la prise en main plutôt agréable grâce à son revêtement soft-touch sauve un peu le tableau. Mais là encore, elle n’a rien à avoir avec les habitudes de Toshiba.

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Ergonomie

L’OSD, déjà pas franchement gâté par l’équipe de design, réagit avec la vélocité du Lada Samara qui a déjà fait trois fois le tour du compteur. Bref, on est quand même à la peine avec cet appareil. Et si la télécommande est plutôt agréable à l’œil, les boutons ne tombent pas facilement sous les doigts.

Equipement

La connectique est raisonnable, sans plus. Il n’y a pas de 3D (mais on s’en fiche un peu) et la TV n’est pas connectée au Web. Reste des fonctions USB pour la lecture de contenus. Mais bon, pour 570 euros, ce n’est pas du Loewe non plus.

Consommation : oui mais…

La consommation du Toshiba 46BL712 est assez raisonnable, puisque nous avons enregistré 70W, autant que sur le Toshiba 40RL938. Mais il y a un truc. La luminosité de la dalle est assez faible. On atteint les 144 cd/m2 à fond de rétro-éclairage. C’est suffisant dans l’obscurité, mais en plein jour, les couleurs semblent délavées.

tablo2.jpgLe Toshiba 46BL712 n’est pas très bien réglé par défaut. Les couleurs sont trop chaudes en mode chaud et trop froides dès le mode normal. Bref, il n’y a pas grand-chose à faire pour corriger le tir.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

C’est la première bonne nouvelle de cet article, on n’aura pas complètement perdu notre temps. Le contraste est correct sur ce 46 pouces, grâce à une bonne profondeur de noir.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte le standard, c’est déjà ça mais le diagramme de gauche montre aussi que le rendu de l’appareil dévie dans les hautes lumières.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Toshiba 46BL712 est là aussi excellent. Il n’y a pas de tâche particulièrement visible à l’écran. De ce fait, on regrette les choix de réglages peu judicieux de l’appareil. Certes, à ce prix, on ne peut pas attendre une calibration WLC ou ISF en usine, mais tout de même, c’est rageant.Le Toshiba 46BL712 n’est pas des plus rapides, mais il présente tout de même des résultats un cran au dessus de la mêlée. On tourne en moyenne autour de 20ms de latence.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dans la pratique

Qualité vidéo

Face à la qualité d’image, on reste sans voix. Là non-plus, on n’attendait pas de miracle, mais pas ça tout de même, de la part de Toshiba. Quelque soit la source, et même avec un bon Blu-ray, l’image est bruitée et manque vraiment de netteté. Le contraste est élevé, mais selon les scènes, c’est au prix de la dynamique, avec des couleurs sombres qui se bouchent ou au contraire, des teintes claires qui brûlent. Très franchement, on se demande ce que l’on fait devant son écran.

Définition

L’image HD n’est pas nette, il y a beaucoup trop de fourmillement et rien n’y fait, nous n’arrivons pas à les gommer sans perdre la moitié des détails à l’écran. Quant à la SD, ce n’est pas terrible non plus. L’image est floue (bon, ça, encore…) mais le grain est beaucoup trop présent et les problèmes de dynamique précités persistent. Il faut aussi composer avec beaucoup de saccades dans les travellings.

Jeu vidéo

C’est encore dans ce cas de figure que l’écran donne le meilleur de lui-même. Ce n’est pas fantastique, mais il y a peu de traînées derrières les objets en déplacement. Et le contraste est plutôt agréable.

Mode PC

L’écran fonctionne assez mal. En HDMI, on n’atteint pas la résolution native de la dalle. Dommage pour ceux qui ont un PC home-cinéma.

Qualité sonore

Là, honnêtement, ce n’est pas si mal. Le son est relativement plat, mais il est plutôt équilibré. Les basses sont très discrètes mais au moins les aigües sont propres.

Toshiba 46BL712 : la preuve par trois

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Le Toshiba 46BL712 n’est vraiment pas recommandable. Il nous permet de prouver une fois de plus à quel point il est dangereux de céder au discours simpliste de certains vendeurs peu scrupuleux : quand vous choisissez votre écran, par pitié, fixez-vous un budget et une diagonale ! Un écran plus grand n’est pas un écran plus haut de gamme et même si vous avez l’impression en sortant du magasin que vous en avez plus pour votre argent, ce n’est pas du tout le cas. On ne doit surtout pas résumer un téléviseur à la surface d’affichage disponible. Mieux vaut parfois rester dans une même diagonale et prendre un modèle plus compétent, si vous voulez vraiment vous faire plaisir.

Autre point important, après le test du bon Toshiba 40RL938, on voit ici un autre argument tomber : il n’y a plus de « bonne marque ». Ce vieux réflexe que l’on avait quand on achetait un TV à tube Sony, Thomson ou Philips a vécu. On trouve aujourd’hui chez un même constructeur des écrans très bons et d’autres absolument exécrables et ce n’est pas uniquement le cas chez Toshiba ! Toutes les marques sont concernées… et ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si certains constructeurs, comme Samsung par exemple, ne prêtent pas leurs écrans d’entrée de gamme … dans le doute, mieux vaut donc s’abstenir. Toshiba a joué le jeu et il a bien fait. Si vous êtes en manque de sous, le Toshiba 40RL938 est un excellent modèle que nous vous recommandons chaudement. Ce 46 pouces par contre, peut rester dans son rayon.

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Retrouvez tous nos TV LCD / Plasma en test dans nos pages.

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4.5/10

Les Plus

  • Prix pour la diagonale

Les Moins

  • Qualité d’image en retrait
  • Finition indigne de la marque

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