Depuis des années, on évoque des articles ou des déclarations de célébrité qui font des charges contre les jeux vidéo. On se souvient de la nageuse et de quelques politiques.
En général, ça nous énerve ; parce que pour répondre à un laconique « c’est la faute aux jeux vidéo », on argumente, nous. Et ça prend du temps. Et objectivement, on préférerait le passer à jouer que pondre des articles en réponse à des gens qui non seulement n’y connaissent rien mais balancent une incroyable quantité de contre-vérités.
Aujourd’hui, je crois qu’on a la charge anti jeu vidéo la plus virulente de l’année mais qui finalement n’atteint pas son but. À moins que le but ne fut un troll ou l’envie de passer pour quelqu’un de totalement non qualifié.
Alors voilà, ça se passe dans Le Point et c’est signé Claire Gallois. Lisez-le, c’est assez savoureux, bien que je ne comprenne pas trop ce que le débat Copé / Fillon ou la taxe Nutella viennent faire là-dedans. Ou même James Bond et son fameux Permis de tuer qui n’est pas apparu dans le film éponyme comme le laisse entendre l’article ; le double zéro, c’est le synonyme du Permis de tuer et ça existe depuis que Bond existe.
Après, on a un joli name-dropping de tueurs / joueurs.
Bien évidemment, Breivik revient sur le devant de la scène. Il a effectivement admis être un gros joueur de World of Warcraft. Dans son manifeste, il expliquait également que le fait de revendiquer son statut de joueur pourrait le dédouaner car les jeux vidéo ont très mauvaise presse. En signant cet article, Claire Gallois abonde dans le sens de Breivik. Mais ce dernier a un raisonnement assez stupide : dans la mesure où il parvient à analyser ce constat, il peut penser à ça mais le coucher par écrit avant même la tuerie est tout simplement une preuve qu’il a toutes ses capacités mentales et que ses actions sont préméditées dans les moindres détails.
Merah, ensuite. Celle-là, elle est bien bonne. Je ne sais pas à quoi jouait Merah et on s’en fout un peu. Pourquoi ? Prenez une balance : d’un côté, mettez le fait qu’il ait été un joueur et de l’autre mettez le fait qu’il ait grandi dans une famille extrémiste et qu’il ait fait des stages en Afghanistan avec un solide embrigadement. Pour Claire, aucun doute : les jeux vidéo sont évidemment responsables de la tuerie de Toulouse.
Enfin, si vous avez lu l’article, vous le savez, elle n’est pas aussi péremptoire ; mais le principe même de name dropping en associant tueurs en série et passés de joueurs des responsables de massacres, ça reste une ficelle assez grossière.
Mais je garde le meilleur pour la fin. Quand Hillary Clinton, Ségolène Royal, Mitt Romney et quelques dizaines d’autres étudient ce genre de cas, ils en viennent à la conclusion qu’il faut légiférer sur la vente de jeux vidéo ou interdire les plus violents.
Claire Gallois ne semble pas être sur la même longueur d’onde et demande… une taxe !! Dans des circonstances aussi dramatiques qu’à Toulouse ou sur l’île d’Otoya, la réponse appropriée serait une taxe. Ahurissant…