Ce matin, sur RTL, Nicolas Sarkozy a profité de la razzia d’Oscars de The Artist pour se féliciter du dispositif Hadopi. Un peu hors sujet ? Peut-être. Certains d’entre vous verront peut-être la victoire des geeks. J’avais déjà écrit sur ce fil que peut-être, The Artist pourrait aller au bout des récompenses, en vous expliquant que je n’allais pas faire de news à chaque nouveau trophée. Bien m’en a pris. Plus de 60 babioles plus tard, Hazanavicius est devenu le type de la génération du Grand Détournement, le film que tous les geeks connaissent par cœur, sur le bout des doigts.
Que les geeks ? Mais pourquoi pas les autres. Car le DVD n’est pas commercialisé, il faut malheureusement aller chercher La classe Américaine, l’autre nom du Grand Détournement, en téléchargement illégal. En fait, même ça ce n’est pas sur. Quand Hazanavicius remonte une soixante de films pour en faire un autre à sa convenance, il ne demande des droits à personne. Passé sur Canal légèrement en douce, tous ceux qui tombent dessus n’ont jamais rien vu de pareil. Il leur faut. Attention, on n’est pas encore à l’époque du DVD et de la HD. Quand Internet arrive, et les transferts de gros fichiers avec, des premières versions débarquent. Elles sont très mauvaises. Et on doit se taper ses horreurs durant des années.
Mais pendant tout ce temps, tous les films sortent petit à petit en DVD, dans des versions globalement assez propres. Et qu’est-ce qui se passe ? Des fans, qu’on ne remerciera jamais assez gardent uniquement la bande son, repèrent à l’image près les séquences dont sont tirés les films détournés et comblent patiemment les vides. Résultat, on a une copie propre du film qui pioche dans des images des hommes du président, Bullit, Délivrance, Mad Max, Le vieil homme et la mer… Oui, c’est extrêmement varié !
Maintenant, c’est pas mal d’avoir tout gagné ; pour un réalisateur, le minimum, c’est d’avoir tous ses projets dans des versions non dématérialisés. Que la bataille juridique commence mais qu’on ait enfin La Grand Détournement dans une édition quadruple Blu-ray, bourrée de suppléments, de scènes inédites…
Si vous voulez vous contenter d’une qualité assez inférieure, c’est ici que ça se passe.
Et Bravo à Hazanavicius, Dujardin et toute la clique pour ce braquage hollywoodien.